La Montagne radieuse

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La Montagne radieuse

Ecrivain et moine bouddhiste vivant à 45 km de la centrale de Fukushima, Genyu Sokyu a écrit la plupart de ces récits dans l’année qui a suivi le séisme du 11 mars 2011. Bien qu’inégalement traduites, ces nouvelles sont passionnantes car elles révèlent l’ambiguïté de l’auteur, partagée par beaucoup de ses compatriotes, face aux conséquences de la radioactivité au Japon. Entre dignité et déni, la frontière est mince, semble chuchoter Genyu Sokyu, membre d’une commission gouvernementale de réflexion sur le nucléaire juste après le drame, qui a donc côtoyé de près les mensonges du pouvoir sur la question. Du vieillard qui s’enroule sur lui-même comme une toupie depuis qu’il a erré sur l’épave de sa maison, tournoyant dans les eaux au milieu de milliers de débris d’intimité, jusqu’à ce petit garçon robotique qui subit un test ADN pour que le corps de son père puisse être identifié, tous les personnages sont des victimes du tsunami en quête de réconfort, quitte à ce que ce réconfort passe par la minimisation des dangers de l’irradiation. Ecrites comme des flashs éblouissants, ces histoires frappent par leur force méditative. A la fois en retrait et en état de choc, Genyu Sokyu observe les vertus régénératrices d’une catastrophe après laquelle on ne peut que revenir aux origines, tout recommencer à zéro. — Marine Landrot

 

Hikari no yama, traduit du japonais par Anne Bayard-Sakai et Corinne Quentin, éd. Philippe Picquier, 156 p., 18 €.

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