Paris ma grand’ville

Ajouter un commentaire

Paris ma grand’ville

Roger Grenier sait toujours où il va. Depuis les années 1940, lorsqu’il est arrivé à Paris pour y vivre, changeant de logement au gré des situations, l’écrivain connaît sa ville comme sa poche, pleine de souvenirs et de rencontres. Au fil de l’itinéraire qu’il propose ici, entraînant le lecteur avec sa bienveillance coutumière, de nombreux auteurs pointent le nez : Gérard de Nerval, Stendhal, Jean-Toussaint Desanti, Georges Bataille, Rachilde, Boris Vian, Jacques Prévert, et bien sûr Albert Camus, rencontré en 1944 dans les escaliers du journal Combat — né en 1919, Roger Grenier avait alors 25 ans. Il repère les adresses où vécurent ses parents et son grand-père, prote et imprimeur boulevard de Strasbourg, et ses souvenirs de la Libération de Paris sont encore vifs : voici le jeune résistant longeant fébrilement les rues parisiennes en ce mois d’août insurrectionnel, sautant de porte cochère en porte cochère pour éviter les balles des soldats perdus de la Wehrmacht et bientôt investi de pouvoirs inattendus pour se retrouver dans les ors des bâtiments officiels, depuis peu désertés par les Allemands.

Plus tard, devenu journaliste, Grenier interrogera Louis Guilloux, William Faulkner, Henry de Montherlant ou encore Emmanuel Berl. Se sentant enfin définitivement parisien quand, en 2010, le lycée Henri-IV lui demandera de venir parler devant les élèves de La Princesse de Clèves, livre malmené par le président de la République en exercice. Ainsi se lit le Paris de Roger Grenier : en emboîtant le pas de ce promeneur si élégant.— Gilles Heuré

 

Ed. Gallimard, coll. Le sentiment géographique, 114 p., 16 €.

 

A lire aussi : De la banlieue rouge au Grand Paris, dans lequel Alain Rustenholz se penche sur les banlieues et leurs populations d’hier à aujourd’hui, de Montrouge à Pantin, de Bagnolet à Suresnes (éd. La Fabrique, 356 p., 20 €).

Commandez le livre Paris ma grand’ville

Laisser une réponse