Non seulement l’éosinophile peut tousser mais encore il peut tousser longtemps !!

vendredi 17 juin 2005 par Dr Stéphane Guez8038 visites

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Non seulement l’éosinophile peut tousser mais encore il peut tousser longtemps !!

Non seulement l’éosinophile peut tousser mais encore il peut tousser longtemps !!

vendredi 17 juin 2005, par Dr Stéphane Guez

Une des étiologies de la toux chronique est la bronchite à éosinophiles. Il s’agit d’une forme de bronchite décrite de façon récente et qui est caractérisée par la présence dans l’expectoration d’éosinophiles, sans qu’il y ait les caractéristiques cliniques ou respiratoires de l’asthme. Que devient cette affection à long terme ?

Étude d’observation de l’histoire naturelle de la bronchite à éosinophiles. : M. A. Berry, B. Hargadon, S. McKenna, D. Shaw, R. H. Green, C. E. Brightling, A. J. Wardlaw and I. D. PavordInstitute of Lung Health, Glenfield Hospital, Groby Road, Leicester LE3 9QP, UK

Institute of Lung Health, Glenfield Hospital, Groby Road, Leicester LE3 9QP, UK

dans Clinical & Experimental Allergy 35 (5), 598-601

 Introduction :

  • La bronchite à éosinophiles est une cause importante de toux chronique.
  • Le traitement par corticoïdes inhalés est associé à une amélioration à court terme de la toux, avec une réduction du nombre des éosinophiles dans l’expectoration, mais le devenir à long terme est peu connu.

 Objectif de l’étude :

  • Déterminer le devenir à long terme de patients traités pour une bronchite à éosinophiles.

 Méthodologie :

  • Les auteurs ont réalisé une étude longitudinale :
    • des symptômes,
    • de l’inflammation à éosinophiles des voies aériennes,
    • de la spiromètrie
    • et de l’hyperréactivité bronchique
  • chez tous les patients qui ont eu un diagnostic de bronchite à éosinophiles sur une période de 7 ans.

 Résultats :

  • Il a été enregistré 52 patients ayant une bronchite à éosinophiles, et les données de l’étude longitudinale sur une durée supérieure à plus de 1 an (moyenne 3.1 an) sont disponibles pour 32 patients, tous ayant été traités par des corticoïdes inhalés.
  • 3 patients (9%) ont développé des symptômes compatibles avec le diagnostic d’asthme, avec un test à la métacholine positive à un ou plusieurs examens (PC20 < 8 mg/ml).
  • 5 patients (16%) ont développé une obstruction bronchique fixée, définie par un VEMS/CVF persistant < 70% après broncho-dilatateur.
  • Un patient (3%) a une disparition complète des symptômes et de l’inflammation éosinophile, avec arrêt du traitement.
  • Les patients restants ont une persistance de l’inflammation bronchique à éosinophiles et /ou une persistance de symptômes.
  • De multiples analyses statistiques ont permis d’identifier des facteurs prédictifs de la chute du VEMS :
    • le tabagisme,
    • être de sexe féminin,
    • et l’aire sous la courbe du nombre des éosinophiles dans l’expectoration.

 Conclusions :

  • Le devenir le plus fréquent de la bronchite à éosinophiles est la persistance de l’affection et la guérison complète est rare.
  • L’asthme et l’obstruction fixée apparaissent chez relativement peu de patients.
  • Les facteurs de risque les plus importants associés à une chute rapide du VEMS sont :
    • le sexe féminin,
    • le tabagisme
    • et une inflammation bronchique à éosinophiles prolongée.

Dans ce travail portant sur l’étude du devenir à long terme de 32 patients ayant une bronchite à éosinophiles, les auteurs observent que malgré le traitement par corticoïdes inhalés, un certain nombre de patients développent un asthme ou une obstruction bronchique définitive, et que la guérison est très rare.

La bronchite à éosinophiles est une entité décrite de façon récente et dont nous avons déjà parlé précédemment.

Il s’agit d’une bronchite caractérisée par la présence de plus de 3% d’éosinophiles dans l’expectoration chez des patients se plaignant essentiellement d’une toux chronique sans anomalie initialement de la fonction respiratoire et sans hyperréactivité bronchique.

Cependant on connaissait mal le devenir à long terme de ces patients chez lesquels le plus souvent on proposait un traitement par corticoïdes inhalés par analogie au traitement de l’asthme qui est également une maladie inflammatoire à éosinophiles.

Dans ce travail, les auteurs montrent qu’il s’agit d’une affection chronique qui persiste après plusieurs mois. Il s’agit bien d’une entité particulière car peu de patients vont présenter un asthme ou une véritable BPCO.

Le mécanisme de cette infiltration à éosinophiles est énigmatique et seule une meilleure connaissance physiopathologique permettra d’envisager des traitements curatifs, les corticoïdes inhalés n’ayant qu’un rôle symptomatique.

Vos commentaires

  • Le 22 novembre 2016 à 11:54, par laforest En réponse à : Non seulement l’éosinophile peut tousser mais encore il peut tousser longtemps !!

    Bonjour, je souffre de bronchite à éosinophilies depuis environ 3 ans. Cette année, en février, j’ai eu une pneumonie je ne sais pas si cela est lié. Ma pneumonie est guérie mais moi je tousse toujours comme avant. Après consultation le spécialiste m’a donné de la cortisone a inhalé cela a été à moitié satisfaisant car je tousse toujours. Dans ma prise de sang il s’avère que j’ai une petite anémie concernant mes éosinophilies.
    Ma question que puis-je faire maintenant pour me débarrasser de cette toux.
    Je vous remercie vivement de votre réponse.

    SYLVIE LAFOREST

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