Humanitaire en Gambie

Georgetown en Gambie

La République de Gambie est un pays de l’Ouest africain qui connait de nombreux problèmes liés à la disparité et l’inégalité entre les sexes, le travail des enfants, l’analphabétisme, entre autres. Autant de fléaux qui sévissent dans la société et qui ont nécessité la mobilisation d’associations et d’organismes humanitaires pour lutter contre ces problèmes et améliorer le quotidien des gens.

Janjanbureh (Georgetown) en Gambie

La mutilation génitale féminine et l’excision

La Gambie est l’un des 28 pays au monde qui pratiquent la mutilation génitale féminine et l’excision, c’est même l’un des leaders en la matière avec un taux de prévalence atteignant les 78% pour la gent féminine âgée de 15 à 49 ans. Une telle pratique issue des us et des coutumes locales met en danger la santé physique et mentale de



femmes notamment avec des complications à l’accouchement, des cas de stérilité, de tétanos, d’infection d’incontinence urinaire et même de décès. C’est pour ces raisons que de nombreuses ONG s’activent pour sensibiliser la population locale des dangers encourus et la prise en charge des jeunes filles et des femmes victimes de cette pratique.

Serekunda en Gambie
Le Marché de Serekunda en Gambie – Creative Commons Ikiwaner

L’esclavagisme de familles

D’un autre côté l’association Brikama Pan Afrikans qui opère dans la préservation des droits de l’homme a mis l’accent sur un autre phénomène qui sévisse dans le pays à savoir l’esclavagisme.

Il ne s’agit pas uniquement de l’’exploitation des jeunes filles comme aides domestiques, un phénomène qui s’inscrit plus dans le cadre du travail des enfants, mais dans de nombreuses communautés et tribus locales, certaines familles sont considérées comme esclaves, alors que l’abolition de la traite négrière date de 1807. Les membres de ces familles font l’objet d’exclusion de tous les actes de la vie communautaire de tous les jours et le statut d’esclave est considéré comme un héritage qui se transmet de génération en génération ce qui les prive d’accéder à certains postes comme celui de chef de tribu ou d’imam, etc. Certains parmi ces gens renoncent à leurs noms de famille pour adopter celui des personnes qu’ils servent.

Analphabétisme des jeunes et des adultes

Un autre fléau condamne la république à savoir l’analphabétisme qui est le lot de plusieurs pays africains. En Gambie, près de 70% des femmes et 40 % des hommes adultes sont analphabètes.

Pour les femmes la situation est plus grave que chez les hommes du fait que les filles sont considérées chez plusieurs tribus comme des êtres inférieurs destinés au mariage et à la procréation. Et d’un autre côté, plusieurs familles vivant dans la pauvreté préfèrent envoyer leurs petites filles pour travailler dans le ménage chez des gens plus aisés afin de subvenir à leurs besoins.

Ceci dit, au cours des dernières années plusieurs initiatives entamées par le gouvernement et les associations locales et internationales essaient de vulgariser la scolarisation, en créant plus d’établissements scolaires et en programmant régulièrement des campagnes de sensibilisation, incitant les familles de ne pas envoyer leurs enfants au travail avant l’âge de 15 ans.

L’une de ces initiatives a été menée par l’association Nour l’kalbi à travers son projet « L’école plus tôt, pour Tous », qui vise à lutter contre l’analphabétisme et l’illettrisme en Gambie à l’instar d’autres pays africains et surtout encourager la scolarisation des enfants notamment celle des filles qui ont droit à l’enseignement au même titre que les garçons dans le but de réduire les écarts entre les sexes. Le projet a débuté avec la construction d’une première école dans la ville de Sérékunda et la formation d’enseignants et de pédagogues avant de généraliser l’action sur d’autres régions de la Gambie.