Aujourd’hui j'ai envie de faire un petit billet à la Bourgès pour vous annoncer une bonne nouvelle : la huppe est revenue. En ces temps de marasme où l'on n'est plus sûr de rien, j'avais craint avec les nouvelles réformes, que serait différé comme l'augmentation des minimas sociaux, le retour du printemps et les quelques délectations qu'il nous apporte comme le ramassage des morilles et rosés des prés que Jean-Paul pourra maintenant récolter sur son tas de résidus plastiques amoureusement accumulés tout au long de l'année, sans avoir à faire l'effort de se déplacer en Haute Ardèche. Mais chez moi, tous les ans elle arrive avec une ponctualité d'horloger suisse, le 2 avril, après avoir hiverné en Afrique tropicale pour nidifier dans nos régions.
Et ce matin, encore lointains, les premiers Houpoupoup, délices d'une tradition que les animaux dans leur grande sagesse savent préserver sans se préoccuper des contraintes économiques d'une mondialisation dont souffrent pourtant déjà certaines espèces en voie de disparition, Houpoupoups donc qui parvinrent à mes oreilles éblouies mais que mes yeux n'entendront que dans quelques jours, picorer des vers dans la terre détrempée du jardin quand elles auront assimilé qu'avec ces jardiniers gauchistes tolérants, aucun danger ne les menace. En revanche, si elles s'aventurent plus haut dans les collines où sévissent des fermiers adeptes du « les français d'abord » ces huppes immigrées d'Afrique pousseront leur cri de détresse ouiêh ouiêh.