Homélie 10ème dimanche du temps ordinaire (09 Juin 2024)
Frères et Soeurs,
Nous venons de vivre le temps des fêtes : la Pentecôte, la Trinité Sainte, le Saint Sacrement du Corps et Sang du Christ, le Sacré-Cœur de Jésus. Aujourd’hui, nous retrouvons les lectures du 10ème dimanche du temps ordinaire qui nous mettent en face d’un choix fondamental ; c’est Dieu lui-même qui nous pose la question : “Veux-tu me suivre, oui ou non ? Veux-tu, oui ou non, entrer dans le chemin du Salut ? Veux-tu te relever et laisser l’Esprit Saint vivre dans ton cœur ?
Mais les obstacles sont nombreux sur ce chemin qui mène à lui; nous avons pu nous en rendre compte en écoutant le récit de la Genèse (1ère lecture). Ce récit nous ramène à la question actuelle sur l’origine du mal dans le monde. Il nous fait comprendre que si tout va mal, c’est parce que l’homme s’est fermé à la vraie source de vie ; il s’est fermé à la rencontre avec Dieu et les autres. Le résultat c’est la division : comme Adam et Eve, on rejette la responsabilité sur les autres : “Ce n’est pas moi, c’est à cause de l’autre”, un peu à la manière d’un petit enfant qui ne veut pas reconnaitre son tort. Mais le mal n’aura pas le dernier mot. La promesse du Salut est bien là et rien ne peut l’arrêter.
C’est cette bonne nouvelle que nous trouvons dans la lettre de saint Paul aux Corinthiens (2ème lecture) : Rien ne peut nous séparer de cet amour qui est en Dieu.
Notons cependant que, même si les tentations sont nombreuses, Jésus nous guide pour les vaincre. Il s’est trouvé lui-même affronté à ses proches, aux gens de sa famille et de son village. Les uns et les autres estiment que ce qu’il dit est trop fort. Ils pensent qu’il a perdu la tête. Alors on vient l’arracher de là où il est. Et comme si cela ne suffisait pas, les chefs religieux le taxent de possession et d’exorcisme démoniaque : “Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons.”
Mais les accusateurs de Jésus n’ont pas le dernier mot : il est plus fort qu’eux, plus fort que Satan. Et surtout, il est à nos côtés dans notre lutte contre le mal. Le mal le plus grave, c’est le péché, le refus de l’amour. Même quand nous nous détournons de lui, le Seigneur ne cesse de nous appeler : “Revenez à moi de tout votre cœur”. Il est toujours prêt à nous accueillir et à nous pardonner.
Mais attention, il y a une exception : « Si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’obtiendra jamais de pardon ». Ce péché qui ne peut être remis, c’est le refus de Dieu et de son amour miséricordieux. Pécher contre l’Esprit Saint c’est dire non à la vie que Dieu nous offre, c’est s’enfermer sur soi-même, c’est repousser lucidement toute action de Dieu en soi, c’est se blinder contre la tendresse divine. Face à un tel refus, Dieu ne peut rien. Il nous a faits libres ; et il respecte donc les choix que nous faisons en toute connaissance de cause et en toute responsabilité.
Dans la finale de l’Évangile de ce jour. On vient annoncer à Jésus que sa mère et ses frères le cherchent. Il leur fait comprendre que sa vraie famille n’est pas fondée sur les liens du Sang mais sur la conformité à la volonté de Dieu.
Faire la volonté de Dieu, c’est travailler chaque jour à construire la famille de Dieu sur la terre. C’est ce que nous demandons dans la prière du Notre Père : “que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.”
En ce jour, nous nous tournons vers ceux et celles qui ont fait la volonté de Dieu ici-bas et qui sont désormais là-haut. Actuellement ils occupent des places de choix dans l’immense cortège de tous les saints. Et ils intercèdent pour nous.