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Homélie 10ème dimanche du temps ordinaire (09 Juin 2024)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frères et Soeurs,

Nous venons de vivre le temps des fêtes : la Pentecôte, la Trinité Sainte, le Saint Sacrement du Corps et Sang du Christ, le Sacré-Cœur de Jésus. Aujourd’hui, nous retrouvons les lectures du 10ème dimanche du temps ordinaire qui nous mettent en face d’un choix fondamental ; c’est Dieu lui-même qui nous pose la question : “Veux-tu me suivre, oui ou non ? Veux-tu, oui ou non, entrer dans le chemin du Salut ? Veux-tu te relever et laisser l’Esprit Saint vivre dans ton cœur ?

Mais les obstacles sont nombreux sur ce chemin qui mène à lui; nous avons pu nous en rendre compte en écoutant le récit de la Genèse (1ère lecture). Ce récit nous ramène à la question actuelle sur l’origine du mal dans le monde. Il nous fait comprendre que si tout va mal, c’est parce que l’homme s’est fermé à la vraie source de vie ; il s’est fermé à la rencontre avec Dieu et les autres. Le résultat c’est la division : comme Adam et Eve, on rejette la responsabilité sur les autres : “Ce n’est pas moi, c’est à cause de l’autre”, un peu à la manière d’un petit enfant qui ne veut pas reconnaitre son tort. Mais le mal n’aura pas le dernier mot. La promesse du Salut est bien là et rien ne peut l’arrêter.

C’est cette bonne nouvelle que nous trouvons dans la lettre de saint Paul aux Corinthiens (2ème lecture) : Rien ne peut nous séparer de cet amour qui est en Dieu.

Notons cependant que, même si les tentations sont nombreuses, Jésus nous guide pour les vaincre. Il s’est trouvé lui-même affronté à ses proches, aux gens de sa famille et de son village. Les uns et les autres estiment que ce qu’il dit est trop fort. Ils pensent qu’il a perdu la tête. Alors on vient l’arracher de là où il est. Et comme si cela ne suffisait pas, les chefs religieux le taxent de possession et d’exorcisme démoniaque : “Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons.”

Mais les accusateurs de Jésus n’ont pas le dernier mot : il est plus fort qu’eux, plus fort que Satan. Et surtout, il est à nos côtés dans notre lutte contre le mal. Le mal le plus grave, c’est le péché, le refus de l’amour. Même quand nous nous détournons de lui, le Seigneur ne cesse de nous appeler : “Revenez à moi de tout votre cœur”. Il est toujours prêt à nous accueillir et à nous pardonner.

Mais attention, il y a une exception : « Si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’obtiendra jamais de pardon ». Ce péché qui ne peut être remis, c’est le refus de Dieu et de son amour miséricordieux. Pécher contre l’Esprit Saint c’est dire non à la vie que Dieu nous offre, c’est s’enfermer sur soi-même, c’est repousser lucidement toute action de Dieu en soi, c’est se blinder contre la tendresse divine. Face à un tel refus, Dieu ne peut rien. Il nous a faits libres ; et il respecte donc les choix que nous faisons en toute connaissance de cause et en toute responsabilité.

Dans la finale de l’Évangile de ce jour. On vient annoncer à Jésus que sa mère et ses frères le cherchent. Il leur fait comprendre que sa vraie famille n’est pas fondée sur les liens du Sang mais sur la conformité à la volonté de Dieu.

Faire la volonté de Dieu, c’est travailler chaque jour à construire la famille de Dieu sur la terre. C’est ce que nous demandons dans la prière du Notre Père : “que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.”

En ce jour, nous nous tournons vers ceux et celles qui ont fait la volonté de Dieu ici-bas et qui sont désormais là-haut. Actuellement ils occupent des places de choix dans l’immense cortège de tous les saints. Et ils intercèdent pour nous.

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Miracles Eucharistiques de Lanciano, et de Buenos Aires.

par Abbé Venceslas dia kazé

Au VIIème  siècle, un jour, un moine célèbre l’eucharistie. Cependant, il a des doutes sur la présence réelle du Christ dans le pain et le vin consacrés. Au moment de la consécration, à sa grande confusion, l’hostie se transforme en chair et le vin en sang. Stupéfait, il invite le peuple à constater le miracle.

La nouvelle se répand dans toute la ville et provoque de nombreuses conversions. L’histoire ne nous a pas laissé plus de détails sur le miracle. Nous ignorons le nom du prêtre, la date exacte du miracle, mais nous savons l’essentiel : le pain et le vin ont été transformés en chair et en sang et ils nous sont arrivés quasiment intacts après plus de douze siècles, ce qui en soi est également un miracle. L’hostie de chair a été clouée délicatement par les moines basiliens sur une petite pièce de bois, et en séchant elle a gardé sa forme circulaire mais présente une lacération centrale. Le sang de son côté s’est coagulé en 5 gros caillots. Ces reliques sont accessibles à la vénération des fidèles qui viennent à Lanciano.

Mais voilà que le 15 août 1996, en la paroisse Santa Maria, de Buenos Aires, en Argentine, un fidèle reçoit l’hostie consacrée dans ses mains afin de communier, mais l’a fait tomber sur le sol par inadvertance et pensait ne pas la ramasser parce qu’elle lui paraissait souillée. Une autre personne plus pieuse s’est rendu compte de ce qui était arrivé, a ramassé l’hostie et l’a mise de côté, tout en informant rapidement le curé, le père Alejandro Pezet. Le prêtre, en suivant les directives de l’Église dans ces circonstances, a mis l’hostie dans un récipient rempli d’eau qui reposait dans le tabernacle en attendant qu’elle se dissolve.
Le 26 août, le tabernacle a été rouvert pour prélever dans le récipient l’hostie qui était tombée, et il a été constaté que celle-ci ne s’était pas dissoute et présentait quelques taches rougeâtres qui grandissaient de jour en jour. Les prêtres de la paroisse se sont rendus en hâte chez l’archevêque de Buenos Aires, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, afin de lui raconter ce qui s’était passé. Il a été décidé d’attendre avant de procéder à des enquêtes.

Le 6 octobre 1999, une chimiste analyse l’hostie sanglante. Cette professionnelle découvre qu’il s’agit de sang humain révélant la présence des différents leucocytes actuellement connus. Elle eut la surprise de constater que les globules blancs étaient actifs.
Cependant, elle ne put procéder à l’examen génétique, car à cette époque il n’était pas facile de le réaliser.

Le 28 janvier 2000, les spécialistes ont trouvé des fragments d’ADN humains dans les échantillons. Il s’agissait de sang humain qui renfermait un code génétique humain. Les résultats obtenus à partir des échantillons étaient similaires à ceux des études effectuées plus tard sur l’hostie du miracle de Lanciano.

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Homélie pour le Dimanche du St Sacrement (B)

par Abbé Venceslas dia kazé

En ce dimanche, l’Eglise célèbre la Solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ. Cette appellation gagne en précision sur l’objectif de cette journée : il s’agit d’honorer et de méditer le mystère de la Sainte Eucharistie comme Don total et parfait du Christ à ses disciples. Autrefois cette fête était nommée la Fête-Dieu mettant l’accent sur la présence de Dieu dans cette hostie consacrée offerte à la vénération et à l’adoration populaire.

Si les noms changent, le but de cette fête reste le même : un rappel fort de la foi de l’Eglise Catholique dans la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. La Tradition nous fait remarquer que les premières communautés célébraient la messe et gardaient les morceaux de pain consacré pour qu’ils soient portés, juste après la messe, aux chrétiens qui n’avaient pas pu se rendre physiquement à la célébration. A l’origine ce geste était effectué juste aussitôt après la messe ; mais pour des raisons pratiques des délais devenaient parfois nécessaires, puis l’habitude fut prise de garder les hosties consacrées – pour les malades – dans l’église, au Tabernacle.

Ainsi, la question s’est posée de savoir si les hosties devenues Corps du Christ pendant l’office continuaient à l’être, même après. En d’autres termes, la communion au Corps du Christ est-elle uniquement spirituelle ou est-elle également matérielle ? Je vous raconterais 2 miracles eucharistiques à la Fin.

Avant le Concile Vatican II, le mystère de l’Eucharistie et de la présence réelle du Christ dans l’hostie avait atteint un tel point que les commandements de l’Eglise demandaient aux fidèles de communier au moins une fois par an notamment à Pâques ; pendant les messes, les chrétiens baissaient la tête et ne regardaient pas l’hostie ou le calice pendant les élévations car dans la culture Juive « Nul ne peut voir Dieu sans mourir » !

A l’inverse, force est de constater qu’aujourd’hui le tabernacle qui contient le Corps du Christ est de plus en plus ignoré. Sans noter la désinvolture avec laquelle certains chrétiens viennent communier. D’où la question de notre perception de la présence réelle du Christ sous l’apparence du pain et du vin.

Profitons de cette Solennité du Saint Sacrement qui est une occasion pour chacun d’entre nous de faire le point sur la foi que nous avons en ce Sacrement. Notons que, Dieu se donne dans l’Eucharistie : « Prenez et mangez, prenez et buvez ! » nous dit-il, acceptons avec foi ce cadeau et nous pourrons répondre avec enthousiasme : « Seigneur, je ne suis pas digne, mais dit seulement une parole et je serai guéri ! »

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Homélie pour le Dimanche de la Ste Trinité (B) 26 Mai 2024

par Abbé Venceslas dia kazé

Profession de Foi de Maxence, Marie-Sarah et Gabriel à Beaucamps-le-vieux.

Nous célébrons aujourd’hui la fête de la Sainte Trinité, Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit. Pour aider à comprendre ce mystère, des théologiens ont cherché à en donner des définitions très respectables, mais si on ne se sent pas concerné, si on n’y mets pas la Foi avant tout, on ne sera jamais satisfait, et ça risque d’être très décevant. Comme avec St Augustin et ce jeune homme sur la plage (Anecdote). Le plus important, ce n’est donc pas de comprendre ce mystère mais de l’accueillir, d’y entrer. Ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est de découvrir que notre Dieu c’est quelqu’un qui se révèle en intervenant dans la vie des hommes. Cette révélation s’est faite très progressivement tout au long de l’histoire.

Nous l’avons peut-être constaté dans les textes de ce dimanche. Dans la 1ère lecture, c’est Dieu lui-même qui se révèle au peuple élu. Ce peuple était esclave en terre étrangère. Mais Dieu a choisi Moïse pour le libérer et le conduire à travers le désert. Au moment où ce message leur est adressé, les Hébreux se préparent à entrer en Terre promise. Ils sont invités à mesurer toute la générosité de Dieu à leur égard. Dieu se révèle à eux en faisant alliance.

Cette bonne nouvelle vaut aussi pour chacun de nous : Aujourd’hui comme autrefois, Dieu voit la misère de son peuple. Il voit tous ces pays qui se font la guerre ; il voit la souffrance de ceux et celles qui ont tout perdu et qui sont jetés à la rue. Et bien sûr, il n’oublie pas les malades, les prisonniers, les exclus… Il continue à nous dire son désir de libérer son peuple et il compte sur nous pour participer à cette mission. Nous sommes donc envoyés pour communiquer au monde l’amour qui est en Dieu. À travers nous, Dieu annonce la bonne nouvelle offert à tous.

C’est ainsi que Dieu se révèle à nous en nous manifestant son amour. Et l’Évangile nous dit que les apôtres sont envoyés dans le monde entier pour être témoin auprès de tous. Ils suivent Jésus sur la montagne. Dans le monde de la Bible, la montagne est le lieu de la rencontre avec Dieu. C’est là qu’il se révèle aux hommes. Avec les onze apôtres, nous y sommes tous invités, pour nous prosterner et adorer. L’adoration véritable consiste donc à reconnaître Dieu dans ce qu’il est (Père, Fils et Saint-Esprit).

Puis c’est l’envoi en mission : “Allez ! De toutes les nations faites des disciples. Baptisez-les au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit.” Il est hors de question de rester plantés là, avec d’éternelles questions sur le tombeau vide. Il est urgent de comprendre que Pâques n’est pas une fin mais un commencement. Tout ce que Jésus a pu faire ou dire au cours de sa vie terrestre était une préparation à cette nouvelle aventure des hommes. Avec la première alliance, Dieu ne s’adressait qu’au petit peuple d’Israël ; mais la nouvelle alliance est annoncée et offerte à tous les peuples du monde entier.

Ce qui nous est demandé, ce n’est pas de faire des adeptes mais des disciples du Christ. Nous ne devons pas nous comporter comme des propriétaires de la Parole révélée mais comme des serviteurs. Il n’est pas question d’enrôler mais d’annoncer la bonne nouvelle, de baptiser et de professer la Foi. Le baptême que nous avons reçu nous a plongés dans cet océan d’amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. L’Évangile est une histoire d’amour qui n’est jamais achevée, une histoire d’amour toujours nouvelle et toujours ouverte.

Il nous appartient d’être les témoins passionnés de cette histoire d’amour. Pour cette mission, nous ne sommes pas seuls. Le Seigneur nous a promis d’être avec nous tous les jours et jusqu’à la fin du monde. Il nous nourrit de sa Parole et de son Corps. Il est toujours là pour nous donner force et courage en vue de la mission. Et Marie, notre maman du ciel ne cesse de nous redire : “Faites tout ce qu’il vous dira.”

En célébrant cette Eucharistie, nous faisons monter vers Dieu une fervente action de grâce, pour ces jeunes qui font Profession. Nous avons beaucoup reçu de lui. Nous avons été comblés au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Avec Marie, et nos jeunes, nous pouvons chanter : “Le Seigneur fit pour moi des merveilles, saint est son nom.”

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Homélie pour le Dimanche de Pentecôte (19 Mai 2024)

par Abbé Venceslas dia kazé

En ce jour de la Pentecôte, nous célébrons avec tous les chrétiens du monde entier, le don de l’Esprit Saint, d’abord aux apôtres puis à toute l’Église. L’Évangile nous rappelle donc que la veille de sa mort, Jésus avait rassemblé les Douze. Il venait de leur annoncer qu’il allait les quitter ; mais qu’il resterait présent d’une autre manière et surtout, qu’il leur enverrait l’Esprit Saint : “Quand il viendra l’Esprit de Vérité, il vous guidera vers la Vérité toute entière”.

Cette promesse s’est réalisée le jour de la Pentecôte. Mais à l'origine, la Pentecôte est une fête juive : Shavuot. Elle commémorait le don de la Loi par Dieu, (les 10 commandements ou paroles de vie) sur le Mont Sinaï. C'était aussi la fête des prémices des récoltes. Elle avait lieu 50 jours après la Pâque. Et tous les juifs venaient à Jérusalem pour cela. Saint Luc nous parle donc de ce jour-là. Il y eut un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent. Et les apôtres virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se déposa sur chacun d’entre eux. Ils furent tous remplis de l’Esprit Saint. C’était comme un cyclone qui s’était engouffré dans la maison et qui les poussait à sortir et à aller au-devant des foules. Et là, c’est un changement extraordinaire s’était opéré. Pierre ne mâche plus ses mots. Lui qui, 50 jours plus tôt avait renié Jésus parce qu’il avait peur. Le voilà qui se met à faire un discours stupéfiant : “Ce Jésus que vous avez fait mourir sur la croix, Dieu l’a ressuscité… Et maintenant, il a répandu son Esprit dans le monde.” Et parmi tous ces gens qui écoutent Pierre, il y a ceux-là même qui ont réclamé la mort de Jésus. Mais là les apôtres n’ont plus peur. Désormais, plus rien ne peut les arrêter.

Et depuis la première Pentecôte, l’Esprit Saint agit toujours dans l’Église pour la guider “vers la vérité tout entière”. Bien sûr, nous n’avons toujours pas écouté l’Esprit-Saint, si bien qu’il y a eu des divisions entre disciples du Christ, des massacres (les croisades), des abus et même des scandales. Ces derniers temps, les médias nous ont même rappelés des événements très douloureux, des abus sur des mineurs. Mais ça ne concerne pas que les autres, nous-mêmes, nous pouvons faire notre examen de conscience, et reconnaître nos divisions, nos égoïsmes, toutes ces faiblesses qui ont toujours tendance à reprendre le dessus. Dans cette tourmente, le Seigneur ne nous abandonne pas. Il continue à nous envoyer son Esprit pour nous embraser de son amour.

“Le Paraclet, l’Esprit Saint que le Père vous enverra en mon nom vous enseignera et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.” Notons qu’actuellement, notre monde est marqué par les progrès de la technique et de la science. Mais en même temps, il vit des drames très douloureux à cause de la crise, du chômage, de la pauvreté. Les plus faibles sont victimes de la violence et des injustices de toutes sortes. Et c’est là que l’Esprit Saint intervient. Il résonne à chaque étape de notre histoire avec une perpétuelle nouveauté. C’est à sa Lumière que nous découvrons la direction à prendre. Dans le contexte actuel, il vient nous rappeler que ce qui est premier ce n’est pas l’argent ou le profit, mais plutôt la personne. C’est ainsi que l’Église est appelée à avancer sous la conduite de l’Esprit. Sans l’Esprit Saint, l’Eglise serait bien incapable d’évangéliser ce monde où les hommes ont tant de mal à se comprendre et à vivre la solidarité. C’est avec l’Esprit Saint que nous pourrons retrouver et proposer les valeurs de l’Evangile.

En ce jour, nous rendons grâce au Seigneur pour ce don de l’Esprit qu’il renouvelle à chaque célébration Eucharistique.

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L’homélie aux Obsèques de Ezio Ingouf à Beaucamps-le-vieux (15 Mai 2024)

par Abbé Venceslas dia kazé

« Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort… » Mais Jésus n’avait pas été là et Lazare, le frère de Marthe était mort. C’est une rencontre qui a eu lieu il y a 2000 ans, et qui a lieu de nouveau aujourd’hui.

« Seigneur, si tu existais, ou si tu étais vraiment bon comme certains le disent, N... ne serait pas mort… » Il se pourrait que beaucoup parmi nous soient traversés par ces réflexions, et comment ne pas les comprendre.

Ezio, 12 ans. L’âge des promesses qui commencent à prendre corps, avec enthousiasme. C’est aussi l’âge où on commence à comprendre le mal du monde. A ce moment-là, Ezio, est emporté par la maladie, et ceci nous laisse sans voix. Seigneur, si tu avais été là … sentiment d’un rendez-vous dramatiquement manqué.

Pourquoi Ezio ? Comment cela est-il possible ? Il y a des réponses à chercher à toutes ces questions pour comprendre, et pouvoir se relever. Pourtant, nos questions ne trouveront pas de réponse.

Je ne sais pas qui est Dieu pour la plupart d'entre vous, ni qu'elle est votre foi ; je ne sais du coup comment vous recevez ces textes, les uns et les autres, au cœur de cette épreuve que Nous traversons tous...

Pour ceux d'entre nous qui ont la foi, osons l'espérance comme dans ce cri de Marie à Jésus : "Seigneur, si tu avais été là...", ce cri qui est comme une question à Dieu : " Mais bon sang, pourquoi Seigneur ? Où étais-tu ? C'est quoi le sens de tout ça ? ..."

On a le droit de ne pas comprendre et même, peut-être, d'être en colère contre Dieu, d'être révolté contre Dieu, ce Dieu, qui pourtant, nous aime...

"Mais si tu nous aimes, Seigneur, pourquoi ? Pourquoi le départ de Ezio, pourquoi ce non-sens, pourquoi si jeune ? ..."

La seule réponse à notre cri, ce sont les larmes de Jésus pour son ami Lazare. Car il n'y a pas d'autre réponse que la compassion, que la présence réconfortante les uns aux autres. Et avec ces larmes de Jésus, il y a cette espérance folle et peut-être incompréhensible qu'avec lui, Jésus, et malgré les apparences, la vie sera toujours plus forte que la mort.

J’entends alors Jésus dans la suite de sa rencontre avec Marthe : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit, même s’il meurt vivra ; Ainsi quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Notons que la foi fait l’expérience d’une présence. Elle n’est pas une réponse, à toutes nos questions. « Je suis la résurrection et la vie, disait Jésus à Marthe, en lui demandant : crois-tu cela ? » C'est dire que Jésus nous demande d'Oser, la relation avec Dieu au cœur même de l’incompréhensible. Pour vivre comme N... voudrait que nous vivions ? et contribuer, chacun pour sa part, à la construction d’une société qui sert la vie.

Retenons juste que comme une belle étoile filante dans le ciel de vos vies, Ezio est passé très vite, trop vite. Mais l’éclat et la lumière qu’il a dégagés au cours de ces 12 années, sont si intenses, qu’ils demeurent en Nous pour toujours et à jamais. nos yeux ne le verront plus. Désormais, Nous le contemplerons avec le regard du cœur où sa présence et tout ce qu’il a été pour nous, sont gravés éternellement.

Et maintenant dans le recueillement, le silence et la prière

  • nous déposons la vie de Ezio, entre les mains de Dieu pour qu’Il t’élève jusqu’à Lui dans l’amour,

  • nous te plaçons tout contre le cœur de Marie, la maman de Jésus pour qu’elle te couvre de tendresse et de baisers éternellement.

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Homélie pour l’Ascension du Seigneur (05 Mai 2024)

par Abbé Venceslas dia kazé

Frère et sœurs,

Aujourd’hui nous célébrons l’Ascension du Seigneur. Solennité qui s’inscrit dans la suite de la fête de Pâques. Elle marque le départ de Jésus qui dorénavant ne sera plus là avec ses disciples comme il l’a été auparavant. Notons que le récit de l’évangile de saint Marc est très bref. Il résume le tout en quelques lignes: « Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. » C’est tout.

Quant à saint Luc, dans la première lecture, il est beaucoup plus bavard. Son récit situe l’épisode quarante jours après Pâques. Ce que nous retenons encore aujourd’hui pour la fête de l’Ascension. Saint Luc dans son récit nous montre les disciples réunis autour de Jésus au cours d’un repas où celui-ci leur dit : « vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ». Après il s’efface, mais leur promet l’assistance de l’Esprit-Saint. C’est une des plus belles leçons qu’on peut retenir du mystère de l’Ascension, à savoir que le départ et l’absence de Jésus ouvrent la porte à une nouvelle présence qui se continuera tout au long des siècles. Ce sont désormais les disciples qui sont les messagers de la Bonne Nouvelle.

En effet, après avoir dit que Jésus a été enlevé et s’est assis à la droite du Père, l’évangile de saint Marc rappelle aux disciples qu’ils sont envoyés pour proclamer la Bonne Nouvelle : « Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile c’est-à-dire la Bonne Nouvelle ». Donc le départ de Jésus ne change rien à cette annonce. Il disparaît certes de leurs yeux, mais il sera toujours avec eux. Ils pourront constater sa présence par des signes qui sont énumérés. En Jésus, Dieu agit au-delà de nos attentes et nos vues purement humaines. Ainsi, aujourd’hui, où regarder pour voir les nouveaux signes qui disent la présence toujours vivante de Jésus.

C’est dire que l’Ascension marque le début d’une absence qui ouvre une porte toute grande à la démarche des disciples. C’est à nous que revient la tâche de le rendre présent. Par nos rassemblements, par notre écoute de sa Parole, par le partage de son Corps et de son Sang, nous devenons des signes de sa présence.

L’Ascension n’est donc pas la fin d’une belle histoire, mais plutôt le début d’une grande histoire, d’un long périple dont nous sommes les participants. C’est l’histoire de l’Église qui commence, une histoire aux multiples renversements, remplie de beauté, mais aussi de laideurs, une histoire de sainteté mais aussi de méchancetés. Et pourtant, Jésus prend le risque de quitter les siens pour leur laisser le soin de le rendre présent autour d’eux et dans l’histoire.

Quelle belle mission pour nous aujourd’hui. Nous nous demandons souvent devant la situation de la foi dans notre société industrialisée, s’il est encore possible de rencontrer Jésus. La réponse est oui. Il est présent par nous qui lui rendons témoignage de par notre vie et nos engagements.

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Homélie pour le 8 Mai 2024 (Armistice 1945)

par Abbé Venceslas dia kazé

En ce mois de mai, et surtout aujourd’hui, le  8 mai : souvenir de la fin de la guerre mondiale, j’aimerais nous inviter à prier pour la paix. En effet, ce que cette commémoration nous redit, c’est que la paix a un prix. La paix coûte cher ; parfois, elle coûte la vie. Certes, nous vivons, dans notre pays, dans un contexte de paix…mais avouons-le, le climat n’est pas exempt de menaces ! Le terrorisme masqué, aussi sournois que silencieux ; un contexte difficile où la défiance et la méfiance prennent le dessus sur la confiance, où les crises se multiplient et s’enchainent : crise économique, crise politique, crise de l’identité… Ainsi, dans ce contexte parfois tumultueux, comment sommes-nous constructeurs de paix ?

Construire la paix, c’est une réalité concrète. Celui qui s’engage en faveur de la paix doit commencer par la construire en lui-même. Il n’est pas possible d’être un artisan de paix si, en moi-même, je ne suis pas en paix. Et le premier ennemi de la paix, c’est le péché ; le péché qui fait que je n’aime pas l’autre, qui fait que je veux écraser l’autre ; que je ne le respecte pas ! Le péché abîme la relation avec Dieu et avec les autres ; il engendre le mal et la souffrance. Et là, seul le Christ peut libérer du péché ; des appétits de pouvoir et de puissance. Être artisan de paix, cela commence donc d’abord en moi puis après autour de moi.

Fondamentalement, la paix est possible là où Dieu est. Seul Dieu permet l’unité profonde de tous ceux qui sont différents. Ne peut être artisan de paix que celui qui est juste, qui vit justement. Nous savons tous combien l’injustice est source de violence. Alors se pose à nous ce matin cette autre question : quelle justice, j’exprime dans ma vie ?

Aussi, la paix n’est jamais acquise et elle appelle des sacrifices : d’abord le sacrifice de mon égo ; mais ensuite des sacrifices plus lourds qui peuvent aller jusqu’au don de la vie. Il y a une attitude noble et vertueuse chez tous ceux qui ont offert leur vie pour défendre un pays, une nation, un peuple, pour défendre notre liberté. Ce matin, à travers cette messe, nous leur rendons hommage ainsi qu’aux victimes de toutes les guerres. Leur sacrifice ne doit pas tomber dans l’oubli. C’est grâce à eux qu’un avenir a été offert à notre pays.

Mais notre prière devrait dépasser les frontières de notre pays et rejoindre toutes les populations qui sont massacrées, abusées dans le monde; sans oublier nos frères et sœurs chrétiens martyrisés en Terre Sainte, en Syrie, en Irak ! Notre prière rejoint aussi toutes les forces des armées qui en plusieurs endroits du globe, soutiennent et défendent la paix, dans des conditions parfois très très difficiles : en Ukraine, en RD Congo. Puisse notre société retrouver le chemin de la foi et de la fidélité à Dieu et à l’Evangile, seul source de paix véritable. Amen !

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Homélie pour le 6ème Dimanche de Pâques (B) 05/05/2024

par Abbé Venceslas dia kazé

Frères et Soeurs,

Les lectures bibliques de ce dimanche se résument en un mot : “AIMEZ”. C’est un commandement que nous trouvons tout au long de la Bible. Mais le livre des Actes des Apôtres (1ère lecture) nous rappelle que ce n’est pas gagné d’avance, même chez les chrétiens. Pour les juifs convertis au Christ, tout soldat romain était un ennemi national. Aussi, tout étranger était exclu de la plénitude de l’Alliance. Il était donc interdit à tout juif pieux de fréquenter les maisons des païens. Et les premiers chrétiens partageaient cette façon de voir.

Mais l’Esprit Saint fait voler en éclat cette barrière. Car Pierre doit intégrer dans la communauté des croyants un païen converti. C’est dire que l’Évangile de Jésus Christ est pour tous, même pour ceux qui sont très loin. C’est très important pour nous qui avons toujours tendance à juger ceux qui ne sont pas de notre bord. Notons ainsi qu’il y a des paroles méprisantes et blessantes qui sont un obstacle à l’annonce de l’Évangile. Nous oublions de fois que ces personnes ont la première place dans le cœur de Dieu. Elles sont son bien le plus précieux. En les rejetant, c’est contre Dieu que nous péchons.

L’Évangile nous rappelle les paroles de Jésus au soir du Jeudi Saint : “Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.” Ces paroles sont le testament qu’il nous a laissé la veille de sa mort. Elles s’adressent d’abord aux apôtres mais ensuite à chacun de nous aujourd’hui. Ce sont ses dernières volontés.

Jésus tient à préciser que c’est un commandement nouveau. Ce qui est nouveau, ce n’est pas l’amour. Ce commandement de l’amour existait dans l’Ancien Testament, bien avant la venue de Jésus : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”. Ce qui est nouveau c’est : “Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés.” Et le Christ nous a aimé jusqu’à la Croix. L’amour que nous devons avoir les uns pour les autres nous vient donc du Père par Jésus. Ce qui est premier, c’est cette affirmation : « Dieu est amour ». Cet amour, ce n’est pas une simple qualité de Dieu, c’est tout son être. C’est pour cette raison que saint Jean écrit : “celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.” Il nous appartient d’en tirer toutes les conséquences car Aimer nous fait ressembler à Dieu.

Bien sûr, le verbe aimer comporte des nuances : Eros, Agapê, Philia. D’où les 3 visages de l’amour : Eros (L’amour passion), Agapê (L’amour-amitié), Philia (L’amour profond). Référence au reniement de Pierre.

C’est fort de cela que Jacques Prévert disait : « Tu dis que tu aimes les fleurs,
et tu les coupes pour les mettre chez toi et elles meurent. Tu dis que tu aimes les oiseaux et tu les mets en cage, leur privant de liberté. Tu dis que tu aimes les poissons, tu les pêches et tu les manges. Alors quand tu dis que tu m'aimes, j'ai un peu peur ».

De quel amour aimons-nous nos prochains? Est-ce d’un amour chewing-gum ? Notons que l’amour vrai trouve sa source en Dieu. Et c’est la croix du Christ qui nous le révèle. Demandons la grâce d’accueillir celui qui est Amour pour le porter aux autres.

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Homélie pour le 5ème Dimanche de Pâques (B) 28/04/2024

par Abbé Venceslas dia kazé

Frères et Soeurs,

En ce 5ème dimanche de Pâques, la liturgie nous parle de l’Église et de sa naissance. Saul, le persécuteur, est devenu Paul, le grand témoin de la foi (1ère lecture). Il lui faudra beaucoup de temps pour se faire accepter car sa présence rappelait trop de mauvais souvenirs. Ne se sentant pas à l’aise dans les milieux conservateurs de Jérusalem, il a choisi de partir vers les grands larges. Grâce à son témoignage et surtout grâce à l’action de l’Esprit Saint, la bonne nouvelle a pu être annoncée au monde païen. C’est dire que rien n’arrête les progrès de l’Église. Voilà un message d’espérance pour nous chrétiens d’aujourd’hui. L’Esprit Saint ne cesse d’agir pour que notre témoignage donne du fruit.

C’est dans ce sens que l’Évangile de saint Jean insiste sur la nécessité d’être reliés au Christ comme le sarment est relié à la vigne. En effet, Jésus se présente à nous comme “la vraie vigne”. Il insiste sur le lien vital qui doit exister entre lui et son disciple. Nous savons qu’un sarment ne peut vivre s’il est coupé du cep de vigne. De même, un disciple qui ne demeure pas en Jésus ne peut rien faire. Il n’a aucune utilité. Mais s’il est bien relié à son Seigneur, il donnera beaucoup de fruits.

Notons qu’il y a un mot qui revient sept fois en quelques lignes, c’est le verbe “demeurer”, au sens de “vivre avec”. Demeurez en moi, vivez avec moi. Il s’agit pour nous d’être vraiment attachés au Christ par la foi. L’apôtre Paul nous le dit à sa manière : ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi” (Ga 2, 20).

Alors se pose l’inévitable question : Demeurer en Jésus, oui mais comment ? Comment pouvons-nous être sûrs de le rencontrer ? De nos jours, on ne rencontre pas Jésus en direct mais par des intermédiaires. Il nous faut trois chemins pour cela : Celui de la Parole de Dieu, celui de la prière et des sacrements et celui de la vie quotidienne.

Le chemin de la Parole de Dieu : Pour demeurer dans le Christ, il nous faut demeurer dans sa Parole. Il faut se donner du temps pour l’accueillir. Cette Parole de Dieu nous est donnée par la Bible. Nous devons nous interroger ? Est-ce que nous nous donnons du temps pour accueillir cette Parole ? C’est important de prendre le temps d’une réflexion, seuls ou avec d’autres, sur cette Parole de Dieu.

Le deuxième chemin, c’est celui de la prière et des sacrements. Pour demeurer en sa présence, il faut lui parler et l’écouter. C’est la prière fidèle, régulière et fréquente. On s’entretient avec Jésus pour lui confier quelqu’un ou pour lui dire merci ou encore pour lui demander d’éclairer notre vie. La prière nous aide donc à rester en communion avec le Christ. Cette communion se réalise aussi par les sacrements, en particulier l’Eucharistie: source et sommet de toute vie chrétienne. Elle nous donne d’être unis au Christ, de faire corps avec lui. Nous y recevons son amour pour en vivre dans notre vie de tous les jours.

Troisième chemin, celui de la vie quotidienne : Pour demeurer dans le Christ, il n’est pas question de quitter notre vie de tous les jours ni de fuir ce bas monde. Ce qui nous est demandé c’est de nous y enraciner et de porter du fruit. Ce qui fait la valeur d’une vie, ce n’est pas les belles paroles mais l’amour mutuel, les gestes de partage, d’accueil et de solidarité.

En ce dimanche, Seigneur, nous nous sommes rassemblés pour nous nourrir de ta Parole et de ton Eucharistie. Tu ne cesses de rejoindre les communautés réunies en ton nom. Gardes-nous vraiment reliés à toi pour que notre mission porte les fruits que tu attends de nous.

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