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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 20:57

Un projet de loi visant à interdire l’usage du mot « nazi » en Israël (sauf pour des projets pédagogiques et cérémonies du souvenir) a été voté en première lecture à la Knesset.

On est en droit de se demander si les députés qui ont voté pour cette loi stupide ont réfléchi avant de lever la main. Le député Shimon Ohayon (Israël Beiteinou)qui est à l’initiative de cette loi la justifie par le fait que le terme « nazi » utilisé trop souvent en Israël dans des débats, manifestations et dans les médias n’est pas à l’honneur du pays, ou vivent encore des milliers de rescapés des camps nazis.

Quand des policiers se font traiter de nazis par des manifestants ou quand des éditorialistes israéliens comparent la politique d’Israël face aux Palestiniens à celle du régime nazi, on peut et on doit s’indigner.

Si cette loi passe, on pourra dire à son adversaire idéologique que son attitude rappelle des périodes sombres de notre histoire sans être sous le coup de la loi, l’essentiel étant d’éviter le mot nazi… Fasciste par contre sera autorisé… collabo, ça dépend du contexte…les juges ne vont pas s‘ennuyer !

L’Etat ne peut pas interdire certains termes, il peut punir les responsables de diffamations et d’insultes mais ne peut pas s’arroger le droit de punir certains termes, même si ils sont intolérables.

Cette atteinte à la liberté d’expression est une porte ouverte à d’autres lois qui ressemblent beaucoup aux lois d’un régime dont je ne peux plus dire le nom…

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 23:49

L’arrestation récente de deux personnalités rabbiniques, Yoram Abergel et Yona Metzger et l’ouverture d’une enquête contre le chanteur Eyal Golan n’ont pas surpris tout le monde

Aucune des trois personnes citées plus haut n’ayant été condamnée, ils sont donc présumés innocents mais pour qui connait leur parcours, rien d’étonnant dans ces enquêtes criminelles.

Le rabbin Yona Metzger, qui a été Grand rabbin d’Israël pendant dix ans, n’en est pas à sa première enquête criminelle.

Avant son élection à la tête du rabbinat israélien, il s’était engagé à ne pas se présenter au poste de Grand rabbin de Tel Aviv, suite aux soupçons portant sur des sommes d’argent qu’il avait touché sans autorisation.

Il est suspecté d’avoir notamment accepté des fausses conversions dans le but de se s’enrichir, d’avoir reçu des pots de vins pendant des années, d’avoir détourné des millions de dollars, d’avoir favorisé des proches pour des postes au sein du rabbinat, d’avoir menti, fait obstruction à la justice et la liste est encore longue.

Le rabbin Yoram Abergel de Netivot, n’en est pas non plus à sa première arrestation et dans le passé, il avait appelé ses fidèles à utiliser la violence contre les personnes qui voulaient témoigner contre lui pour détournements de fonds et harcèlement sexuel, une enquête qui a été fermée par manque de preuves…

Ses liens avec la pègre ne sont plus un secret pour le grand public depuis son arrestation mais comment des milliers de personnes voient en lui un guide spirituel tout en sachant qu’il utilise les services de mafieux pour arriver à ses fins ?

Pour ce qui est du chanteur Eyal Golan, on peut se demander aussi qui est véritablement surpris d’apprendre qu’ivre de son succès, il ait eu des relations sexuelles avec des jeunes filles mineures, même si selon ses dires, il pensait qu’elles étaient majeures ?

Quand des personnalités publiques violent la loi convaincues qu’elles seront protégées par leur pouvoir, on est en droit de demander des comptes à ceux qui ont laissé faire pendant des années.

Quand l’ancien président de l’Etat Moché Katzav a été arrêté pour viol et harcèlement sexuel, des dizaines de personnes le connaissant bien ont affirmé ne pas être surprises, un phénomène qui se reproduit avec les rabbins Metzger et Abergel et avec Eyal Golan.

Pour moi, ces trois personnages sont présumés coupables mais ils ne sont pas les seuls qui devraient être jugés car trop de gens savaient et n’ont rien dit.

Il y a quelques semaines, un homme a été condamné à 26 ans de prison ferme pour avoir torturé systématiquement ses femmes et ses enfants pendant des années.

Ses crimes considérés parmi les pires jamais commis en Israël se sont déroulés sous les yeux fermés des voisins, des amis et des autorités.

Quand il s’agit de personnalités- rabbins, chanteurs ou élus- plus de gens sont conscients des dérives existantes, alors pourquoi ce silence coupable ?

Il ne s’agit pas de rééduquer la société mais de pousser un cri d’alarme afin que les gens qui abusent de leur pouvoir pour satisfaire leurs besoins personnels ne se sentent plus au-dessus des lois.

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 10:22

Un porte-parole de la police a qualifié lundi les obsèques du rabbin Ovadia Yossef d’évènement historique, le plus grand enterrement jamais vu en Israël

Ayant passé quatre heures dans cette foule compacte, je me propose de vous raconter ce que j’ai vu.

En dehors du sentiment d’être une sardine dans une boite de conserves et d’avoir vécu une demi-heure horrible, littéralement écrasé en tentant de sortir de la foule, ces funérailles m’ont laissé d’autres fortes impressions.

J’ai couvert des dizaines de manifestations et d’enterrements importants mais jamais je n’avais vu une telle foule, un tel déferlement à travers la ville de dizaines de milliers de personnes.

Le grand rabbin de Tel Aviv Israël Meir Lau a demandé de manière rhétorique, pour quelle personnalité dans le monde, tant de gens se seraient déplacés pour ses obsèques et la réponse est claire, personne n’arrive à réunir autour de lui, vivant ou mort, un nombre de personnes aussi important.

Le Rav Ovadia Yossef était une personnalité à deux faces, celle du géant de la Torah et de l’homme qui a véritablement révolutionné le monde religieux juif et l’autre, le tribun qui employait un langage cru et pourfendait ses adversaires idéologiques sans prendre de gants.

C’est la rabbin Benny Lau, auteur d’un livre sur son œuvre qui l’a défini ainsi comme un Dr Jekyll et Mr Hyde du monde juif.

Mais voir à ses funérailles, parmi plus de 800.000 personnes ( !), des ultra-orthodoxes ashkénazes, des soldats en uniforme, des sionistes religieux la tête recouverte de la kippa tricotée, des jeunes laïcs, des politiques de tous bords, démontre que le Rav Ovadia Yossef a marqué de manière profonde la société israélienne.

Son influence sur la vie politique, religieuse et sociale d’Israël fait de lui l’égal des plus grands noms de l’histoire contemporaine de l’Etat d’Israël.

Ce besoin de participer à un enterrement de la part de centaines de milliers de personnes, en grande majorité des hommes est un phénomène particulier.

Le Rav Ovadia Yossef laissera une empreinte indélébile sur la société israélienne et ceux qui ont vécu ces funérailles pourront un jour dire « j’y étais ».

Sur le plan politique, sa mort marque la fin du parti Shass, qui ne lui survivra pas, les disputes pour sa succession ayant commencé bien avant sa mort mais ses livres de jurisprudence, sa capacité de rendre leur fierté aux juifs orientaux et son image d’homme proche du peuple resteront dans les mémoires.

Un gamin de 10 ans m’expliquait pendant l’enterrement qu’il n’avait jamais vu le Rav Ovadia de son vivant mais que le mur de sa chambre était couvert de photos de lui.

Pour ma part, le personnage m’inspirait souvent de la colère et étant ashkénaze, je ne suivais pas ses décisions religieuses mais quand je l’ai rencontré chez lui il y a quelques années, j’ai été impressionné, le Rav Ovadia Yossef était une personnalité rare.

Dans un siècle, personne ne se souviendra de ses diatribes mais ses livres resteront une référence pour le monde religieux et son influence sur la société israélienne restera comme un fait historique, qui a marqué les 30 dernières années.

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29 juillet 2013 1 29 /07 /juillet /2013 11:54

L’échec cuisant du sionisme religieux lors des élections pour le rabbinat israélien a mis en avant les différences entre plusieurs courants de ce secteur de la population

Pour comprendre cette défaite électorale, il faut se pencher sur les profils des trois candidats au poste de Grand rabbin ashkénaze d’Israël.

Aucun d’eux n’appartient au courant ultra-orthodoxe, le rabbin David Lau, élu avec 68 voix (sur 147 votants) était soutenu par les partis ultra-orthodoxes mais a prouvé depuis des années, à son poste de rabbin de la ville à majorité laïque Modiin, son ouverture d’esprit et n’a jamais caché qu’il avait servi à Tsahal dans les services de renseignements.

Les deux autres candidats, qui ont été battus, sont issus du courant sioniste religieux, le rabbin Yaakov Shapira étant le directeur de la principale Yeshiva sioniste, Mercaz Harav tandis que le rabbin David Stav, seul des 3 candidats à porter une kippa tricotée est un ancien élève de cette Yeshiva.

Au sein du monde sioniste religieux, plusieurs courants s’affrontent ces dernières années mais ont réussi à s’unir autour de Naftali Bennet pour obtenir un succès historique aux dernières élections législatives et devenir un partenaire important de la coalition gouvernementale.

Alors pourquoi les électeurs sionistes, religieux et laïcs, ne se sont pas unis de la même manière pour faire élire un candidat qui n’obéira pas aux directives des rabbins non sionistes, comme c’est le cas pour le nouveau Grand rabbin, David Lau ?

L’un des éléments essentiels de la pensée sioniste religieuse est le triptyque proposé par le grand penseur de ce courant, le Rav Avraham Ytzhak Hacohen Kook, premier Grand rabbin d’Israël.

Il s’agit selon lui d’unir les trois grandes valeurs du judaïsme afin d’amener plus vite la rédemption.

La Terre d’Israël, la Torah et le peuple juif sont les trois piliers fondamentaux du judaïsme et on ne peut pas renoncer à aucun d’eux pour arriver à la rédemption tant attendue.

Trois sous-groupes du sionisme religieux dirigés par des rabbins souvent issus de la Yeshiva de Mercaz Harav ont récemment immergé.

Pour les partisans du Rav Tzvi Taow, l’un des anciens dirigeants de Mercaz Harav, on ne peut pas faire de concessions sur le monde de la Torah.

Ayant créé une scission il y a plus de 15 ans en quittant Mercaz Harav et en fondant sa propre Yeshiva (Har Hamor), le Rav Taow n’a pas voté pour le parti de Naftali Bennet aux dernières élections mais pour un parti ultra-orthodoxe et s’oppose de manière virulente au projet de loi d’enrôlement des étudiants en Yeshiva.

Le Rav Taow a soutenu la candidature du Rav David Lau aidé par certains de ses proches au sein du collège électoral.

Il est également l’un des fondateurs du courant haredi-nationaliste, souvent considéré comme intransigeant sur la question de l’intégrité de la Terre d’Israël, mais privilégie le respect des institutions de l’Etat même en cas d’évacuation d’implantations.

Pour le Rav Taow, pas question de refuser un ordre pour un soldat contrairement à d‘autres rabbins du même courant qui ont appelé les soldats religieux à désobéir quand on leur demandait de participer à des évacuations de familles juives de leurs maisons.

Pour le Rav Yaakov Shapira et une grande partie des élèves de Mercaz Harav, c’est la Terre d’Israël qui prend la place la plus importante, leur parti Tekouma, dirigé par ces rabbins pourrait très bien quitter le parti mère Bayit Yehoudi (Foyer juif) si les négociations israélo-palestiniennes se poursuivent.

Le Rav David Stav, de son côté est l’un des rabbins du courant moderne orthodoxe, convaincu que les changements au sein de la société passent avant tout par des mesures sociales et par un rapprochement avec le public non-religieux.

Le Rav Stav, qui dirige l’association Tzohar a tenté depuis des années de rapprocher ce public des valeurs juives, en prônant un discours résolument moderne tout en restant fidèle à l’orthodoxie.

La division entre ces trois courants a empêché que le rabbinat israélien soit dirigé par un rabbin dévoué à la cause du fondateur du rabbinat, le Rav Kook, pour qui seule l’union de ces trois grandes valeurs pouvait assurer la pérennité du peuple juif sur sa terre.

Quand des rabbins ultra-orthodoxes de premier plan affirment publiquement que le public sioniste religieux ne fait pas partie du peuple juif, que les électeurs du parti Foyer Juif iront en enfer et qu’ils préfèrent quitter le pays plutôt que de devoir le servir, on ne peut que déplorer l’échec du sionisme religieux à se faire accepter à la fois par le public laïc et par le public haredi.

Michaël Blum

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 12:09

N’ayant pas pu écrire ces dernières semaines pour des raisons de santé, je me sens obligé de revenir sur plusieurs sujets qui m’ont interpellé récemment dans l’actualité.

Des vandales ont à plusieurs reprises crevé des pneus dans des localités arabes et inscrit des graffitis racistes sur les murs, des actes révoltants qui ne peuvent que susciter la colère.

Certains hommes politiques et journalistes bien-pensants appellent à qualifier ces actes de terrorisme ce qui me surprend quand dans la même période des dizaines de voitures israéliennes ont été la cible de jets de pierres sur les routes de Cisjordanie.

Plusieurs personnes sont mortes ces dernières années, tuées par ces pierres et pourtant la majorité des attaques palestiniennes contre des civils sur les routes ne font pas une ligne dans la presse locale et personne ne qualifie ces jets de pierre d’actes terroristes.

Je considère que les auteurs d’actes qualifiés de « prix à payer » doivent être sévèrement punis et je suis révolté que ces jeunes vandales pensent que leurs actes sont dans la droite ligne de la Torah mais il faut savoir garder les proportions et ces vandales racistes ne sont pas des terroristes.

Shimon Peres a fêté ses 90 ans en grande pompe avec un parterre de stars internationales et d’ex-dirigeants politiques du monde entier ce qui a provoqué la colère de certains jugeant que l’argent utilisé pour ces festivités aurait pu l’être pour des causes sociales plus importantes.

Pendant trois jours, des dizaines de personnalités de premier plan du monde universitaire, artistique, scientifique et politique sont venus à Jérusalem rendre hommage à Shimon Peres mais aussi à l’Etat d’Israël.

Quand on sait la somme des efforts de l’Etat hébreu pour se donner une meilleure image dans le monde sans trop de succès, on ne peut que féliciter le président israélien d’avoir réussi (avec de l’argent privé) à faire venir autant de célébrités pour rendre hommage à Israël.

Si déjà, on parle de l’image d’Israël dans le monde, l’armée s’est indignée récemment de la publication d‘images de soldates légèrement vêtues sur la toile.

Quand les seules photos de soldats israéliens dans la presse internationale sont celles de contrôles à des barrages militaires ou de tirs vers des manifestants palestiniens, je pense que Tsahal devrait plutôt se féliciter de voir ses soldates à la une des magazines du monde entier offrant une image tellement plus agréable de l’armée israélienne…

Le grand rabbin ashkenaze d’Israël, Yona Metzger a été arrêté par la police qui le suspecte de vol, détournement de fonds, fraude et blanchiment d’argent.

Alors que le grand rabbin Metzger est interrogé par la police, la presse locale publie des témoignages d’hommes affirmant avoir été victimes d’attouchements de sa part.

Le grand rabbin avait également été soupçonné de plagiat dans son livre de responsa ou il avait repris mot à mot sans les citer des réponses d’autres rabbins, se les appropriant.

Par ailleurs, l’ancien grand rabbin d’Israël séfarade Elihaou Bakshi-Doron est actuellement mis en examen pour abus de confiance et fraude car soupçonné d’avoir donné des diplômes rabbiniques à des gens qui n’avaient pas le niveau requis, du temps où il était en poste.

La presse israélienne a récemment dénoncé des pratiques indignes du monde de la Torah de la part de surveillants de casherout dans des restaurants et de membres de tribunaux rabbiniques dans des affaires de conversion et divorces.

Le dirigeant spirituel de Shas et ancien grand rabbin d’Israël, le rabbin Ovadia Yossef a qualifié l’un des prétendants au poste de grand rabbin d’Israël, le rabbin David Stav, de « dangereux pour la Torah » et « indigne d’être grand rabbin d’Israël ».

Ce n’est pas la première fois que le Rav Ovadia Yossef insulte des personnalités israéliennes, et il avait dans le passé également tenu des propos racistes contre les Arabes.

Ce que reproche le Rav Ovadia Yossef au Rav Stav, est avant tout la volonté de ce dernier de vouloir réformer le rabbinat (dans la ligne la plus orthodoxe qui soit, par ailleurs) donc de mettre en danger le monopole ultra-orthodoxe sur cette institution.

Alors que le rabbinat est de moins en moins crédible pour les israéliens, religieux ou non, on est en droit de se demander si cette institution a encore une raison d’être…

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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 14:24

Que les choses soient claires, mes propos sur mon blog n'engagent que moi et aucun de mes employeurs

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 15:20

Près de 20 candidats se présentent pour l’élection législative partielle de la 8e circonscription dont la moitié sont indépendants et franco-israéliens.

En juin dernier, la candidate socialiste franco-israélienne Daphna Poznanski avait remporté le scrutin devant la représentante de l’UMP, Valérie Hoffenberg .

Parmi les autres candidats battus dès le premier tour, deux personnalités de la communauté juive française, Gil Taieb et Philippe Karsenty et des représentants de plusieurs partis (EELV, FN, Front de gauche...)

Gil Taieb et Philippe Karsenty avaient obtenu au premier tour des résultats brillants en Israël mais n’ayant pas obtenu plus de 800 voix ensemble dans les autres pays, ils n’ont pas passé le premier tour.

Pour ce scrutin, les deux étant inéligibles, d’autres candidats indépendants ont annoncé leur intention de se présenter tandis que le PS et l’UMP alignent chacun son candidat, Mme Hoffenberg pour l’UMP et Marie-Rose Koro (qui vit en Turquie) pour le PS.

D’autres partis présentent des candidats comme l’UDI (Meyer Habib), le Front de gauche (Michèle Parravicini), EELV (Athanase Contargyris), l’AISFE (Jérôme Grand d’Esnon), Solidarité et progrès (Julien Lemaître) et le parti Pirate (Alix Guillard) mais la question qui me taraude est de comprendre comment les 10 autres candidats pensent avoir la moindre chance de passer au second tour ?

Comment pensez- vous gagner sans obtenir de voix en dehors d’Israël où le taux de participation était en juin en dessous de 7% ? Et surtout comment penser qu’en présentant 10 candidats avec un programme plus ou moins identique, l’un d’eux pourrait battre les représentants des grands partis ?

Par ailleurs, je me demande également quelle légitimité ont certains de ces candidats.

Jonathan-Simon Sellem a réussi à faire parler de lui en choisissant la comédienne Véronique Genest comme suppléante mais M. Sellem, comment pouvez- vous vous présenter comme bon connaisseur du monde de la diplomatie israélienne alors que selon une source de ce ministère, vous n’avez fait qu’un stage dans le cadre du programme Mashav.

Par ailleurs, vous affirmez avoir eu plus de 130.000 vues sur You Tube de votre clip de campagne, ce qui me parait difficile en cinq jours, si on n’utilise pas les sites permettant d’acheter des vues sur You Tube…

Le clip de campagne de François Hollande n’a pas eu autant de vues sur You Tube mais il n’était pas soutenu, il est vrai, par Julie Lescaut.

Je ne parle pas du fait que vous avez réussi à passer en quelques jours de 200 like à plus de 6.000 sur votre page Facebook, un exploit unique, possible également par l’achat de like, c’est faisable, j’ai vérifié…

Dans cette période où des personnalités de premier plan sont obligées de démissionner pour des titres qu’ils n’ont pas mais qu’ils méritent, il serait bon que vous en tiriez des leçons et cessez de prendre les électeurs pour des imbéciles.

Votre site a publié beaucoup trop d’infos bidons pour que vous soyez crédible, sans parler des commentaires d’internautes injurieux que vous avez toujours laissé sur la page d’accueil et des fautes de français innombrables dans presque tous les articles publiés sur ce site.

Vous vous êtes flatté du soutien de M. Flatto-Sharon, condamné à plusieurs reprises par la justice française et israélienne, est-ce réellement le meilleur soutien que vous pouvez obtenir ?

En même temps, votre ancien patron, Ghislain Allon, également condamné lourdement par la justice française notamment pour abus de biens sociaux est également candidat à cette partielle, se présentant sans honte comme l’ancien directeur de TFJ, une affaire qui l’a mené devant les tribunaux, mais que personne n’a oublié.

Un autre candidat a été condamné par la justice, David Shapira, même si son délit est mineur, ayant été reconnu coupable d’avoir émis de manière illégale avec la station de radio d’extrême droite Aroutz 7, fermée peu de temps après le verdict contre ses responsables.

David Shapira est par ailleurs le seul des indépendants à ma connaissance à avoir proposé de désigner un seul candidat pour éviter une dizaine de défaites cuisantes.

Aroutz 7 où a exercé un autre candidat, Albert Fratty, qui explique que « personne mieux que lui défendra les intérêts des Français installés dans le sud d’Israël soumis aux bombardements terroristes du Hamas ».

Pourquoi personne mieux que lui ? J’ai passé beaucoup de temps dans le sud du pays et j’y ai rencontré plusieurs candidats tout autant concernés que lui par le sort de ces Français.

En quoi, le fondateur d’un magazine local, même très sympathique comme M. Fratty, est plus qualifié qu’un homme ou une femme politique pour défendre cette cause ?

Je ne connais pas Nathalie Mimoun, autre candidate indépendante de Netanya mais la lecture d’une interview d’elle m’a laissé pantois.

« Le plus important étant d’être fortement appréciée hors de France et notamment pour mon cas en Israël. Enfin, il s’agit de s’armer d’un fusil à un coup, je n’ai pas l’intention de passer à côté de ces élections », nous affirme-t-elle… Un fusil à un coup ??

Plus étonnant encore, un avocat Guy Fitoussi, qui explique sur son blog « que notre peuple est en voie d’extinction…les séfarades doivent se défendre », suivi d’une série d’insultes contre l’Etat d’Israël qui laisse douter de sa capacité à défendre la cause de ce pays ou de ses compatriotes, surtout s’ils ne sont pas séfarades.

Ce candidat qui n’avait obtenu que 14 voix en juin dernier se représente espérant surement doubler son score…
Il y a aussi Alexandre Bezardin délégué de l’UMP en Italie et ancien suppléant de Mme Hoffenberg qui est courtisé pour le potentiel nombre de voix italiennes qu’il pourrait apporter aux candidats franco-israéliens, Sylvain Semhoun, l’homme qui avait permis à Marine Le Pen de se présenter à la présidentielle, lui offrant sa 500e voix d’élu et Cyril Castro qui tient un langage obscur dont je vous offre un extrait : « Je serai votre député de l’équilibre et de l’équité, non lié à ceux qui asphyxient et paralysent les peuples d’Europe »…

Et puis le hassid breslev David- Ytzhak Trauttman, habitant d’Emmanuel en Samarie à qui j’emprunte cette jolie phrase pour conclure

« Y a-t-il quelque chose de plus énervant de consacrer du temps et de l'énergie à atteindre un objectif particulier, avant de s'apercevoir que nos efforts ont été vains car dirigés vers une mauvaise direction ? »

Michaël Blum

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 08:55

Le Grand rabbin de France Gilles Bernheim a dû démissionner suite à la découverte notamment de l’utilisation du titre d’agrégé, alors que ce titre exige d’avoir enseigné la philosophie, ce qui n’était pas son cas.

La question que je me pose est de savoir dans quelle mesure, le titre de rabbin, qui échoit uniquement à des personnes ayant un diplôme rabbinique peut être si souvent utilisé par des gens qui ne possèdent pas ce diplôme.

Aucun médecin ne peut exercer sans avoir terminé ses études sanctionnées par un diplôme universitaire ni un avocat qui n’aurait pas terminé ses études de droit et réussi l’examen, pourquoi le titre de rabbin est-il si souvent utilisé par des gens qui n’ont pas passé d’examen ?

La responsabilité morale d’un philosophe usant d’un titre auquel il n’a pas droit est pourtant moindre que celle d’un médecin ou d’un rabbin. 

Personne ne remet en question le fait que le Grand rabbin Bernheim est un philosophe même sans avoir obtenu son agrégation alors que pour être rabbin et exercer en tant que tel, l’obtention d’un diplôme devrait être obligatoire.

Par ailleurs, comment comprendre le lynchage médiatique dont a été victime le Grand rabbin Bernheim alors que ces dernières années, plusieurs rabbins diplômés ont commis des fautes  bien plus graves et sont restés en poste.

Comment comprendre qu’un rabbin ultra-orthodoxe ait pu attaquer devant la justice française le Grand rabbin Bernheim (et perdre ce procès) alors que selon la loi juive, il aurait dû le faire devant un tribunal rabbinique ?

Les hommes même rabbins, restent des hommes, qui peuvent fauter et également obtenir le pardon mais un rabbin qui a commis certaines fautes peut-il rester rabbin ?

Le mois dernier, le Grand rabbin d’Israël Yona Metzger a envisagé de retirer le titre rabbinique à un rabbin qui avait reconnu avoir volé des rouleaux de la Torah.

On est en droit d’exiger des autorités religieuses de ne plus laisser des gens qui n’ont pas les compétences rabbiniques d’utiliser ce titre ni de laisser en poste des rabbins qui ont commis des fautes graves (et je ne parle pas d’usurpation de diplôme de philo…)

Comment des rabbins peuvent encore exercer alors qu’ils ne respectent pas les lois fondamentales de la Torah ?

Comment comprendre qu’un vénérable rabbin israélien accusé d’harcèlement sexuel par au moins 20 femmes différentes se réfugie au Maroc et continue de recevoir le soutien d’autres rabbins ??

Pour terminer, je citerai cette phrase du prophète Michée

«Homme, on t’a dit ce qui est bien, ce que le Seigneur attend de toi, rien que de pratiquer la justice, d’aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu».

C’est cela être juif, expliquait le Grand rabbin Bernheim, lors de son discours d’investiture en 2009.

Michaël Blum

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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 09:05

Les partis ultra-orthodoxes qui ne seront pas dans la coalition accusent Lapid et Bennet de les avoir boycottés et de rejeter un secteur entier de la population.

Ce discours est tellement éloigné de la réalité qu’on est en droit de se demander si les juifs ultra-orthodoxes pensent que nous sommes tous frappés d’amnésie.

Depuis la création de l’Etat d’Israël, ce public est convaincu de sa supériorité et ne cesse de dénigrer le reste du peuple juif, séfarades, sionistes religieux ou laïcs.

Les filles séfarades ne peuvent pas étudier dans des écoles ashkenazes, certains ayant préféré se faire emprisonner plutôt que d’accepter des élèves d’origine orientale dans leurs écoles.

Les laïcs ont de tout temps été considérés comme des non-juifs avant que le Rav Ovadia Yossef lui-même n’affirme à la veille des élections que le parti Habayit Hayehoudi nationaliste religieux était également un parti de non-juifs.

En fait, pour les ultra-orthodoxes ashkénazes, en dehors des budgets de l’Etat, tout ce qui provenait des institutions sionistes était également banni.

Les conversions déclarées nulles, les rabbins sionistes qualifiés de leurs noms simples dans leur presse sans jamais mentionner leur titre, le parti religieux sioniste qualifié des pires quolibets depuis des années, sans oublier les humiliations qu’un juif portant une kippa tricotée peut subir quand étant le 10e homme pour former le quorum nécessaire à la prière en public il doit attendre qu’un autre homme la tête couverte d’une kippa noire arrive pour entamer la prière.

Dénoncer le boycott d’un secteur de la population alors que plus de la moitié de  la population (les femmes), l’est depuis toujours dans leur société, c’est plus que du toupet, c’est une insulte à l’intelligence.

Un parti comme Shass dont 7 députés ont fait de la prison pour corruption ou vol veut donner des leçons de morale au nom de la Torah tandis que les députés du parti Yaadout Hatorah ashkénaze, parti raciste et antidémocratique crient à la discrimination, on croit rêver !!  

Le chantage exercé depuis des années par des partis religieux dont le principal but est d’empêcher que ses électeurs participent à la sécurité du pays dans lequel ils vivent et qu’ils puissent bénéficier de budgets pour leurs yeshivot va être ralenti grâce à la détermination de deux partis, Yesh Atid (Il y a un avenir) et Habayit Hayehoudi (Foyer juif).

Pour la majorité des Israéliens, qui ont été méprisés et boycottés par les ultra-orthodoxes, la nouvelle coalition est porteuse d’espoir, celui de voir une société plus juste et plus égalitaire pour la société israélienne.

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 23:22

La disparition du Rav Frouman est une grande perte pour Israël mais si des plus grands que moi sauront trouver les mots pour rendre hommage au rabbin, au maître de milliers de personnes, au poète, au militant de la paix, je voulais juste lui rendre un hommage personnel.

On le savait atteint d’une maladie incurable mais il continuait sans relâche à parler de paix, de dialogue et d’amour du prochain.

Le Rav Frouman avait une âme d’enfant, il croyait aux hommes et ne voyait que les bons côtés des choses.
Je ne faisais pas partie de ses proches ni même de ses élèves mais chaque fois que je le rencontrais, il me redonnait de l’espoir dans l’humain.

Avec sa longue barbe blanche, son rire communicatif, son regard plein d‘amour pour le monde, il incarnait à mes yeux, l’image d’un judaïsme orthodoxe ouvert vers le monde, qui me réconciliait souvent avec le monde religieux.

Sa façon de parler à sa femme et à ses enfants, sa manière de chercher le meilleur mot pour exprimer ce qu’il voulait vraiment dire, son humour, son intelligence, sa noblesse de coeur le rendait attachant à tous ceux qui le rencontraient.

Comme beaucoup d’autres, je ne partageais pas toutes ses idées mais l’homme qu’il était restera dans ma mémoire comme l’une des plus belles rencontres de ma vie.

Certains le comparaient à un prophète dont il avait le look et la verve, mais il était surtout un homme simple, qui savait si bien parler d’amour...  

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