Maris violents recherchent soins

Maris violents recherchent soins

Le déficit de structures thérapeutiques accueillant les hommes violents est criant.
©2006 20 minutes

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Le déficit de structures thérapeutiques accueillant les hommes violents est criant. C'est le constat établi hier lors de la journée d'études régionale organisée par la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars) qui s'est tenue à l'institut Saint Simon. « Pendant longtemps on s'est occupé, à juste titre, des victimes : les femmes. Maintenant, il est temps de prendre aussi en charge les hommes », résume Marie-Jacques Bidan, psychothérapeute à l'Association pour vivre autrement ses conflits (Avac) à Toulouse. L'Avac demeure la seule structure dans la région à assurer le suivi des hommes qui battent leur compagne : une soixantaine en 2005, venus de leur propre initiative, en couple ou envoyés par la justice. « La plupart du temps, ils reconnaissent leurs actes. Les maris violents sont des gens ordinaires qui cachent leur fragilité psychique derrière cette brutalité », explique encore Marie-Jacques Bidan. Au sein de l'Avac, les hommes violents se retrouvent durant plusieurs mois dans des groupes de parole encadrés par deux psychothérapeutes, un homme et une femme, où ils peuvent réfléchir et mesurer la portée de leurs gestes. Pour Betty Fournier, responsable de la commission Femmes au sein de la Fnars, le manque de moyens pour encadrer les auteurs de violences devient inquiétant, « car s'ils ne sont pas pris en charge, ils recommenceront, peut-être sur une autre femme ! »

Philippe Font

Une femme sur dix en Midi-Pyrénées subit des violences conjugales. Chez les jeunes, 14 % des étudiants en couple sont concernés par le phénomène.