Les affinités électives de Baumschlager-Eberle avec Christian Hauvette
La Galerie d’architecture (Paris IVe) présente, jusqu’au 27 juillet, les travaux de l’agence autrichienne BE (Baumschlager-Eberle) qui a repris, depuis septembre 2012, celle de Christian Hauvette (1944-2011).
JACQUES-FRANCK DEGIOANNI
Quinze collaborateurs dans l’agence et neuf chantiers en suspens… Lorsque l’architecte Christian Hauvette disparaît brutalement au printemps 2011, la question se pose d’achever les travaux en cours et de transmettre, si possible, le « flambeau » de l’agence à ceux qui sauraient en reprendre l’exigence, le fonctionnement et les valeurs.
Tiers intercesseurs
Pour l’épouse de Christian Hauvette, Elisabeth Hauvette-Pistorio, musicologue, s’ouvre alors une période d’incertitude : « Il s’agissait que l’agence puisse perdurer tout en restant propriétaire de sa propre histoire, explique-t-elle. Il fallait que se matérialise une évidence culturelle avec l’éventuel repreneur ». Deux tiers intercesseurs, l’architecte Patrick Chavannes et l’économiste Alain Mazet, nouent le contact avec les autrichiens de Baumschlager-Eberle dont la rigueur scripturale, l’approche environnementale, l’ouverture européenne et les valeurs humaines, entrent en résonance avec celles de l’agence, mais aussi celles d’Elisabeth Hauvette-Pistorio et des proches collaborateurs de l’architecte défunt.
Ni marques, ni technologies
D’autant que, Dietmar Eberle martèle qu’il ne croit « ni aux marques, ni à la technologie, mais aux Hommes, parce que c’est le plus important ». « Tout ce que dit Dietmar aurait été approuvé par Christian » souligne encore Elisabeth Hauvette-Pistorio. La greffe prend avec BE – 10 agences de moins de 20 collaborateurs dans le monde entier – dont l’antenne parisienne est, de plus, dirigée par une femme, Anne Speicher, « Dipl. Ing. Architect ».
Holistique
Aujourd’hui, sept chantiers sur les neuf en jachère sont achevés. L’agence (re)trouve une stabilité en affirmant son credo : une architecture responsable qui répond à une vision « holistique » du développement durable. Avec, pour caractéristique de son écriture, aux dires d’Anne Speicher, un vocabulaire « Intemporel, contemporain, poétique, authentique et méthodologique ». Aucune gesticulation, aucune exubérance colorée, loin s’en faut. De superbes maquettes et un accrochage des plus sobres.
L’exposition s’achève le 27 juillet.
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