Déplacement de deux jours à Lisbonne pour rencontrer les Français qui sont établis dans la ville et les environs, visiter les institutions françaises et soutenir la campagne d’Arnaud Leroy, candidat PS aux législatives dans la 5ème circonscription.
À mon arrivée, je suis accueillie par Mehdi Benlahcen, membre du Bureau national de Français du Monde-Adfe. Nous rejoignons Arnaud Leroy pour un premier point sur sa campagne.
Le lendemain, accompagnée de Mehdi Benlahcen, je me rends pour ma première visite à l’ambassade pour y rencontrer M. Pascal Teixeira Da Silva, l’ambassadeur de France, qui me reçoit avec le premier Conseiller. M. Teixeira fait un tour d’horizon de la situation économique et politique, des effets de la crise qui touchent fortement le Portugal, et par conséquent nos compatriotes qui y sont établis. Nous évoquons la problématique du lycée Charles Lepierre (qui sera un thème central des rencontres que je ferai au cours de mon déplacement) ainsi que la situation du réseau culturel qui rassemble à Lisbonne, dans un même bâtiment, l’Institut français et l’Alliance française.
Visite ensuite de la Chambre de Commerce dirigée par M. Olivier Leparc. La chambre de Commerce comprend 450 membres, pour la moitié des entreprises portugaises. Elle propose différentes prestations allant de la mise à disposition de listes gratuites de partenaires potentiels, de mises en réseau, de rendez-vous individuels pour des entreprises françaises avec des partenaires potentiels, de la récupération de créances, études de marché et domiciliation d’entreprises.
La chambre de commerce abritait la cellule Emploi formation mais ne reçoit plus de subventions, ce qu’on peut regretter en période de chômage et de crise. Elle ne fait pratiquement pas de formation mais effectue quelques placements.
La chambre de commerce et d’industrie franco-lusophone (CCIF) pourrait servir de plateforme pour développer des relations économiques vers le Mozambique et l’Angola.
Arnaud Leroy déplore que la Chambre de commerce n’offre pas ses prestations aux TPE. Il vient de créer avec d’autres le Club des Entrepreneurs pour pallier cette carence.
Visite du lycée Charles Lepierre, entretien avec M. Jean-Jacques Elbisser, le proviseur, puis rencontre avec les représentants des deux associations de parents d’élèves affiliées l’une à la FCPE, l’autre à la FAPEE. Le lycée, un EGD, accueille plus de 1800 élèves et connaît un problème d’espace. Cependant le départ des cadres français de l’OTAN et la crise économique risque d’entraîner le départ de plusieurs familles. C’est une période d’incertitudes. Pour faire face plus sereinement à l’avenir, plusieurs projets immobiliers sont à l’étude. Des programmistes ont été dépêchés par l’AEFE pour se étudier sur place la situation et interroger la communauté scolaire qui est désormais dans l’attente de leurs conclusions. Dans le contexte de crise que le Portugal affronte, la question de l’augmentation des écolages est particulièrement sensible.
Comme en Espagne, le problème des notes pour l’entrée à l’université portugaise se pose, notamment pour les études de médecine et d’architecture.
Rencontre avec M. Pierre Debourdeau, conseiller du Commerce extérieur de la France et tout nouveau président de la section des CCEF du Portugal, responsable d’une société de conseil. Il nous présente les nouvelles activités de la section qui regroupe des conseillers de tous les secteurs économiques et nous donne son avis sur la crise. Lisbonne perd de son influence au profit de Madrid. S’ensuit une discussion sur l’Allemagne….
La journée se termine par un banquet républicain dans un restaurant sympathique au cœur de Lisbonne réunissant une trentaine de personnes de tous horizons. Une très bonne soirée. Arnaud Leroy expose, lors d’une excellente présentation, son projet de candidat.
Petit déjeuner avec les parents d’élèves en dehors des murs du lycée, ce qui nous permet d’approfondir la discussion entamée la veille. Les parents d’élèves sont opposés à des augmentations des frais de scolarité (plus de 40% en 4 ans) servant à provisionner un projet immobilier qui ,à ce stade ,n’est pas concret. Ils demandent un gel jusqu’à ce que la situation de crise qu’ils subissent de plein fouet se soit améliorée.
Visite du Centre Nord-Sud, organisme du Conseil de l’Europe, dont le siège est à Lisbonne. Nous sommes reçus par M. Denis Huber qui le dirige actuellement. Il nous présente un bref historique de cette structure ainsi que ses priorités et ses projets actuels. Créé en 1989 au moment de la Chute du Mur, le centre Nord Sud avait pour objectif de garder le contact avec le Sud alors que tous les regards, tous les efforts se tournaient vers l’Est. La France faisait partie des membres fondateurs. Après plusieurs années de difficulté au début des années 2000, le Centre Nord Sud à retrouvé son niveau de financement et compte aujourd’hui 22 membres. il serait souhaitable que la France retrouve sa place au sein de cette structure du Conseil de l’Europe.
Ses priorités portent sur la jeunesse, l’éducation et la promotion des femmes. 
Dernière visite avant de quitter Lisbonne : Celle de l’Institut français : nous sommes accueillis par Mme Sophie Lazslo, Conseillère culturelle et directrice de l’Institut. L’institut se trouve depuis 1984 dans un bâtiment qui appartient à l’Etat français et 27 personnes (dont 2 à Porto) y sont rattachées. La subvention baisse d’année en année et l’Institut doit procéder à des levées de fonds pour financer ses activités. Il ne dispense pas de cours et concentre son activité sur l’action culturelle et artistique, notamment le festival du film français. L’institut loue une partie de ses locaux à l’Institut culturel roumain, à la librairie française et à l’Alliance française. Cette dernière en revanche dispense des cours et lui reverse une partie de ses bénéfices. Apparemment complémentaires, les deux structures me semblent se cannibaliser, malgré les efforts des deux responsables (une cohabitation qui m’apparaît à première vue de mauvais aloi). Entretien avec M. Pierre Rivron, délégué général et directeur de l’Alliance de Lisbonne. L’Alliance compte 4000 étudiants au Portugal et une douzaine d’Alliances, la plus importante se trouvant bien sûr à Lisbonne. 30% des cours sont dispensés à des personnes se destinant à l’émigration, notamment dans le secteur de la santé. L’Alliance compte une quarantaine d’enseignants dont 4 titulaires et un effort est actuellement poursuivi pour améliorer les contrats de travail.
Retour sur Paris après un séjour bref mais riche de rencontres. Merci à Arnaud et à Mehdi !