Cridem

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07-04-2015

07:54

Encore un boy accusé de vol

Abou Cissé - C’est devenu classique, ces manœuvres qui consistent à accuser les employés de larcin pour ne pas leur payer leur dû. C’est la mésaventure que vivrait aujourd’hui le jeune Harouna Diallo, boy de son état et accusé à son dix-septième jour de travail de vol par une fille de la famille.

Mais le pauvre a juré sur tous les Saints, sur ses ancêtres à Boghé qu’il est innocent de l’accusation portée contre lui. Harouna avait reçu, pendant moins de cinq minutes dira-t-il, son ami, Amadou Yéro Bâ qu’il n’a pas vu depuis des années.

Aussitôt que son ami tourna les talons et quitta la maison, la fille de ses patrons s’écria et déclara que Harouna venait de lui voler son téléphone et qu’il l’a remis à son ami. Etonné, Harouna lui demande puisqu’elle l’a vit remettre le téléphone à son ami, pourquoi ne l’a-t-elle pas dénoncé aussitôt ce qui aurait permis de les prendre en flagrant délit ?

Bouleversé par une telle accusation, Harouna fut transporté vers les limbes philosophiques où seules les émotions fortes permettent d’atteindre les sommets. Il apostropha la famille accusatrice et leur dit que tout cela est un vilain montage destiné seulement à ne pas lui payer son salaire et que cette histoire n’est que le fruit de leur esprit malade de mauvais êtres-humains et que la justice divine les atteindra.

Pour lui, ce n’est pas une menace mais un rappel de la sentence d’Allah (SWT) contre ceux qui accusent injustement leur frère et sœur de religion sans preuves. Et de souligner que personne en fait ne connaît la profondeur des âmes plus qu’Allah le Créateur des Univers et que tout ce qui brille n’est pas de l’or, tout sourire n’est pas le signe d’amitié, toute gentillesse le reflet de la morale intrinsèque. Ce flot, il l’avait lâché, tremblant de colère au Commissariat de Teyarett 2 où l’affaire tomba.

Harouna convoqua son ami qui semblait plus bouleversé que lui par l’accusation. Très en colère, Amadou Yéro Bâ dira à la fille et à sa famille que cette histoire ne repose sur aucune vérité et leur demanda de craindre Allah. La pugnacité et l’aspect outré des deux jeunes peulhs semblaient sincères. Beaucoup de personnes présentes au Commissariat et qui furent le témoin des déclarations étaient de moins en moins convaincues de l’accusation.

Les deux jeunes furent néanmoins déferrés au Parquet de la République auprès du Tribunal de Nouakchott, l’Empire Islamique des Sables. La fille accompagnée de toute la famille, même une fillette de 6 ans se rendit au Parquet de la République ce jour là. Les deux jeunes nièrent de plus belle les accusations devant le Procureur de la République et le juge d’instruction du 5ème cabinet qui hérita du dossier.

La faiblesse des arguments de la plaignante et l’absence de preuves poussèrent le juge à libérer Harouna et son ami sous contrôle judiciaire. Ils devront émarger deux fois par semaine au Commissariat de Teyarett 2 jusqu’à l’issue finale du dossier. Pour son salaire, Harouna a déclaré qu’il s’agit-là d’une autre affaire. Affaire à suivre.

Abou Cissé



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