[TEST] Bloodborne

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Après avoir manqué le coche en 2009 avec l’édition occidentale de Demon Souls, la faute à un Shu Yoshida peu inspiré, Sony remet le couvert en négociant une nouvelle exclusivité avec From Software.

Réalisé par l’équipe d’Hidetaka Miyazaki, Bloodborne est un Action-RPG reprenant la plupart des mécaniques ayant fait le succès de la série Souls, à savoir un système de combat efficace, un level design ingénieux et une ambiance particulièrement oppressante.

Un peu de sang et ça repart

Dès l’introduction le ton est donné : sanglé à une table d’opération, un vieux rabougri marmonne quelques inepties avant de nous administrer une transfusion sanguine. A peine le temps de rependre connaissance qu’un loup-garou nous renvoie direct ad patres. Bienvenue à Yharnam.

La cité, frappée par une épidémie de lycanthropie, voit ses habitants se transformer lentement en bêtes. Les rescapés se barricadent tandis que les infectés patrouillent les rues. Hyper agressifs, ils n’hésiteront pas à attaquer à vue.

Pour combattre ce fléau, des chasseurs sont envoyés afin d’éliminer les cas les plus avancés, au risque de se faire contaminer eux-mêmes. Vous êtes l’un d’entre eux.

A l’image des premières minutes, le titre aime rester mystérieux et distille ses informations au compte-goutte. Ici, le récit est davantage suggéré qu’imposé, même après avoir complété le jeu, le scénario reste relativement impalpable. Pour en apprendre plus, il faudra creuser un peu, chercher des indices et tailler le bout de gras avec les NPC.

Il faudra se méfier de certains NPC

The Bloodborne 1886

L’univers créé par From Software est toujours aussi glauque, voire un peu plus que d’habitude avec une inspiration gothico-victorienne décidément à la mode ces derniers temps.

Les environnements ne manquent cependant pas de variétés : le centre de Yharnam évoque Anor Londo de Dark Souls avec ses imposants monuments, tandis que la Frontière des Cauchemars flirte avec le surréalisme rappelant allègrement les créations de Dali.

Le level design s’accorde parfaitement avec la direction artistique, c’est d’ailleurs l’une des plus grandes forces du titre. Le monde de Bloodborne est composé de différentes zones reliées entre elles par des chemins constituant un ensemble cohérent.

Au fur et à mesure de votre exploration, vous débloquerez des raccourcis révélant toute la qualité du level design. En prime, From Foftware a eu la bonne idée de favoriser l’exploration en dissimulant des tonnes d’objets et de zones optionnelles.

A noter que le studio s’est un peu calmé avec les pièges sournois, même si l’on se fait toujours gober par certains trous bien planqués, cela reste plus tolérable que dans la licence Souls. Surtout lorsque l’on joue en ligne, des messages laissés par des joueurs vous indiquent la plupart des traquenards. Attention cependant aux mauvaises blagues, restez sur vos gardes.

Chaque région dispose d’une ou deux lanternes faisant office de point de passage (l’équivalent des feux de camp dans Dark souls). Ces lanternes permettent également de se rendre dans le Rêve du chasseur, qui évoque le Nexus de Demon Souls.

Il joue le rôle de campement depuis lequel on peut se téléporter directement auprès des lanternes découvertes et surtout investir ses échos de sang.

Let strength be granted so the world may be mended

Les échos de sang se récupèrent sur les ennemis vaincus, c’est en quelque sorte la monnaie du jeu. Vous aurez le choix d’investir votre stock d’hémoglobine durement acquis dans de l’équipement, des consommables ou bien dans différents attributs afin d’améliorer votre personnage.

Il est important de préciser que Bloodborne n’offre aucune alternative réelle au corps à corps, hors de question de partir avec l’idée de monter un mage ou un chasseur. Il sera bien possible d’invoquer certains sorts mais uniquement dans le but de supporter vos dégâts de mêlée. En résulte donc une richesse de builds moindre comparée aux derniers jeux du studio.

Cette volonté de simplification se retrouve également dans l’artisanat, impossible d’améliorer vos armures, les contraintes de poids sont aussi de l’histoire ancienne. Même chose concernant les armes qui n’offrent plus qu’une seule alternative d’évolution avec tout de même la possibilité d’influencer leurs propriétés en les sertissant de joyaux.

Enfin sachez que le système de progression, si cher à la licence Souls, est en partie conservé, vos échos de sang attendront votre retour sur place à chacune de vos morts. Attention car si vous périssez sur le chemin, ils seront perdus à jamais. Il est donc conseillé d’investir assez fréquemment votre sang.

Pray the sun

Évidemment Bloodborne repose énormément sur le système de combat de ses ancêtres avec sa gestion pointilleuse de la stamina. Attaquer, courir ou esquiver consomme de l’énergie, gardez donc un œil attentif sur votre barre d’endurance.

Le studio a tout de même dépoussiéré quelques éléments clés tels que la roulade. Dorénavant, verrouiller un ennemi vous permet de réaliser des esquives latérales à toute vitesse, parfait pour passer dans le dos de votre adversaire et assener une frappe mortelle.

Une autre des nouveautés majeures se trouve en main gauche, exit les boucliers, ils sont remplacés par des armes à feu. Ou plutôt des vieilles pétoires du XIXème servant plus à contrer l’adversaire qu’à infliger des dégâts.

Une salve de plomb bien placée et votre ennemi se retrouvera groggy un instant durant lequel il sera possible de placer une attaque viscérale dévastatrice. Davantage portés sur l’offensive, les combats offrent la possibilité de retrouver une partie de votre vie perdue après avoir été touché si vous ripostez immédiatement.

Les vétérans de la série Souls devront perdre certains de leurs réflexes, alors que les nouveaux venus seront probablement un peu déboussolés en début de partie.

Quoi qu’il en soit, les combats sont plus nerveux que jamais et véritablement satisfaisants. Les animations et les sons étant particulièrement travaillés, le ressenti des joutes est tout bonnement excellent.

Dommage que la caméra soit toujours à la peine contre les boss les plus imposants ou dans les endroits trop étriqués.

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Certaines tenues sont flippantes…
On peut rester classe même en pleine chasse
On peut rester classe même en pleine chasse

Do come back alive… I need your business !

Pour bien charcuter la charogne, il faut des ustensiles de qualité, ça tombe bien car l’arsenal de Bloodborne n’en manque pas !
Chaque arme blanche possède un set de mouvement spécifique, à vous de trouver celui qui correspond le mieux à votre style. Elles ont également deux configurations, une simple pression sur L1 et votre chasseur modifiera la physionomie de l’arme permettant d’effectuer de nouvelles attaques.

On peut citer par exemple cette énorme masse dont la garde se désolidarise pour laisser apparaître un fleuret, ou encore cette canne dont le manche se disloque, dévoilant un fouet agrémenté de lames, très efficace contre plusieurs cibles.

Les meilleurs joueurs arriveront à jongler entre ces deux configurations en plein combo, ce qui nécessite un bon timing. Je vous conseille d’ailleurs de jouer sur un moniteur ou une TV avec un très bon input lag, sans quoi il sera plus difficile d’esquiver ou de parer à temps.

De plus, les 30 fps du jeu n’aident pas le système de combat fortement basé sur le timing, sans parler des régulières micros baisses de framerate. Rien d’aussi grave que ce que pouvait afficher Dark Souls sur la génération précédente mais espérons que From Software améliore les performances via un futur patch.

Finalement, on pourra regretter que les armes comme les armures soient toutes équivalentes en terme de puissance. Certains équipements sont plus utiles que d’autres en fonction des situations mais aucun ne se démarque réellement. Il est tout à fait envisageable de garder la même arme et la même armure du début à la fin. Du coup, la sensation de montée en puissance et la découverte de butin tombent un peu à plat.

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La faux ne fait pas dans le détail
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Un écran que vous devriez voir souvent

Griffith !

Le bestiaire tout droit sorti d’un tome de Berserk, est aussi torturé que les environnements, From Software s’est surpassé dans le répertoire des abominations. Entre les mouches putrides géantes et les cerveaux sur pattes, c’est le musée des horreurs.

Non seulement Yharnam regorge de bestioles plus dangereuses les unes que les autres mais il faudra en étudier les attaques et les déplacements afin de les occire sans trop se prendre de baffes. N’importe quel ennemi est capable de vous mettre au tapis en seulement quelques coups.

En particulier les boss qui, souvent mis en scène de façon dramatique, vous réservent quelques crises de nerf. Ces duels sont l’occasion de casser l’ambiance sonore minimaliste par de magnifiques thèmes composés par le tandem Michael Wandmacher / Tsukasa Saito.

Ceux qui s’inquiétaient d’une éventuelle mise au rabais de la difficulté peuvent se rassurer, le titre reste fidèle à ses prédécesseurs avec une bonne dose de challenge. La mort frappera, et assez souvent ! Malheureusement, elle sera accompagnée de longs temps de chargement qui, à l’heure actuelle, durent 40 secondes en moyenne. Cependant le studio affirme travailler sur la question.

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Les sessions multijoueur passent toutes par l’utilisation de la cloche

You died

Bloodborne hérite également du multijoueur alambiqué de Dark souls : il est possible de proposer son aide ou d’invoquer un joueur pour venir vous prêter main forte. Pour cela, vous devez faire sonner une cloche et espérer que le système de matchmaking trouve un joueur ayant fait de même.

Dans la pratique ce système est peu fiable, il peut se passer de très longues minutes avant qu’une âme charitable daigne se montrer. Malheureusement le système ne permet pas d’inviter un collègue directement, mais le titre propose une solution de mot de passe pour se retrouver dans la même partie.

Les phases de coopération prennent automatiquement fin à la mort du boss ou de l’un des joueurs. Par conséquent, il est difficile de faire le jeu de A à Z avec ses amis.

Pour les amateurs de PVP, en envahissant une partie vous pourrez aller titiller d’autres joueurs. Là encore il faudra jouer à la fée clochette pour trouver une session, à condition de sacrifier une partie de sa « Lucidité », une ressource qui se récolte sur les ennemis et les boss.

Enfin, sachez qu’il sera possible de partager l’exploration de donjons générés aléatoirement. Ils offrent une bonne dose de challenge mais leur level design se révèle bien plus générique que celui de Yharnam. Ces dédales contiennent des ennemis et des équipements exclusifs, de quoi rallonger significativement la durée de vie du jeu, déjà bien fournie avec la quarantaine d’heures nécessaire pour boucler l’histoire.

Les donjons Calice regorgent de pièges en tout genre
Les donjons Calice regorgent de pièges en tout genre

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croix petit Positif  Points Positifs

  • Bestiaire varié et inspiré
  • Level design génialissime
  • Direction artistique exceptionnelle
  • Un système de combat jouissif
  • Des armes bien aiguisées
  • Ambiance digne d’un survival horror

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croix petit Négatif  Points Négatifs :

  • Les temps de chargement trop longs
  • Framerate perfectible
  • Le multijoueur inutilement compliqué
  • La gestion de la caméra parfois erratique

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Bloodborne
Plateforme : PS4
Développeur : From Software
Genre : Action-RPG
Éditeur : Sony
Sortie : 25 mars 2015

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