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19 avril 2024

Sahraouis : un peuple se bat pour son émancipation


Les gâteaux / Monde

Sahraouis : un peuple se bat pour son émancipation

 

Les Sahraouis, dans des conditions extrêmes, luttent depuis près de 40 ans pour l’existence de leur État. L’ Association de solidarité avec le peuple sahraoui, auteure de ce dossier, agit pour faire connaitre les réalités de cette survivance coloniale.

Le Sahara occidental

– Un territoire de 266 000 km2 , scindés en deux par un mur de sable de 2 700 km, construit par le Maroc avec l’aide d’Israël et des États-Unis. À l’ouest la zone sous contrôle marocain, à l’est la zone sous contrôle du Polisario. Le mur – deux remblais de sable de 3 m de haut protégés par des champs de mines et de fortifications placées tous les cinq kilomètres – bloque toute circulation.
– Une population de 650 à 750 000 personnes réparties entre le territoire occupé, le territoire libéré et les campements de réfugiés.
– La langue : le hassanya, mais aussi l’arabe et, très souvent, l’espagnol.
– Un gouvernement : un président en exil, des ministres et députés dans les campements de réfugiés autour de Tindouf (Algérie), à Rhabouni pour les principaux ministères.
– une capitalke : Bir Lehlou.

Voir la vidéo : http://fb.me/7lhSnPV2S

Colonialisme marocain, complicités occidentales

Cela fera 40 ans l’année prochaine qu’un peuple demande l’application de la loi… Qui s’en préoccupe ?

Le droit international bafoué

Ce dossier a pour but de raviver nos mémoires et réveiller nos volontés de défense du droit des peuples. Présenté comme la « dernière colonie d’Afrique », le Sahara occidental subit la colonisation marocaine. Dès que le Maroc a obtenu son indépendance, des revendications sont venues du Sud afin que la Mauritanie et le Sahara occidental soient libérées des colonisateurs ! Le (récent) roi Mohamed V se joint à l’opération militaire hispano-française du doux nom d’ « écouvillon » qui, en 1957, écrase la révolte, mais pas la volonté des peuples ! La preuve : nous sommes en 2015 et les Sahraouis sont toujours debout et réclament la tenue d’un référendum afin que le peuple décide de son avenir ; pas plus, pas moins. Comme partout ailleurs dans le monde, il s’agit d’appliquer le droit international : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Lorsqu’elle crée la MINURSO1 en 1991 par la résolution n° 690, l’ONU ne dit pas autre chose. Outre la surveillance du cessez-le-feu (respecté depuis), les observateurs ont bien pour mission de mettre en œuvre ce référendum.

Il suffirait que les parties se mettent d’accord sur le corps électoral et sur la question à poser… Au lieu de cela, les rois successifs font tout ce qu’ils peuvent pour que ce référendum ne se tienne pas. La dernière « proposition » en date est un « plan d’autonomie » qui donnerait des avantages aux populations locales, au détriment de celles du Nord. Mais le roi n’envisage pas une seconde de proposer ce plan par voie référendaire ! Il veut l’imposer. Contre l’avis des Sahraouis et de la majorité des Marocains du Nord qui n’acceptent ni les déséquilibres ni les avantages.

Questions : comment Mohamed VI réussit-il à dicter sa loi au Conseil de sécurité de l’ONU ? Comment se fait-il que les « puissances étrangères » délaissent ainsi un dossier vieux de bientôt 40 ans.

Car la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a bien été proclamée dés 1976 ! Et si ses élus sont en exil, nombreux sont les pays dans le monde qui ont reconnu son existence.

Usurpation économique
et achats du silence

Pourtant, malgré le déploiement de moyens considérables – politiques, diplomatiques, mais surtout financiers – aucun pays au monde ne reconnait une quelconque souveraineté du royaume chérifien sur le territoire en question. Celà n’empêche nullement Mohamed VI d’exploiter le phosphate de Boucraâ, permettant ainsi à son pays d’être le deuxième producteur mondial ; de la même façon, après une bataille un peu plus compliquée avec les Européens, le royaume exploite goulûment les eaux très poissonneuses au large des côtes sahraouies ; on peut également citer les kilomètres de serres à Darkla où sont cultivées, en toute impunité, les tomates cerises exportées en Europe par Idyl (voir infra « Des Tomates en fraude »), mais également les projets de forage de recherche de pétrole.

Sur ce dernier point, c’est bien la puissance occupante qui a attribué pas moins de 7 permis pétroliers et gaziers dans les eaux territoriales sahraouies. Total est l’un des bénéficiaires… Et nombre d’entreprises du CAC 40 sont ainsi invitées puis récompensées lors de séjours vacanciers. Le livre Paris Marakech, co-écrit en 2012 par Ali Amar et Jean-Pierre Turquoi, en dresse une liste et, du coup, plus besoin de faire de dessin pour comprendre comment Mohammed VI maintient la pression sur les quelques pays qui pourraient changer la donne. Essentiellement la France et les États-Unis. Car les « récipiendaires » sont aussi des élus, ministres. Et quand certains se font prendre dans des situations scabreuses, la position politique est forcément… orientée ! On ne fera pas ici la liste des anciens chefs d’État et autres responsables qui bénéficient des largesses du royaume, des réveillons au soleil de Marrakech, des vacances dans les ryads ou des week-ends à l’ombre des palmiers de la Mamounia … Voilà comment s’explique l’efficacité du lobbying marocain et le maintien de l’emprise sur la colonie.

Les droits humains piétinés

Scènes ordinaires dans les territoires occupés... Les femmes tiennent une place essentielle dans la société sahraouie : « c'est nous qui, de nos mains, avons pressé les premières briques dans les campements de réfugiés », « c'est nous qui sommes majoritaires, debout, dans les manifestations pacifiques dans les territoires occupés ». Nombre d'entre elles ont des responsabilités dans les différentes willayas organisées dans les campements.
Scènes ordinaires dans les territoires occupés… Les femmes tiennent une place essentielle dans la société sahraouie : « c’est nous qui, de nos mains, avons pressé les premières briques dans les campements de réfugiés », « c’est nous qui sommes majoritaires, debout, dans les manifestations pacifiques dans les territoires occupés ». Nombre d’entre elles ont des responsabilités dans les différentes willayas organisées dans les campements.

Et malheur à qui sortira un drapeau sahraoui à Layoun ou à Darkla… La rue est immédiatement bouclée et militaires, policiers en civil ou en tenue sortent le bâton ! Ils n’hésitent jamais à réprimer lourdement. Debout ou à terre, hommes et femmes sont frappées durement. Et si, durant de nombreuses années, cette violence était cachée, depuis l’amélioration des techniques de communication, les vidéos sur ces exactions sont disponibles en direct ! Le mensonge n’est plus possible : on constate que les droits de l’homme ne sont pas respectés.

Les dirigeants marocains savent que les mauvais traitements infligés aux Sahraouis ne leur donnent pas une bonne image ; sûrs d’eux, ils continuent pourtant à donner des coups de bâtons plutôt que négocier l’amélioration des conditions de vie des Sahraouis. Depuis, on ne compte plus les expulsions ou les personnes refoulées par les forces d’occupation à l’aéroport…, militants des droits de l’homme comme élus. La chape de plomb doit être maintenue fermée. (voir infra « Le roi est son ami »)

La longue marche
vers l’autodétermination

– 1975 : La Cour internationale de justice confirme l’existence de liens historiques entre les populations du Sahara occidental et le Maroc, ainsi que l’ensemble mauritanien, mais la Cour conclut qu’il n’existe aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental d’une part, le Royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien d’autre part et que les liens historiques ne sont pas de nature à empêcher un référendum d’autodétermination « grâce à l’expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire ».
– 6/11/1975 : Marche verte organisée par le Maroc pour marquer la volonté d’une souveraineté marocaine sur ce territoire.

– 14/11/1975 : Signature des accords de Madrid entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie officialisant le partage du territoire. Le Maroc obtient les deux tiers Nord, et la Mauritanie le tiers Sud ; les Sahraouis ne sont pas consultés.

– 1975-1976 : Retrait des troupes espagnoles entre 1975 et 1976.
– 27/02/1976 : Proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) par le Front Polisario à Bir Lehlou.

– Fin 1975 à 1976 : par milliers, des Sahraouis fuient la guerre et le Sahara occidental, vers les camps de réfugiés de Tindouf (Algérie), encadrés par le Polisario.
– 1991 : Cessez le feu maintenu unilatéralement par le Polisario.

– 2002 : Avis de droit Corell : « Le Maroc n’est pas la puissance administrante du territoire. »Face aux blocages marocains et occidentaux
des lueurs d’espoirs ?

Il y a pourtant des raisons d’espérer … Ainsi, on sait que depuis 1982 l’Union africaine comme une quarantaine de pays (dont ses voisins immédiats, la Mauritanie et l’Algérie) reconnaissent le Sahara occidental ; on apprend que pour la première fois, des athlètes du Sahara occidental porteront les couleurs de leur république, la RASD, à la onzième édition des Jeux africains qui se dérouleront à Brazzaville en République du Congo du 4 au 19 septembre 2015, que l’équipe cycliste de la RASD est l’invitée d’honneur de la cinquième édition du Grand Tour d’Algérie 2015 en mars, que 580 athlètes de 30 pays ont participé fin février à la quinzième édition du Sahara Marathon…

Sur le plan politique, 119 eurodéputés ont créé un groupe parlementaire appelé « Intergroupe Paix au Sahara occidental » ; en France, le député du Front de gauche, Nicolas Sansu, co-préside au Parlement le groupe de travail sur le Sahara occidental qui a reçu des représentants du Quai d’Orsay et Omar Mansour, représentant du Front Polisario… mais le groupe de travail attend toujours la réponse à l’invitation lancée aux représentants marocains ! L’Union africaine a, en janvier dernier, réitéré « sa vive préoccupation face à la poursuite de l’occupation illégale dans les territoires du Sahara Occidental », réclamant l’application des résolutions sur l’autodétermination. La détermination africaine, exposée devant Ban Ki Moon, modifiera-t-elle le vote du Conseil de sécurité en avril ? La question qui sera posée concerne la possibilité d’étendre la mission de la MINURSO1 à la surveillance des droits de l’homme sur les territoires occupés. Depuis quelques années, la réponse bute sur le veto de deux pays… les USA et la France. Celle de Hollande est la même que celle de Sarkozy.

Enfin, il est bon de rappeler la dernière résolution prise sur le sujet, la n° 2152 du 29 avril dernier, par le Conseil de sécurité lors de sa … 7162e séance : celui-ci y « demande aux parties de poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, (…) en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, et prend note du rôle et des responsabilités des parties à cet égard ».

La vie n'est pas facile dans les campements de réfugiés, mais il faut veiller à la formation des enfants.Entre copines, on trouve malgré tout de quoi s'amuser.
La vie n’est pas facile dans les campements de réfugiés, mais il faut veiller à la formation des enfants.Entre copines, on trouve malgré tout de quoi s’amuser.

Le peuple sahraoui espère encore et croit dans la négociation plutôt que dans le conflit … mais pour combien de temps ?

* Association de solidarité avec le Peuple Sahraoui-Lorraine

Le roi est son ami…

À qui croirait que l’on est sorti de la « Francafrique », l’article ci-dessous montre que les relations du gouvernement français actuel avec le royaume chérifien en portent toujours la marque.

Ce qui est « stupéfiant », comme on dit dans le souk, c’est qu’au moment de sa visite à Rabat en février dernier, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, bras dessus, bras dessous avec son homologue marocain, Mohamed Hassad, a annoncé la nouvelle : le gouvernement français va décorer le chef 
des renseignements marocains… pourtant poursuivi par la Justice française !

Gilles Perrault avait osé critiquer « la complicité de la France avec la monarchie marocaine d’Hassan II ». Rien n’a changé sous les palmiers de la Mamounia et les amis de « M. Swiss » y seront toujours les bienvenus.

Le désormais fameux chef de la Direction générale de la surveillance du territoire marocain (DGS), Abdellatif Hammouchi, sera élevé au rang d’officier de l’ordre de la Légion d’honneur. Merci Bernard !

Il le sait pourtant, Bernard, qu’Abdellatif est poursuivi pour des cas de torture et qu’à la suite des plaintes, le royaume a décidé de suspendre ses accords bilatéraux en matière judiciaire, en signe de représailles.

En effet, le 20 février 2014, l’ACAT2 avait porté plainte contre le Maroc, devant le comité contre la torture des Nations Unies et la Justice française.

Octobre 2010 : 15 000 personnes, abritées dans un village de tentes, s'installent près de Laâyoune occupée, à Gdeim Izik ; les Sahraouis protestaient contre les conditions socio-économique infligées par l'occupant. Les discussions n'aboutissant pas, les forces d'occupation donnent l'assaut le 8 novembre ; 21 Sahraouis sont emprisonnés durant 2 ans et demi, finalement condamnés par un tribunal militaire à des peines allant de 20 ans à la perpétuité ! Aucune preuve, des aveux arrachés par la torture. Un réseau s'est mis en place qui les soutient : www.ecrirepourleslibérer.com
Octobre 2010 : 15 000 personnes, abritées dans un village de tentes, s’installent près de Laâyoune occupée, à Gdeim Izik ; les Sahraouis protestaient contre les conditions socio-économique infligées par l’occupant. Les discussions n’aboutissant pas, les forces d’occupation donnent l’assaut le 8 novembre ; 21 Sahraouis sont emprisonnés durant 2 ans et demi, finalement condamnés par un tribunal militaire à des peines allant de 20 ans à la perpétuité ! Aucune preuve, des aveux arrachés par la torture. Un réseau s’est mis en place qui les soutient : www.ecrirepourleslibérer.com

Et cela en raison de plusieurs dossiers dont celui de :
– Naâma Asfari, un Sahraoui qui milite pour les droits de l’homme et l’autodétermination du Sahara occidental, toujours illégalement occupé par le Maroc. L’ACAT explique : « En novembre 2010, juste avant le démantèlement du célèbre camp de protestation sahraoui de Gdeim Izik, il est arrêté, roué de coups et torturé pendant plusieurs jours par des policiers, des gendarmes et des agents des renseignements généraux et de la DGS. En février 2013, il est condamné à trente ans d’emprisonnement par un tribunal militaire sur la base d’aveux arrachés sous la violence. »
– Adil Lamtalsi, un Franco-Marocain détenu depuis 2008, transféré dans le centre secret de détention. Torturé jusqu’à ce qu’il signe. Et donc… 10 ans pour trafic de stup, mais plainte pour tortures à la clé.
– Zakaria Moumni, franco-marocain, champion du monde de boxe thaï, enlevé puis séquestré, torturé durant 4 jours au tristement célèbre centre de Témara. Condamné à 36 mois puis à 18 mois, puis… gracié.

Amnesty international a, début décembre, organisé une conférence à la faculté de lettres de Nancy avec ce champion. Il a confirmé que sa condamnation été due au fait qu’il avait tenté, en tant que champion, de faire valoir son droit à accéder au poste de conseiller sportif. Il a donné les détails : durant quatre jours, tour à tour nu, suspendu la tête en bas, attaché à une chaise, frappé avec des câbles et des barres en fer, privé de sommeil, de nourriture et d’eau. Le problème est qu’un de ces jours de torture, il a réussi a enlever le bandeau qui lui couvrait les yeux et qu’il a parfaitement reconnu… le futur décoré !

L’enfer ne s’est pas arrêté pour lui : chantage puis envoi sur son portable d’une vidéo (émanant d’un numéro marocain non masqué!) qui le montrait nu dans la chambre d’un hôtel à Rabat.

Zakaria avait également expliqué le cas de Wafaa Charaf qui, à 26 ans, a été enlevée et séquestrée, avant d’être abandonnée sur une route, à douze kilomètres de Tanger, quelques jours avant l’ouverture, à Marrakech, du Forum des droits de l’homme. La militante d’extrême-gauche avait le culot de défendre les ouvriers d’une entreprise américaine et de tenter d’y créer une section syndicale. Elle a, elle, pris 2 ans ferme !

« Nous nous étonnons que la France puisse décorer une personne visée pour tortures et faisant l’objet d’enquêtes judiciaires en France. Vu le contexte, c’est une des contreparties de la France. C’est un geste destiné à laver le prétendu affront que la justice française aurait osé faire à monsieur Hammouchi en le convoquant pour l’entendre dans le cadre d’une procédure judiciaire conforme au droit français. La Justice a fait son travail en toute indépendance », rappelle notre amie Hélène Legeay, la responsable des programmes Maghreb et Moyen-Orient à l’ACAT, association régulièrement attaquée par des médias marocains à la solde du royaume.

Et pour couronner (sic) le tout, voilà qu’une quarantaine d’individus munis de barres de fer ont forcé les portes de l’Association marocaine des droits de l’homme, où se trouvaient, l’autre dimanche, deux journalistes français, Jean-Louis Perez et de Pierre Chautard. Coups, insultes contre les personnes présentes, dont une a été hospitalisée. Les deux professionnels ont été arrêtés puis renvoyés en France… sans leurs caméras et téléphones ! Y’a pas de petits bakchichs… Mais du coup, le jury du prix Albert-Londres3 a décidé qu’il ne siégerait pas à Tanger comme il l’avait prévu.4

* Philippe Leclercq, président de l’ASPS-Lorraine

Tomates en fraude

Ce courrier, adressé à la directrice de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes, ressort que sont pratiquées au Sahara occidental, pour ces tomates comme pour les ressources du sous-sol, des méthodes qui rappellent la « récupération » et l’exportation au profit d’Isarël de produits originaires des territoires palestiniens annexés.

Notre association ASPS-Lorraine a pour objet la solidarité avec le peuple sahraoui et, c’est à ce titre, que nous protestons par la présente contre la vente des tomates cultivées au Sahara occidental, distribuées et vendues en France avec l’étiquette « origine Maroc » que nous considérons comme trompeuse.

Nous avons en effet relevé dans les grandes surfaces de notre ville (Nancy) un grand nombre d’irrégularités relevant de vos services (code de la consommation article 120-1).

Le groupe Carrefour qui a déjà été contacté par l’association APSO en 2011 continue de vendre dans ses commerces de proximité Carrefour City des tomates cerises et autres tomates de consommation produites par l’entreprise française Idyl ou franco-marocaine Azura.

Tout ou partie de ces tomates étiquetées « origine Maroc » par ces entreprises sont cultivées à Dakhla au Sahara occidental, territoire non autonome selon l’ONU et le droit international. Aucun pays au monde n’a aujourd’hui reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.

La région de Dakhla où est principalement située l’industrie de la tomate, est occupée par le Maroc depuis 1979. L’Assemblée Générale de l’ONU a protesté contre cette occupation dans la Résolution 34/37. Les ressources naturelles d’un tel territoire appartiennent au peuple qui en est originaire, et ne peuvent être exploitées que si cela correspond à sa volonté et qu’il en est bénéficiaire. L’avis du conseil juridique de l’ONU l’a dit clairement en 2002 : « Si des activités de prospection et d’exploitation devaient être entreprises au mépris des intérêts et de la volonté du peuple du Sahara occidental, elles contreviendraient aux principes de droit international applicables aux activités touchant aux ressources minérales des territoires non autonomes. » Cet avis a été réaffirmé en 2009 par le service juridique du Parlement européen, notamment à propos des produits de la pêche.

En dehors du fait que les entreprises situées à Dakhla n’appartiennent pas aux Sahraouis, qu’elles emploient massivement des colons marocains, déplacés à l’encontre de la 4e convention de Genève, les produits de ces exploitations ne sont pas disponibles pour la population locale et partent directement vers le Maroc ou à l’étranger. L’industrie de la tomate à Dakhla contribue par ailleurs à la modification démographique du territoire et, par là-même, joue un rôle politique très problématique dans le conflit. Enfin, les Sahraouis s’opposent à ces cultures qui utilisent d’énormes quantités des réserves d’eaux fossiles qui sont des ressources non renouvelables, et détruisent donc l’écosystème de leur terre. C’est un non-sens écologique.

Les tomates provenant du Sahara occidental sont par conséquent illégales et éthiquement très discutables. Pour ces raisons, d’autres commerçants de détails en Europe ont cessé ces ventes. C’est le cas en Suède.

Notre association demande donc :
– que vos services mettent fin à ces pratiques commerciales déloyales envers le peuple sahraoui, envers les consommateurs français,

– que l’étiquette ‘origine Maroc’ sur les emballages soit remplacée par ‘Origine Sahara occidental’,
– qu’en conséquence l’affichage mis en place par les grandes surfaces ou commerces de proximité respectent les informations portées sur l’emballage.

Nous sommes à votre disposition pour tout complément d’information et nous vous prions d’agréer, Madame, l’expression de nos sentiments respectueux.

C.J.

Sitographie

Résolution 34/37
http://www.un.org/french/documents/view_doc.asp?symbol=A/RES/34/37

Avis Corell
http://www.wsrw.org/files/dated/2009-05-21/avis_corell_2002.pdf

Parlement européen
http://www.fishelsewhere.eu/index.php?cat=197&art=1079

Suède
http://www.wsrw.org/index.php?cat=112&art=1405

Norvège
http://www.wsrw.org/index.php?cat=143&art=1093

Parlement et Conseil européens
http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:32005L0029

1. MINURSO : Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental. Voir http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/minurso/background.shtml

2. ACAT : Association Chrétienne contre la torture et la peine de mort

3. le Prix Albert-Londres récompense chaque année le meilleur journaliste « grand reporter » de la presse écrite.

4. La CFDT en prendra-t-elle de la graine ? La plate forme de solidarité avec le Sahara occidental signale que la CFDT a délocalisé son nouveau système informatique de traitement des adhérents au Maroc. D’après Le Canard Enchaîné, sa responsable a justifié ce choix : « Nous ne le faisons que dans un pays où il y a un droit du travail, la liberté syndicale, le Maroc en l’occurrence, mais on ne l’aurait pas fait dans certains autres pays. » Et elle ajoute que ce choix s’appuie sur « une exigence éthique qui doit être en accord avec les valeurs qu’ils défendent » !!!

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