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Nucléaire iranien: Obama salue une «entente historique»

Kim Raff/AP

VIDÉOS - Très critiqué par Israël, l'accord d'étape sur le programme nucléaire iranien est une victoire diplomatique pour le président américain, et valide toute sa stratégie de négociation avec l'Iran.

Correspondante à Washington

Moment sobre mais savouré pour Barack Obama, ce jeudi, dans le jardin aux roses de la Maison Blanche, après ce qu'il a solennellement qualifié «d'entente historique» avec l'Iran sur le nucléaire. Le président a annoncé qu'un accord cadre avait fini par être trouvé entre Téhéran et le groupe P5+1 - donnant l'espoir d'empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire si la négociation aboutit à un accord final d'ici au 30 juin.

Ce succès inespéré, fruit de longs mois de négociations, largement supervisés par la diplomatie américaine, représente l'aboutissement d'une politique de négociation défendue par Obama depuis le début de sa présidence. «Les négociations iraniennes ont réussi, exactement comme nous l'avions prévu», a-t-il souligné, non sans satisfaction. Pour lui, ce n'est pas une mince affaire, même si de nombreux points obscurs restent problématiques, comme celui concernant le sort qui sera réservé aux stocks d'uranium enrichi dont dispose l'Iran.

«C'est toute la philosophie de politique étrangère d'Obama qui se trouve validée» - une théorie selon laquelle il est possible de parler et de trouver des compromis avec des pays adversaires, a noté le journal Politico. Dès son discours d'investiture en janvier 2009, le patron de l'Amérique avait appelé l'Iran au dialogue, se disant prêt à «tendre sa main si l'autre partie est prête à desserrer le poing». Accusé de naïveté et d'irresponsabilité, il n'a jamais vraiment dévié de cette ligne, et pourrait aujourd'hui être en passe d'engranger un vrai succès, concret, de politique étrangère. S'il est confirmé le 30 juin, l'accord pourrait ouvrir une nouvelle ère dans les relations entre l'Iran et l'Occident. C'est en tout cas, clairement, l''espoir que caresse la Maison Blanche d'Obama. «C'est un moment de vérité», a noté ce jeudi le New York Times parlant «d'un pari» qui n'est pas encore gagné. «Le poing que l'Iran a agité à la face du Grand Satan, n'est pas encore complètement relâché. Mais les doigts se détendent, et l'accord, bien qu'incomplet, laisse la possibilité qu'ils se transforment en poignée de main», ajoute le grand journal new-yorkais.

«Si l'Iran triche, le monde le saura»

Soucieux de prévenir les attaques et le scepticisme qui ont déjà commencé de fuser chez les républicains du Congrès, persuadés qu'on ne peut faire confiance aux Iraniens, Obama a affirmé qu'il s'agissait «d'un bon accord» car «si l'Iran triche, le monde le saura». «L'Iran a donné son accord pour un régime de transparence et les inspections les plus approfondies jamais négociées dans l'histoire des programmes nucléaires», a expliqué le président américain qui martèle depuis des mois sa conviction que la voie diplomatique est «de loin, la meilleure».

Les sanctions américaines et européennes seront levées en fonction du respect de ses engagements par l'Iran. Elles seront rétablies «si l'accord n'est pas appliqué». Autant d'assurances que le président Obama s'est empressé de donner au roi d'Arabie Saoudite Salman puis au Premier ministre Benjamin Netanyahu, lors de coups de fils successifs. Bien sûr, de nombreuses interrogations pèsent encore sur le processus. Les détails techniques devront être mis noir sur blanc. Le Congrès devra renoncer à mettre en péril les trois mois de négociations qui doivent mener à l'accord final, et l'Iran respecter ses engagements à la lettre. Autant de conditions difficiles à remplir. «Le travail n'est pas fini», a d'ailleurs souligné le président avec force. Mais un processus vient de s'engager, faisant naître un espoir.

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89 commentaires
  • Wagana

    le

    EH oui, les américains ont aussi leur Hollande

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