Scanner - The Judgement

Chronique CD album (54:55)

chronique Scanner - The Judgement

Ça y est, j’ai atteint un âge critique, la quarantaine approche, donc logique: je régresse. C’est ce qui doit expliquer que, dernièrement, les sorties heavy / power / speed / moumoute metal réussissent à émoustiller mes radars à matos pas crados. Et donc, après la bonne vieille madeleine de Proust Deaf Dealer, voilà-t-y pas que je me laisse à nouveau tenter par un nom issu d’un passé lointain, un truc qui remonte à cette époque épique où un pote de lycée me refilait tous ses achats « chauds bouillants » (Savatage, Rage, Grave Digger, Angra, Savage Grace… On arrête de ricaner dans le fond!). Le nom en question: Scanner. Dans la vielle malle aux souvenirs métalliques poussiéreux trônant au beau milieu de mon grenier mémoriel, ce groupe est associé au seul album que je possède d’eux, Mental Reservation, belle petite réussite d’accroche, de vitesse et de majesté – d’aussi loin que je m’en souvienne.

 

Sauf que c’était il y a 20 ans ces conneries. La pile des factures, la marmaille et la bedaine ont poussé depuis lors. Et depuis tout ce temps le groupe a vu passer pléthores de musiciens différents en ses rangs. Bref, ça risque de sentir la soupe à la grimace c’t’histoire, pour peu que la vilaine fée Gériatrix ait lancé un sort de sénilité avancée aux membres du groupe… Alors?

 

Eh bien les retrouvailles se sont finalement passées sous le signe de la nostalgie positive, des effusions chaleureuses et de la jeunesse retrouvée. Car après tout ce temps le groupe réussit toujours à proposer des morceaux variés, pêchus, riches, cavaleurs et accrocheurs. Et parce qu’Efthimios, dernier des chanteurs en date qui – bien que présent dans le groupe depuis 12 ans – enregistre ici pour la 1e fois avec le groupe, possède un spectre vocal relativement large (et vas-y que je te vrille les tympans en mode Judas Priest / Accept, et vas-y que je caresse tes noreilles avec de sages confessions narrativo-proggy, et vas-y que je boxe virilement en mode heavy/thrash, et vas-y que je gère le stade en mode Big Hard Rock, et vas-y qu’on balance des chœurs fraternels…) lui permettant d’assurer les parties de ces 5 prédécesseurs (dont Lisa!) et les featurings de Ralph Sheepers (Gamma Ray, Primal Fear). Et puis – quand même! – parce qu’il est tout simplement bon ce 6e album, pardi!

 

Du coup on dégaine le sourire dès une intro un peu cliché mais très réussie. D’autant qu’ensuite, sans transition on se prend dans les dents le fonceur, foncièrement rétro et complètement imparable « F.T.B. », meilleur morceau de l’album (d'après un panel représentatif de moi-même) qui, par moment, fleure bon la guitare de Fistful of Metal (Anthrax) et la bonne humeur du 1er Headhunter. La suite reste néanmoins de haute volée, le groupe se faisant une spécialité de mélanger le meilleur d’Iron Maiden (emphase, classe et théâtralité narrativece qui est plus particulièrement évident sur « Nevermore », « Battle of Poseidon » et « The Legionary ») avec le meilleur des vieux Helloween (la patate over-the-topesque, la vitesse, l’enthousiasme goguenard). Ajoutant parfois un peu de heavy/thrash à sa sauce, le groupe peut se faire également plus « prog » (un poil de Nevermore en 2e mi-temps de « Warlord », d’agréables circonvolutions sur « Known Better »…). La facette la moins sexy des allemands se révèle quant à elle lors de ces morceaux plus franchement Hard Rock, comme sur un « Eutopia » assez casse-bonbons, sur une partie de « The Judgement » (qui ne me semble pas mériter le rôle de porte-étendard), ou sur « Known Better » – quand même meilleur celui-ci, sans doute parce qu’on y trouve de faux airs de Queensrÿche. Outre « F.T.B. », au titre des vraies grosses réussites on citera encore « The Race » qui pédale à fond les ballons comme un Helloween sous E.P.O. et qui culmine sur un merveilleux refrain grandiloquent à la Blind Guardian, ainsi que « The Legionary » qui, quoiqu’un poil trop langoureux, fait preuve de majesté et nous offre un vrai bon refrain (… de plus!).

 

Bon, je sais bien que la raison première de la venue des lecteurs de CoreAndCo en ces pages n’est pas forcément de faire le plein de vieilles vestes à patches « Under Jolly Roger » et « Number of the Beast ». N’empêche: avec The Judgement, les allemands de Scanner font un vrai retour réussi. Et si vous correspondez peu ou prou à la cible de ce genre de fléchettes métalliques, fiez-vous à mon (et à leur) Jugement: jetez une oreille à ce 6e album tout à fait sympa, vous ne le regretterez pas. Croix de bois croix de fer, si je mens j'passe un scanner!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: 6e sortie d’un groupe discographiquement muet depuis 13 ans et ne présentant plus qu’un seul membre en commun avec le line-up ayant enregistré l’album précédent, The Judgement est pourtant un très bon album de heavy / power / speed metal mixant accès old school et faste contemporain, registres de Maiden et d’Helloween, le tout arrosé d’un peu de thrash, de prog et de bon vieux hard rock. Bref: pas pour tout le monde, mais vraiment très sympa!  

photo de Cglaume
le 06/04/2015

1 COMMENTAIRE

Keyser

Keyser le 30/04/2015 à 18:56:48

Très bon retour pour Scanner dans une veine power metal bien burné, même si ça ne vaudra jamais les débuts certes ultra helloweenesque mais tellement jouissifs.

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