30 mars 2015

autrement – avide 041 – 042

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autrement – avide 041 – 042

autrement  – avant-dernier 041
AUTREMENT. adv.
*  D’une autre façon. Faisons autrement. Il faut vivre autrement. Je ne le veux pas comme cela, je le veux autrement. Il est fait tout autrement que vous ne croyez. Il agit autrement qu’il ne parle. Il n’agit pas autrement qu’il parle. Cet historien rapporte le fait bien autrement, tout autrement. Ceci est tout autrement important, Est bien plus important.
*  Il signifie quelquefois, Sinon, sans quoi. Dites-lui qu’il soit plus sage, qu’autrement on le châtiera, qu’autrement il s’en trouvera mal. Il vous a vendu sa propriété à telle condition, autrement il n’eût pas voulu s’en défaire.
*  AUTREMENT, précédé de la négative pas, signifie, Guère. C’est un homme qui n’est pas autrement riche. Il n’est pas autrement disposé à faire ce que vous lui demandez. Est-il malade ? Pas autrement, mais il est chagrin. Ce sens est familier.
AUTRUCHE. s. f.
*  Grand oiseau, fort haut sur jambes et à cou très-long, dont les ailes, ainsi que la queue, sont garnies de plumes molles et flexibles, qui ne peuvent servir au vol. Les autruches viennent d’Afrique. Des oeufs d’autruche. Les plumes d’autruche servent à faire des panaches. Il n’est pas vrai, comme on l’a prétendu, que l’autruche digère le fer.
*  Prov. et fig., Il a un estomac d’autruche, c’est un estomac d’autruche, il digérerait le fer, se dit D’un grand mangeur.
AUTRUI. s. m.
*  qui n’a point de pluriel. Les autres personnes, le prochain. Il ne faut pas désirer le bien d’autrui, la femme d’autrui. Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qui te fût fait à toi-même. Juger d’autrui par soi-même. Être logé chez autrui. Parler par la bouche d’autrui. Vivre, s’amuser aux dépens d’autrui.
*  Prov. et pop., Prendre son coeur par autrui, Se mettre en la place de quelqu’un, agir à son égard comme en pareil cas nous voudrions qu’on agît au nôtre. Cette phrase a vieilli.
*  Prov., Mal d’autrui n’est que songe, Le mal d’autrui ne nous touche guère.
*  Prov. et fig., Qui s’attend à l’écuelle d’autrui a souvent mal dîné, Quand on compte sur autrui, on est souvent trompé dans ses espérances.
*  En termes d’ancienne Chancellerie, Sauf en autres choses notre droit, et l’autrui en toutes, Et le droit d’autrui en toutes.
AUVENT. s. m.
*  Petit toit en saillie, attaché ordinairement au-dessus des boutiques, pour garantir de la pluie. Se mettre à couvert de la pluie sous un auvent.
AUVERNAT. s. m.
*  Nom qu’on donne à certain vin d’Orléans.
AUXILIAIRE. adj. des deux genres
*  Qui aide, dont on tire du secours. Il est principalement usité en parlant Des troupes qu’un prince, qu’un État envoie au secours d’un autre prince, d’un autre État. Armée auxiliaire. Troupes auxiliaires.
*  Il s’emploie aussi substantivement. Un corps d’auxiliaires. Ce général fut trahi par ses auxiliaires. Quel homme il a été prendre pour auxiliaire ! Ce parti n’avait pour auxiliaires que la fourbe et la violence. Un puissant auxiliaire.
*  AUXILIAIRE, en termes de Grammaire, se dit Des verbes qui servent à former plusieurs temps des autres verbes. Verbe auxiliaire. Avoir et Être sont les verbes auxiliaires de la langue française. On dit substantivement, dans le même sens, L’auxiliaire Être, l’auxiliaire Avoir.
AVACHIR(S’). v. pron.
*  Devenir lâche, mou, sans vigueur. Il est populaire et se dit surtout Des femmes auxquelles un excès d’embonpoint fait perdre la fraîcheur et la vivacité de la jeunesse.
*  Il se dit aussi Des étoffes, du cuir, d’un habit, lorsqu’ils se déforment et s’affaissent par l’usage. Cet habit commence à s’avachir.
*  AVACHI, IE. participe, Des bottes avachies.
AVAL. s. m.
*  T. de Négoce. Souscription qu’on met au bas d’un effet de commerce, et par laquelle on s’oblige d’en payer le montant, s’il n’est pas acquitté par celui qui a souscrit ou accepté l’effet. Mettre son aval au bas d’une lettre de change. L’aval peut être fourni par acte séparé. Donneur d’aval.
AVAL. s. m.
*  T. de la Navigation des rivières. Il est l’opposé d’Amont, et signifie, Le côté vers lequel descend la rivière. On l’emploie surtout avec la préposition De, et toujours sans l’article. Pays d’aval. Patache d’aval. Le vent vient d’aval.
*  En aval du pont, de la ville, etc., se dit pour désigner Le côté de la rivière qui est au-dessous du pont, de la ville, etc., dont on parle.
*  Vent d’aval, se dit, sur les côtes, de Tout vent qui souffle de l’un des points compris entre le nord-ouest et le sud-ouest, passant par l’ouest, surtout lorsque la terre est au levant. Le vent d’aval amène presque toujours de la pluie.
*  Un des bateaux allait amont, l’autre aval, L’un montait, l’autre descendait. Dans cette phrase, qui a vieilli, Amont et Aval sont employés dans leur signification primitive, c’est-à-dire, comme adverbes.
*  À VAU-L’EAU. loc. adv. Suivant le courant de l’eau. La barque allait à vau-l’eau. Personne ne ramait, nous nous laissions aller à vau-l’eau.
*  Prov. et fig., L’affaire, l’entreprise est allée à vau-l’eau, Elle n’a pas réussi, on n’en espère plus rien.
AVALAISON ou AVALASSE. s. f.
*  Chute d’eau impétueuse qui vient des grosses pluies formées en torrents. Ces deux mots sont peu usités.
*  AVALAISON, en termes de Marine, se dit d’Un vent d’aval qui dure depuis huit jours et plus sans varier.
AVALANCHE. s. f.
*  (Quelques-uns disent, Avalange.) Masse considérable de neige durcie qui se détache du sommet glacé des hautes montagnes, et roule jusque dans les vallées, en détruisant ou renversant tout sur son passage. La chute d’une avalanche. Ce village a été détruit par une avalanche. Ils furent surpris par une avalanche.
AVALASSE. s. f.  *  Voyez AVALAISON.
AVALER. v. a.
*  Faire passer par le gosier ans l’estomac quelque aliment, quelque liqueur, ou autre chose. Avaler un bouillon. Avaler un œuf. Il avale les morceaux sans mâcher. Il ne saurait plus rien avaler. Il n’avale qu’avec peine. Avaler une arête, un os, une épingle.
*  Prov. et pop., Ne faire que tordre et avaler, Manger trop avidement, et avaler presque sans mâcher.
*  Fam. et par exagérat., Il avalerait la mer et les poissons, se dit D’un homme qui a une grande soif, ou qui a un appétit insatiable ; et quelquefois, au figuré, D’un homme extrêmement avide de richesses.
*  Prov. et fig., Avaler le calice, avaler le morceau, Se soumettre à quelque chose de fâcheux, malgré la répugnance qu’on y peut avoir.
*  Prov. et fig., Avaler des couleuvres, Recevoir des dégoûts, des chagrins, des mortifications qu’on est obligé de dissimuler, dont on n’ose se plaindre. À la cour, on avale bien des couleuvres.
*  Fig. et pop., On lui fera avaler cela, On lui fera croire cela, ou On lui fera endurer cela. On lui en fera avaler bien d’autres.
*  AVALER, signifie aussi, Abaisser, faire descendre. Avaler du vin dans la cave. En ce sens, il est populaire.
*  En termes de Jardinage, Avaler une branche, La couper près du tronc.
*  Sur les rivières, Ce bateau avale, ce bateau va en avalant, Il suit le courant de la rivière. Dans ce sens, qui a vieilli, Avaler est neutre.
*  AVALER, avec le pronom personnel, signifie, Pendre, descendre trop bas. Le ventre de cette jument s’avale.
*  AVALÉ, ÉE. participe, Il est aussi adjectif, et signifie, Qui pend un peu. Avoir les joues avalées, les épaules avalées. Cette chienne mettra bas bientôt, elle a le ventre fort avalé. Ce chien courant a les oreilles bien avalées.
AVALEUR. s. m.
*  Celui qui a l’habitude d’avaler quelque aliment, quelque liqueur. C’est un avaleur de bouillons, de tisane, de médecines. Il est familier, et ne se dit guère que par une sorte de moquerie.
*  Prov. et fig., C’est un avaleur de pois gris, C’est un glouton, c’est un gourmand.
*  Prov. et fig., C’est un avaleur de charrettes ferrées, C’est un fanfaron.
AVALOIRE. s. f.
*  Gosier. Il est familier et ne se dit que par plaisanterie, en parlant D’un homme qui mange et boit beaucoup. Il a une belle avaloire. Quelle avaloire !
*  AVALOIRE, se dit aussi d’Une pièce du harnais des chevaux, qui leur descend derrière les cuisses, un peu au-dessous de la queue. Le harnais ne vaut plus rien, l’avaloire est toute rompue. L’avaloire descend trop bas, il faut la rehausser.
AVANCE. s. f.
*  Partie de bâtiment qui anticipe sur une rue, sur une cour, et qui sort de l’alignement du reste du bâtiment. Le voyer fera abattre cette avance.
*  Il signifie aussi, L’espace de chemin qu’on a devant quelqu’un. Il a tant de lieues, tant de journées d’avance sur nous. Il court mieux que lui, il lui donnera dix pas d’avance sur cent. Prendre l’avance.
*  Il se dit également de Ce qui se trouve déjà de fait ou de préparé dans une affaire, dans un ouvrage. C’est une grande avance, quand on veut bâtir, que d’avoir des matériaux. Si vous avez les mémoires qu’il vous faut pour écrire cette histoire, c’est autant d’avance.
*  Il sert, avec les prépositions De et Par, à former des locutions adverbiales qui marquent Anticipation de temps, soit par rapport à l’époque où l’on fait ordinairement une chose, soit par rapport à ce qui doit être fait ou dit postérieurement. Payer d’avance une année de son loyer. Payer quelqu’un par avance. Payer par avance. Payer une année d’avance. Je vous préviens d’avance que… Je m’en réjouis par avance avec vous. Je m’en réjouis d’avance. Je vous en fais mes compliments par avance.
*  Il se dit aussi Des sommes que l’on prête, d’un payement anticipé, d’un déboursé que l’on fait pour quelqu’un. Faire une avance de mille écus. Il a fait pour eux des avances considérables. C’est moi qui ai fait toutes les avances, tous les frais de cette entreprise. J’en serai pour mes avances.
*  Être en avance, Avoir fait une avance de quelque somme. Je suis avec eux en avance de deux mille francs.
*  AVANCE, se dit en outre Des premières recherches, des premières démarches pour amener une réconciliation, un accommodement, un traité, pour former une liaison d’amour ou d’amitié. Il se tient ferme, et ne veut faire aucune avance. Je veux bien me réconcilier avec lui, mais je ne ferai pas les avances. Ce n’est pas lui qui a recherché cette femme, elle a fait les avances, toutes les avances. On a repoussé toutes leurs avances. Mes avances ont été reçues froidement.
AVANCÉE. s. f.
*  T. de Guerre. Corps de garde avancé, petit poste en avant de celui qui garde la porte d’une place de guerre. Le poste de l’avancée. Il était à l’avancée.
AVANCEMENT. s. m.
*  Progrès en quelque matière que ce soit. Il fait tout ce qu’il peut pour l’avancement de son travail. Ce bâtiment, cet ouvrage ne s’achèvera pas sitôt, je n’y vois pas d’avancement. Je remarque un grand avancement dans cet écolier. Un prince qui a beaucoup fait pour l’avancement des lettres, qui a beaucoup contribué à l’avancement des lettres, des arts, des sciences.
*  Il se dit particulièrement Du progrès que l’on fait dans la carrière des emplois, et surtout de L’action de monter en grade. J’aurai soin de votre avancement. Être cause de l’avancement d’un homme. Procurer l’avancement de quelqu’un. Procurer à quelqu’un de l’avancement. Cet officier sollicite de l’avancement. Il ne doit son avancement qu’à son mérite. Un avancement rapide. Il vient d’avoir, d’obtenir de l’avancement.
*  En Jurispr., Avancement d’hoirie, Ce qui se donne par avance à un héritier. Cela lui fut donné en avancement d’hoirie.
AVANCER. v. a.
*  Pousser en avant, porter en avant. Avancez la table. Il avança la tête hors de la voiture. Avancer le bras, avancer le pied.
*  Il signifie aussi, Rapprocher un objet d’un autre. Avancez cette table vers moi, vers le feu. Avancez-moi un fauteuil.
*  AVANCER, est souvent opposé à Différer, retarder. Avancer son départ. Avancer le jour de son départ. Avancer le dîner, l’heure du dîner. Elle fit une chute qui avança ses couches. Les chagrins ont avancé sa mort. La chaleur avance la végétation.
*  Avancer une montre, une pendule, une horloge, Faire qu’elle indique les heures avant le temps où elle les eût indiquées si on n’y avait pas touché.
*  AVANCER, signifie encore, Faire du progrès en quelque chose. Avancer sa besogne. Avancer un ouvrage. Il a bien avancé ses affaires en peu de temps. On dit de même : Cela n’avancera pas les affaires. Cela ne m’avance guère, ne m’avance pas beaucoup. Etc.
*  Avancer quelqu’un, Lui procurer quelque avancement. Son protecteur l’a fort avancé.
*  AVANCER, signifie aussi, Payer par avance, payer avant que l’argent soit dû. Avancer un terme à son hôte. Avancer les gages à ses domestiques. Avancer de l’argent à un architecte, à un entrepreneur.
*  Il signifie également, Payer une somme pour le compte de quelqu’un, fournir aux frais de quelque entreprise. Comme il était absent, j’ai avancé cet argent pour lui. Il a avancé cela de ses deniers. Il est juste qu’on lui rende ce qu’il a avancé. J’ai avancé beaucoup de fonds pour l’établissement de cette fabrique.
*  AVANCER, signifie aussi, figurément, Mettre en avant, proposer une chose comme véritable. Vous avancez une proposition fort dangereuse. Je n’avance rien dont je n’aie de bonnes preuves. Vous avancez une chose dont vous serez désavoué.
*  AVANCER, avec le pronom personnel, signifie, Aller en avant. Avancez-vous. L’armée s’avançait. Il s’avança de tant de journées. Je m’avançai vers lui. Ce gros nuage s’avance vers nous.
*  Il se dit figurément, dans un sens analogue, De l’écoulement du temps. Le temps s’avance insensiblement. Le jour s’avance. La saison s’avance.
*  Il signifie encore figurément, Faire du progrès dans une carrière, y obtenir de l’avancement. Il s’est fort avancé en peu de temps. S’avancer dans les emplois. S’avancer par son mérite.
*  S’avancer dans le monde, Y obtenir des succès.
*  AVANCER, avec le pronom personnel, se dit quelquefois De certaines choses qui font saillie, qui se prolongent en dehors. Les rochers qui s’avançaient au-dessus de nos têtes. Ce promontoire s’avance très-loin dans la mer.
*  Il se dit figurément, en matière d’affaires et de négociations, lorsqu’on met en avant quelque chose qui fait contracter une sorte d’engagement. Je me suis avancé jusqu’à lui offrir telle somme. Cet ambassadeur s’est trop avancé, il court risque d’être désavoué.
*  AVANCER, est souvent verbe neutre, et signifie, Aller en avant. Avancez donc. Faites-les avancer. L’armée avançait dans le pays. Il recule au lieu d’avancer. Avancer vers quelqu’un. Avancer sur l’armée ennemie. Avancer rapidement, lentement.
*  Cette horloge, cette montre avance, Elle va trop vite.
*  AVANCER, neutre, signifie aussi, Anticiper. Vous avez avancé de plus d’un mètre sur mon terrain.
*  Il signifie encore, Sortir de l’alignement. On a abattu le devant de cette maison, parce qu’elle avançait trop sur la rue. Cette gouttière, ce toit avance. Cet arbre avance hors de l’allée, il faut l’abattre.
*  Il signifie en outre, Faire du progrès. Avancer en âge, en sagesse, en vertu. Avancer dans un travail, dans l’étude. Avancer dans la piété. Il se tue de travail, et n’avance point. Cet écolier avance-t-il ? Il a beaucoup avancé en peu de temps. Il avance à vue d’œil. C’est une carrière où l’on n’avance que lentement. Cet officier n’a plus aucun espoir d’avancer.
*  Il se dit également, dans ce dernier sens, en parlant Des choses. Voilà un travail qui n’avance point. Les affaires n’avancent point entre ses mains. L’impression de ce livre n’avance guère. Elle avance peu à peu. La civilisation n’avance guère dans tel pays.
*  AVANCÉ, ÉE. participe, En termes d’Art militaire, Ouvrage avancé, Ouvrage de fortification qui n’est pas contigu au corps de la place, et qui contribue à la couvrir. Corps de garde avancé, ou simplement, Avancée, Petit poste placé en avant de celui qui garde la porte d’une ville forte. À la guerre, on appelle Garde avancée, Celle qui est près de l’ennemi. On dit également, Sentinelle avancée.
*  L’affaire est bien avancée, est fort avancée, Elle approche de son terme, de sa conclusion. On dit de même : Les choses sont trop avancées pour qu’on puisse reculer. La civilisation de ce peuple est fort avancée, Elle est très-perfectionnée. La science était alors peu avancée, Elle avait fait peu de progrès. Etc.
*  Être avancé dans un travail,
dans un ouvrage,
En avoir fait une grande partie, approcher de la fin. Il y a six mois qu’elle s’occupe de cet ouvrage, aussi est-elle fort avancée. Il n’est guère avancé, il n’est pas fort avancé, il est peu avancé dans son travail.
*  Être bien avancé, s’emploie souvent dans un sens ironique et familier, Pour exprimer qu’on s’est donné une peine inutile, ou que l’on a compromis ses intérêts par de fausses démarches, par une conduite maladroite. Tout mon ouvrage est à refaire, me voilà bien avancé ! Il a voulu faire l’insolent, on l’a mis à la porte ; le voilà bien avancé !
*  Être avancé en âge, être dans un âge avancé, Être vieux. Il mourut dans un âge fort avancé.
*  L’année, la saison, la nuit est bien avancée, le jour est bien avancé, L’année, la saison, la nuit, le jour approche de sa fin. On dit de même, dans le langage des assemblées délibérantes, dans les procès-verbaux, etc., Attendu, vu l’heure avancée, Attendu, vu qu’il est tard. La délibération fut remise au lendemain, attendu l’heure avancée.
*  La saison est bien avancée, se dit aussi Lorsque les fleurs, les fruits, les blés, etc., croissent avant le temps ordinaire. On dit dans le même sens, Les arbres, les fruits, les fleurs, etc., sont fort avancés.
*  Un jeune homme avancé, un esprit avancé, se dit d’Un jeune homme qui a fait de bonne heure de grands progrès dans ses études, qui a une raison précoce. Les esprits avancés, trop avancés, avancés de trop bonne heure, ne réussissent guère. Vous êtes peu avancé pour votre âge.
*  Une viande avancée, Une viande qu’on a trop tardé à manger, et qui a beaucoup perdu de sa qualité, qui est près de se gâter.
AVANIE. s. f.
*  Il se dit proprement Des vexations que les Turcs exercent envers ceux qui ne sont pas de leur religion, pour en extorquer de l’argent. Ceux qui voyageaient alors dans le Levant étaient exposés à de fréquentes avanies.
*  Il signifie, figurément et familièrement, Affront fait de gaieté de coeur, traitement humiliant qu’une personne reçoit en présence de plusieurs autres. On lui a fait une avanie sanglante. N’allez pas là, vous vous exposeriez à quelque avanie. Essuyer une avanie.
AVANT. Préposition
*  servant à marquer Priorité de temps. Ceux qui ont été avant nous. Les hommes d’avant le déluge. Avant la naissance de JÉSUS-CHRIST, ou simplement, Avant JÉSUS-CHRIST. J’ai vu cela avant vous. Avant Pâques. Bien avant l’époque dont il s’agit. Avant la fin de l’année. Avant l’heure. Avant le terme. Avant terme. Avant midi. Avant le jour. Avant jour. Avant dîner. Dans cette acception, il se joint aussi avec les verbes. Avant que de venir. Avant de venir. J’irai le voir avant de partir. J’irai le voir avant qu’il parte. Avant que je fusse venu. Avant qu’il fasse froid. Avant qu’il soit un an, ou par ellipse, Avant un an.
*  En termes de Procédure, Avant dire droit, avant faire droit, Avant de juger définitivement. Ces locutions s’emploient dans les jugements provisoires ou interlocutoires. On dit quelquefois substantivement, Un avant faire droit, Un jugement provisoire ou interlocutoire. Prononcer un avant faire droit.
*  AVANT, sert aussi à marquer Priorité d’ordre et de situation. La maison où il loge est avant l’église, en venant du côté de… Il faudrait mettre ce chapitre avant l’autre. Il faudrait mettre les histoires générales avant les histoires particulières.
*  Avant tout, D’abord. Nous devons, avant tout, prendre telle mesure. Il signifie aussi, Principalement, préférablement à toute autre chose. Je désire, avant tout, que cela reste secret. On dit également quelquefois, Avant toutes choses.
*  Adverbialement, Le jour d’avant, la nuit d’avant, etc., Le jour précédent, la nuit précédente, etc.
*  AVANT, est aussi une préposition inséparable qui se joint à certains mots pour marquer une chose qui en précède une autre, qui est placée ou qui va devant une autre. Avant-propos. Avant-goût. L’avant-corps, l’arrière-corps d’un bâtiment. Avant-bras. Avant-garde. Etc. Voyez ces mots à leur rang alphabétique.
*  AVANT adverbe de lieu, ne s’emploie d’ordinaire qu’avec les mots Si, bien, trop, plus, assez, fort, et sert à marquer Mouvement et progrès. N’allez pas si avant. Il entra assez avant dans le bois. Le coup entra fort avant dans le corps. Creuser bien avant dans la terre. Vous creusez trop avant. N’allons pas plus avant.
*  Il se dit aussi Par rapport au temps. Bien avant dans l’hiver. Bien avant dans la nuit. Bien avant dans le siècle passé.
*  Il se dit figurément, en parlant Des choses morales considérées comme étendues. Jamais philosophe ne pénétra plus avant dans la connaissance des choses. Vous poussez les affaires trop avant. Il fait des propositions bien hardies, il va un peu trop avant. Il est bien avant dans les bonnes grâces du prince, dans l’esprit du ministre. Gravez
cela bien avant dans votre mémoire, dans votre coeur. Il est mêlé bien avant dans cette affaire.

*  AVANT, s’emploie substantivement, en termes de Marine, et signifie, La moitié de la longueur d’un bâtiment, depuis le grand mât jusqu’à la proue. Nous nous tenions sur l’avant. Gaillard d’avant. Ce vaisseau a son avant bien endommagé. Les voiles, les canons de l’avant.
*  Aller de l’avant, Faire du chemin en avançant. Le vaisseau allait de l’avant.
*  Fig. et fam., Aller de l’avant, S’engager dans une affaire promptement et sans trop considérer les difficultés. Il n’hésite jamais, il va toujours de l’avant.
AVANT (EN). loc. adv.
*  Au-delà du lieu où l’on est ; vers le lieu, vers le côté qui est devant. Pousser en avant. Aller en avant. Faire un pas en avant. Se porter en avant. Votre coiffure est trop en avant. Se pencher en avant.
*  En avant, marche, ou simplement, En avant. Terme de commandement militaire.
*  En termes de Manège, Ce cheval est beau de la main en avant, Il est beau du devant.
*  Fig. et fam., Aller en avant, Continuer à faire une chose, ne pas s’arrêter devant les obstacles.
*  Fig. et fam., Cette affaire ne va ni en avant ni en arrière, Elle est toujours dans le même état.
*  Fig., Mettre en avant, Avancer une proposition. Vous mettez en avant un principe fort dangereux. Cet avocat a-t-il les preuves des faits qu’il met en avant ?
*  EN AVANT, signifie particulièrement, Devant et à une certaine distance. Il était fort loin en avant. Au pied du trône et deux pas en avant.
*  Il s’emploie également comme locution prépositive, tant au propre qu’au figuré. Il marchait en avant du roi. Cet homme, cet auteur était fort en avant de son siècle.
*  EN AVANT, est aussi adverbe de temps et signifie, Ensuite, après. De ce jour-là e avant. De là en avant. Dans ce sens, il est vieux.
AVANTAGE. s. m.
*  Ce qui est utile, profitable, favorable à quelqu’un. Grand avantage. Insigne avantage. Notable avantage. Avantage considérable. Léger, faible, mince, médiocre avantage. C’est votre avantage. Il n’y a nul avantage pour moi dans le parti que vous me proposez. On lui a fait de grands avantages, tous les avantages possibles. Les avantages de la fortune, de la naissance. La beauté, la santé, la bonne constitution, sont de grands avantages de la nature. C’est un homme qui est né avec de grands avantages. Parler à l’avantage de quelqu’un. C’est un homme qui tire avantage de tout. La querelle a été terminée à son avantage. Il contait la chose à son avantage. Tirer avantage de tout. Expliquer, tourner tout à son avantage. Chaque chose a ses avantages et ses inconvénients.
*  Être habillé, coiffé à son avantage, Être habillé, coiffé d’une manière qui ajoute à la beauté, à la grâce, à la bonne mine.
*  Prendre de l’avantage, son avantage pour monter à cheval, Se servir de quelque petite hauteur, de quelque élévation pour monter plus facilement à cheval. Il ne saurait plus monter à cheval sans prendre de l’avantage, sans avantage.
*  AVANTAGE, signifie aussi, Supériorité, ce qu’on a par-dessus un autre en quelque genre que ce soit. Dans ses combats, il a toujours eu l’avantage. Vous avez sur lui cet avantage, que… Nos troupes ont eu l’avantage du combat. Les ennemis avaient l’avantage du lieu, du terrain, du nombre. Conserver l’avantage du poste. Prendre ses avantages. Conserver, ménager, perdre ses avantages. Abuser de ses avantages. Profiter de l’avantage qu’on a. Attaquer quelqu’un avec avantage. Se battre avec avantage. Ce joueur a l’avantage.
*  Il se dit absolument pour signifier, Un succès militaire, une victoire. Nos troupes remportèrent de grands avantages. Notre armée ne sut pas profiter de l’avantage qu’elle avait obtenu.
*  Prendre quelqu’un à son avantage, L’attaquer quand on est plus fort ou mieux armé que lui.
*  Au Jeu de la paume, L’avantage du jeu, ou simplement, L’avantage, se dit Lorsque, les joueurs ayant chacun quarante-cinq, l’un des deux gagne ensuite le coup.
*  En termes de Marine, Avoir l’avantage du vent, prendre l’avantage du vent, Avoir, prendre le dessus du vent, relativement à un autre vaisseau. Nos vaisseaux avaient l’avantage du vent.
*  AVANTAGE, en termes de Jurisprudence, signifie, Une libéralité qui marque prédilection, préférence pour celui à qui elle est faite ; et, en général, Tout ce que l’on donne à quelqu’un au delà de ce qu’il pouvait exiger ou attendre. Faire des avantages à l’un de ses enfants, de ses héritiers présomptifs. Il a fait des avantages à sa femme, au détriment de ses enfants. Avantages entre époux. Ce mari a fait de grands avantages à sa femme par son contrat de mariage. Avantage direct. Avantage indirect. Avantage prohibé.
*  AVANTAGE, à différents Jeux, se dit de Ce que cède ou donne le plus habile à celui qui l’est moins, pour rendre la partie à peu près égale. Je ne jouerai point avec lui, s’il ne me donne de l’avantage. Quel avantage vous donne-t-il, vous fait-il ?
AVANTAGER. v. a.
*  Donner des avantages à quelqu’un par-dessus les autres ; faire à quelqu’un un avantage, des avantages. La nature l’avait fort avantagé, l’avait avantagé de beaucoup de qualités précieuses. La loi, la coutume de ce pays avantageait les aînés. Un père ne peut avantager aucun de ses enfants que d’une certaine portion de ses biens. On dit, avec le pronom personnel, que Deux époux s’avantagent, se sont avantagés réciproquement.
*  AVANTAGÉ, ÉE. participe
AVANTAGEUSEMENT. adv.
*  D’une manière avantageuse. Il s’est marié avantageusement. Être vêtu avantageusement. Expliquer une chose avantageusement pour soi. Il avait partagé avantageusement son fils aîné. Être posté avantageusement. Placer quelqu’un avantageusement. Parler avantageusement de ses amis.
AVANTAGEUX, EUSE. adj.
*  Qui apporte, qui produit de l’avantage. Je ne vois pas en quoi cela vous est avantageux. Ce n’est pas une chose qui vous soit avantageuse. Elle a trouvé un parti avantageux. J’ai su tirer de cet événement un parti avantageux. Résultats avantageux. Conditions avantageuses. Entreprise avantageuse. Traité avantageux. Poste avantageux. Il est avantageux d’avoir l’estime publique.
*  Il signifie aussi, Qui est à l’avantage de quelqu’un, qui est en sa faveur. Avoir une opinion, une idée avantageuse de quelqu’un. Il m’a parlé de vous d’une manière très-avantageuse. Mettre, présenter quelque chose sous un jour avantageux.
*  Couleur, coiffure, parure avantageuse, Qui sied très-bien.
*  Taille avantageuse, Taille élevée, avec un port noble.
*  AVANTAGEUX, signifie quelquefois, Confiant, présomptueux, qui cherche à prendre avantage sur les autres, qui se prévaut de la facilité des autres, et qui en abuse. C’est un homme avantageux en paroles. C’est un homme avantageux à qui il ne faut rien céder. Avoir, prendre un ton, un air avantageux.
AVANT-BEC. s. m.
*  T. d’Archit. Angle, éperon de chaque pile d’un pont, du côté opposé au courant. C’est ce qu’on nomme aussi Brise-glace.
AVANT-BRAS. s. m.
*  T. d’Anat. Partie du bras depuis le coude jusqu’au poignet. Il a eu l’avant-bras cassé.
AVANT-CORPS. s. m.
*  T. d’Archit. Corps de maçonnerie qui est en saillie sur la face d’un bâtiment ; et, généralement, Tout ce qui excède le nu de l’architecture de quelque ouvrage que ce soit. Cet avant-corps a trop de saillie.
AVANT-COUR. s. f.
*  Espèce de cour qui précède la cour principale d’un grand bâtiment. L’avant-cour d’un château. Avant-cour plantée d’ormes. Des avant-cours.
AVANT-COUREUR. s. m.
*  Celui qui va devant quelqu’un, et qui en annonce l’arrivée. Les Cosaques sont ordinairement les avant-coureurs des armées russes.
*  Il se dit, figurément, de Tout ce qui annonce ou présage quelque chose qui arrive bientôt après. Cet oiseau est l’avant-coureur du printemps. Tous les signes qui doivent être les avant-coureurs du jugement dernier. Ces petits frissons, ces lassitudes sont des avant-coureurs de la fièvre. Ces mécontentements, ces murmures ont été les avant-coureurs de la guerre civile.
AVANT-COURRIÈRE. s. f.
*  Celle qui précède, qui devance. Il n’est guère usité qu’en poésie et pour désigner L’aurore. L’avant-courrière du soleil. L’avant-courrière du jour.
AVANT-DERNIER, IÈRE. adj.
*  Pénultième, qui est avant le dernier. L’avant-dernier article d’une loi. L’avant-dernier chapitre d’un livre. L’avant-dernière syllabe d’un mot.
*  Il s’emploie aussi substantivement. J’étais l’avant-dernier. Elle est l’avant-dernière.

avant-garde – avide         042

AVANT-GARDE. s. f.
*  La partie d’une armée qui marche la première. L’avant-garde était commandée par tel lieutenant général. L’avant-garde plia. Ce bataillon formait notre avant-garde. Les vaisseaux qui font l’avant-garde, qui sont à l’avant-garde d’une armée navale. Des avant-gardes.
AVANT-GOÛT. s. m.
*  Le goût qu’on a par avance de quelque chose d’agréable. Il ne s’emploie qu’au figuré. Ce n’est qu’un avant-goût du plaisir qui vous attend, qui vous est promis. Dieu le combla de consolations spirituelles, et lui donna un avant-goût de la béatitude.
*  Avoir des avant-goûts de paradis, se dit quelquefois, par plaisanterie, en parlant Des effets de la mysticité.
AVANT-HIER. Adverbe de temps
*  qui signifie, L’avant-veille du jour où l’on est. Il partit avant-hier. Il est arrivé d’avant-hier. J’y travaille depuis avant-hier.
AVANT-MAIN. s. m.
*  Il se dit, au Jeu de paume, D’un coup poussé du devant de la raquette ou du battoir. Un coup d’avant-main.
*  AVANT-MAIN, en termes de Manège et d’Art vétérinaire, La partie antérieure du cheval, par opposition au corps et à l’arrière-main. Les défectuosités de l’avant-main. Ce cheval a un bel avant-main, ou simplement, a de l’avant-main.
AVANT-PÊCHE. s. f.
*  Espèce de petite pêche qui mûrit avant les autres. Ces avant-pêches sont fort bonnes.
AVANT-PORT. s. m.
*  T. de Marine. Entrée d’un grand port, en dehors de son enceinte. Cet avant-port est bien abrité. Les navires mouillés dans l’avant-port.
AVANT-POSTE. s. m.
*  T. de Guerre. Un poste avancé, le plus près de l’ennemi. L’ennemi attaqua nos avant-postes à la pointe du jour. Se présenter aux avant-postes en parlementaire.
AVANT-PROPOS. s. m.
*  Espèce de préface, discours qui se met à la tête d’un livre, pour faire connaître ce qu’il contient, et quel a été le dessein de l’auteur en le composant. Il y a un long avant-propos à la tête de cet ouvrage.
*  Il signifie aussi, dans la conversation, Ce qu’on dit avant de venir au fait, quand on entreprend de raconter quelque chose. Il a fait un avant-propos bien inutile.
AVANT-QUART. s. m.
*  T. d’Horlogerie. Le coup que quelques horloges sonnent un peu avant l’heure, la demie, etc.
AVANT-SCÈNE. s. f.
*  C’était, chez les anciens, La partie du théâtre où jouaient les acteurs, et qui précédait la scène proprement dite. Chez nous, c’est La partie du théâtre qui est en avant des décorations, et qui s’étend jusqu’à l’orchestre. Ce théâtre a dix pieds d’avant-scène. L’avant-scène de ce théâtre a quarante-cinq pieds d’ouverture. Les loges d’avant-scène, de l’avant-scène.
*  AVANT-SCÈNE, se dit, au figuré, Des événements que l’on suppose avoir précédé l’action, dans une pièce de théâtre. L’auteur de cette pièce n’indique pas avec assez de clarté les événements qui forment l’avant-scène.
AVANT-TOIT. s. m.
*  Toit en saillie.
AVANT-TRAIN. s. m.
*  On appelle ainsi Le train qui comprend les deux roues de devant et le timon d’un carrosse ou d’un canon de campagne. L’avant-train a été brisé.
*  Il se dit, en termes de Manège, Des jambes de devant et du poitrail d’un cheval.
AVANT-VEILLE. s. f.
*  Surveille, le jour qui est immédiatement avant la veille.
AVARE. adj. des deux genres
*  Qui a un attachement excessif pour l’argent, pour les richesses. Un homme, une femme avare. Il est si avare, qu’il se refuse tout, qu’il se plaint tout. On dit aussi : Un caractère avare. Humeur avare.
*  Il signifie, figurément, Qui ne prodigue point une chose, qui en est fort ménager. Dans cette acception, il se dit souvent en bonne part. Être avare de louanges, de ses louanges. Il est très-avare de visites. Être avare du temps, de son temps. Ce général est avare du sang de ses soldats. Le ciel, la nature, la fortune ne lui fut point avare de ses dons, ne fut point avare de ses dons envers lui.

*  AVARE, est aussi substantif. C’est un avare. Je n’ai pu rien tirer de cet avare. L’avare ne manque pas moins de ce qu’il a, que de ce qu’il n’a pas.

AVARICE. s. f.

*  Attachement excessif à l’argent, aux richesses. Avarice insatiable. Avarice sordide. Il se refuse tout, il se plaint tout par avarice, par pure avarice. Son avarice le fait vivre dans une épargne sordide.

AVARICIEUX, EUSE. adj.

*  Qui est avare. Homme avaricieux. Femme avaricieuse. Humeur avaricieuse. On l’emploie aussi comme substantif. C’est un avaricieux. C’est une avaricieuse. Il est familier, et il vieillit.

AVARIE. s. f.

*  T. de Marine. Dommage arrivé à un bâtiment, ou aux marchandises dont il est chargé. Ce vaisseau a éprouvé beaucoup d’avaries, a des avaries dans sa coque, dans son gréement, dans sa mâture. Ce navire a relâché dans tel port, pour réparer ses avaries.

*  Grosses avaries, Celles qui ont lieu par tempête, naufrage, ou jet à la mer, par capture ou rachat du navire. Menues avaries, Les accidents légers qu’éprouvent le navire ou les marchandises à l’entrée ou à la sortie des ports, des rivières, ainsi que les frais de lamanage, de touage, etc.

*  AVARIE, se dit quelquefois en parlant De marchandises dont le transport a lieu par terre.

AVARIÉ, ÉE. adj.

*  Endommagé par avarie. Ce bâtiment a été avarié dans son échouage. Des marchandises avariées. Café, sucre avarié.

À VAU-L’EAU. loc. adv.

*  Voyez AVAL.

AVÉ ou AVÉ MARIA. s. m.

*  La salutation angélique, la prière que l’on adresse à la Vierge, et qui, en latin, commence par les deux mots Ave Maria. Cet enfant sait déjà son Avé. Réciter un Avé. Dire un Avé. Cinq Pater et cinq Avé.

*  Fam., Je reviendrai dans un Avé, dans un Avé Maria, Je reviendrai dans aussi peu de temps qu’il en faut pour réciter un Avé. Cette phrase est maintenant peu usitée.

*  AVÉ, se dit aussi Des grains du chapelet sur lesquels on dit l’Avé. Il y a dans le rosaire cent cinquante Avé et quinze Pater.

*  AVÉ MARIA, est aussi L’endroit du sermon où le prédicateur s’interrompt pour implorer les secours du Saint-Esprit par l’intercession de la sainte Vierge. Je suis venu avant l’Avé Maria.

AVEC. préposition

*  Ensemble, conjointement. Je me concerterai avec vous. Il faut tâcher de bien vivre avec tout le monde. Je suis venu avec lui. Il partit avec dix mille hommes. Il s’est marié avec elle. Avec ces gens-là, il faut toujours être en discussion. Mettez tous ces papiers les uns avec les autres. Il a une grosse fièvre avec des redoublements. Ce mot est quelquefois employé avec tel autre. Mettre le bon avec le mauvais.

*  Il s’emploie quelquefois sans régime, et par redondance, mais seulement dans le langage familier. Il a pris mon manteau, et s’en est allé avec. Il a été bien traité, et il a encore eu de l’argent avec.

*  Fam., Avec vous, avec lui, il n’y a jamais rien de bien fait, ou Il n’y a jamais rien de bien fait, avec vous, avec lui, Si l’on a affaire à vous, à lui, si l’on s’en rapporte à vous, à lui.

*  AVEC, sert aussi à indiquer La matière qu’on emploie pour faire une chose. Carreler avec de la brique. Dans ce pays, ils ne bâtissent qu’avec du bois. Le rossolis est fait avec de l’esprit-de-vin.

*  Il sert également à désigner L’instrument, le moyen qu’on emploie pour faire quelque chose. Couper avec un couteau. Tuer avec une épée. Écrire avec une plume, avec un crayon. Attacher avec une épingle. Il ne marche encore qu’avec des béquilles. Se purger avec du séné. Avec cela, vous êtes sûr de réussir. Avec de l’argent, je l’obtiendrai. Nous en viendrons à bout avec le temps.

*  Il sert encore à indiquer La manière dont on fait quelque chose. Opérer avec dextérité. Parler avec justesse. Se conduire avec prudence. Se défendre avec courage. Écrire avec facilité. Travailler avec peine. Recevoir avec joie. Il n’en peut parler qu’avec douleur.

*  AVEC, dans certaines phrases familières, indique Ce qu’une personne offre en elle de singulier, d’extraordinaire, de ridicule, etc. Où va-t-elle, avec une si brillante parure ? Que me veut cet homme, avec son air sévère ? Je riais de le voir, avec son visage blême. Voyez ce pédant, avec sa sotte colère. Qu’il est fatigant avec ses questions !

*  AVEC, devient quelquefois l’équivalent de Contre. Il s’est battu avec un tel. La France était en guerre avec la Russie.

*  Il signifie encore, dans certains cas, Malgré, sauf. Avec tout cela, vous n’en êtes pas moins sa dupe. On est étonné qu’avec tout son esprit il fasse de pareilles sottises. Avec tout le respect que je vous dois

*  AVEC, est quelquefois précédé de la préposition de, pour marquer La différence de deux choses ou de deux personnes d’une manière plus positive. Distinguer l’ami d’avec le flatteur. Distinguer la fausse monnaie d’avec la bonne. Séparer l’or d’avec l’argent.

AVECQUE *  Vieux mot qui s’employait autrefois pour Avec.

AVEINDRE. v. a.

*  Tirer une chose hors du lieu où on l’avait placée ou serrée. Aveindre du linge, des habits d’un coffre, d’une armoire. Aveignez ce livre, ces papiers de dessus cette tablette. Il est familier.

*  AVEINT, EINTE. participe

AVEINE. s. f.   *  Voyez AVOINE.

AVELANÈDE. s. f.

*  Sorte de cupule, de godet qui entoure la base de certaines espèces de glands. Les avelanèdes servent, dans quelques pays, pour passer les cuirs.

AVELINE. s. f.

*  Espèce de grosse noisette. Cueillir, casser, manger des avelines.

AVELINIER. s. m.

*  Arbre qui porte les avelines. On le nomme plus communément Coudrier.

AVÉNAGE. s. m.

*  Redevance en avoine. L’avénage de cette terre rendait plus de six cents livres. Il est vieux.

AVENANT, ANTE. adj.

*  Qui a bon air et bonne grâce. C’est un homme avenant, fort avenant, mal avenant. Cette femme est extrêmement avenante.

*  Il se dit De l’air, des manières, dans un sens analogue. Elle a des manières avenantes, un air avenant, tout à fait avenant.

*  À L’AVENANT. loc. adv. et familière. À proportion, ou De même, pareillement. C’est un homme qui fait grande dépense en habits, en chevaux, et en toutes choses à l’avenant. On l’emploie aussi comme locution prépositive. Le dessert fut à l’avenant du repas.

AVÉNEMENT. s. m.

*  Venue, arrivée. Il ne se dit guère que de L’élévation à une dignité suprême. Le roi, à son avènement à la couronne, donna, etc. À son joyeux avènement. À son heureux avènement. Le pape, depuis son avènement au pontificat. Après son avènement à l’empire.

*  AVÉNEMENT, en parlant Du Messie, se dit Du temps auquel il s’est manifesté aux hommes, et de Celui où il doit paraître pour les juger. Le premier, le second avènement du Messie.

AVENIR. v. n.

*  (Quelques-uns disent, Advenir.) Arriver par accident. Il n’est employé qu’aux troisièmes personnes. Les choses étant dans cet état, il avint que… S’il avenait que… Quand le cas aviendra. Quoi qu’il avienne. Il en aviendra ce qu’il pourra. Quelque chose qu’il en avienne. Je me résous à tout ce qui en peut avenir. On ne peut pas prévoir tous les cas qui aviendront. Ce qu’on craignait est avenu. Les choses qui sont avenues. Il est familier.

*  AVENANT, ANTE. participe actif du verbe, Avenir. Terme dont on se sert dans les contrats et autres actes publics, et qui signifie, S’il avient que, s’il arrive que. Avenant le décès de l’un des deux. Le cas avenant que

*  AVENU, UE. participe, Il faut regarder cela comme chose non avenue. Acte nul et non avenu.

AVENIR. s. m.

*  Le temps futur, ce qui doit arriver. Qui peut pénétrer dans l’avenir ? On ne peut répondre de l’avenir. L’avenir en décidera. L’avenir est incertain. Songer à l’avenir. Les soins de l’avenir. Prédire l’avenir. Lire dans l’avenir. Chercher, dans le passé, des leçons pour l’avenir. Un fâcheux avenir. Un brillant avenir. L’avenir d’un peuple. Dieu voit tout, l’avenir lui est présent, est présent devant lui. Voyez à la fin de l’article VENIR.

*  Il se dit figurément Du bien-être, de l’état de fortune que l’on peut espérer. J’assure un avenir à mes enfants. Cet homme n’a plus d’avenir, n’a aucun avenir. Il est inquiet sur son avenir.

*  Il signifie quelquefois figurément, La postérité. L’avenir vous contemple. Que dira l’avenir ?

*  À L’AVENIR. loc. adv. Désormais, dorénavant. Vous en userez à l’avenir comme il vous plaira. Ne faites plus cela à l’avenir. À l’avenir les séances auront lieu tel jour.

AVENIR. s. m.

*  T. de Pratique. Sommation de l’avoué d’une partie à l’avoué de l’autre partie, de comparaître à l’audience au jour déterminé par l’acte. Donner un avenir. Faire signifier un avenir.

AVENT. s. m.

*  Le temps destiné par l’Église catholique pour se préparer à la fête de Noël. L’avent a été plus long cette année-ci que l’autre. Le premier dimanche de l’avent. On dit au pluriel, Les avents de Noël. C’est aux avents qu’on a coutume de planter.

*  Prêcher l’avent, jeûner l’avent, Pendant l’avent.

AVENTURE. s. f.

*  Ce qui arrive d’inopiné, d’extraordinaire à quelqu’un. Aventure heureuse, bizarre, étrange. Il lui est arrivé une aventure singulière. Il doit s’attendre à quelque aventure fâcheuse. Raconter une aventure. Une aventure galante. Ce roman est plein d’aventures surprenantes. Aventure comique, burlesque, romanesque.

*  Fam., Cette femme, cette fille a eu des aventures, Elle a eu des intrigues amoureuses.

*  Dire la bonne aventure, Prédire par la chiromancie, ou de toute autre manière, ce qui doit arriver à quelqu’un. Elles faisaient profession de dire la bonne aventure. Se faire dire sa bonne aventure. Croire aux diseuses de bonne aventure.

*  AVENTURE, dans les anciens romans de chevalerie, Entreprise hasardeuse, mêlée quelquefois d’enchantement. Aventure périlleuse, difficile, dangereuse. Chercher, achever, mettre à fin les aventures, une aventure. Cette aventure était réservée à tel chevalier.

*  Par extension, Aimer les aventures, courir après les aventures, Aimer les entreprises extraordinaires, hasardeuses.

*  Fam., Tenter l’aventure, Essayer de réussir dans quelque affaire dont le succès est fort incertain. Nous ne réussirons peut-être pas, mais tentons l’aventure. Il voulut tenter l’aventure.

*  AVENTURES, au pluriel, est Le titre de certains ouvrages qui contiennent le récit d’aventures ordinairement imaginaires. Les Aventures de Robinson Crusoé.

*  AVENTURE, signifie familièrement, Hasard. C’est grande aventure si je n’en viens pas à bout. Ce sens est peu usité.

*  En termes de Commerce, Mettre à la grosse aventure, Mettre une somme d’argent sur quelque navire de commerce, au hasard de la perdre si le navire périt. Cette locution a vieilli : les négociants disent, Prêter à la grosse.

*  Mal d’aventure. Nom vulgaire du panaris.

*  À L’AVENTURE. loc. adv. Au hasard, sans dessein, sans réflexion. Marcher, errer à l’aventure. Faire toutes choses à l’aventure.

*  D’AVENTURE, PAR AVENTURE. loc. adverbiales et familières, Par hasard. Si d’aventure il venait quelqu’un. Si par aventure il arrive.

AVENTURER. v. a.

*  Hasarder, mettre à l’aventure. Il aventura tout son bien. Je veux bien aventurer cette petite somme. Il faut aventurer quelque chose.

*  Il s’emploie aussi avec le pronom personnel. Vous vous aventurez fort. Il ne faut pas tant s’aventurer. Elle s’est aventurée plus qu’il ne fallait.

*  AVENTURÉ, ÉE. participe, Cela est bien aventuré. Cette affaire est extrêmement aventurée. C’est de l’argent fort aventuré. Un procès bien aventuré.

AVENTUREUX, EUSE. adj.

*  Qui s’aventure, qui hasarde. Il a l’humeur aventureuse. C’est un homme qui est fort aventureux dans ses entreprises, au jeu, etc. On dit dans un sens analogue, Une vie, une existence aventureuse.

AVENTURIER. s. m.

*  Celui qui aime les aventures extraordinaires, qui court le monde et s’engage volontiers dans les entreprises hasardeuses où il peut espérer quelque avantage. Ces hardis aventuriers ne s’effrayèrent point des difficultés de l’entreprise. Son armée n’était qu’un ramas d’aventuriers accourus de tous les pays. Il mène la vie d’aventurier.

*  Il s’est dit anciennement, dans une acception plus restreinte, de Ceux qui allaient volontairement à la guerre, sans recevoir de solde, et sans s’obliger aux gardes et aux autres fonctions militaires qui ne donnent que de la fatigue. Beaucoup de ces soldats qu’on nommait aventuriers, passèrent les monts avec lui. Les aventuriers firent merveille dans ce combat.

*  Il s’est dit particulièrement de Certains corsaires qui pirataient sur les mers de l’Amérique, et qu’on appelait autrement Flibustiers et Boucaniers.

*  Il se dit le plus souvent d’Une personne qui est sans état et sans fortune, et qui vit d’intrigues. C’est un aventurier. En ce sens, il a un féminin. Ce n’est qu’une aventurière.

*  AVENTURIER, s’emploie aussi quelquefois adjectivement, dans le sens d’Aventureux. Il y a des hommes hardis et aventuriers qui… Vie aventurière.

AVENTURINE. s. f.

*  Sorte de pierre jaune ou brune qui est semée de points brillants, dorés ou argentins, dont les reflets ont beaucoup d’éclat.

*  Il se dit aussi d’Une composition imitant l’aventurine, faite avec de la poudre d’or, jetée à l’aventure sur du vernis ou sur du verre fondu. Une boîte d’aventurine. Un bâton d’aventurine.

AVENUE. s. f.

*  Chemin par lequel on arrive en quelque lieu. Les gardes occupaient toutes les avenues du palais. L’armée s’empara de toutes les avenues des montagnes. Fermer, boucher les avenues. Les avenues de cette ville sont très-belles. L’avenue de Neuilly.

*  Il se dit particulièrement d’Une allée plantée d’arbres qui conduit à une habitation. On arrive à sa maison, à son château par une grande avenue. Il a planté une avenue d’ormes, de tilleuls, de noyers, etc., devant la porte de son château.

*  Par extension, Ouvrir des avenues dans un bois, Y ouvrir des allées.

AVÉRER. v. a.

*  S’assurer et faire voir qu’une chose est vraie. On a avéré ce fait-là. C’est une chose qu’on ne peut avérer.

*  AVÉRÉ, ÉE. participe, C’est un fait avéré. Une chose avérée.

AVERSE. s. f.

*  Pluie subite et abondante. Nous essuyâmes une averse. Il est familier.

*  À VERSE. loc. adv. Voyez VERSE (À).

AVERSION. s. f.

*  Haine, antipathie, répugnance extrême. Avoir quelque chose en aversion. Avoir de l’aversion contre quelqu’un, pour quelqu’un. Prendre quelqu’un en aversion. Avoir de l’aversion pour l’étude. Avoir de l’aversion pour le vin. J’ai grande aversion pour cela. Il a de l’aversion pour les chats. L’araignée est ma bête d’aversion. Avoir de l’aversion pour une superstition, pour un comportement.

*  Fig. et fam., C’est ma bête d’aversion, se dit D’une personne pour laquelle on éprouve une forte aversion.

AVERTIN. s. m.

*  Maladie d’esprit qui rend opiniâtre, emporté, furieux.

*  Il se dit, par extension, de Ceux qui sont tourmentés de cette maladie. Le peuple appelait saint Mathurin le patron des avertins.

*  Il se dit aussi de La maladie des moutons que l’on nomme ordinairement Tournis. Dans les trois sens, il est vieux.

AVERTIR. v. a.

*  Donner avis ; instruire, informer quelqu’un de quelque chose. Je vous avertis qu’un tel est arrivé. Je l’ai averti de tout. Je l’ai averti à temps. Il faut avertir les parents. Avertir du danger. Avertir d’un accident. Avertir du feu. Avertir par une lettre, par un cri, par un signal, par un geste, etc.

*  Prov. et fig., Avertir quelqu’un de son salut, Lui donner un avis très-important.

*  En termes de Manège, Avertir un cheval, L’exciter au moyen de quelques aides, lorsqu’il se néglige dans son exercice.

*  AVERTI, IE. participe, Être bien averti, Être bien informé de tout ce qui se passe ; ou Se tenir sur ses gardes, lorsqu’on est menacé.

*  Fam., Tenez-vous pour averti, se dit, par menace, Lorsqu’on veut faire entendre à une personne qu’on l’avertit une dernière fois, une fois pour toutes, de ce qui lui arrivera si elle fait ou ne fait pas certaine chose.

*  Prov., Un bon averti en vaut deux, Lorsqu’on a été prévenu de ce qu’on doit craindre ou de ce qu’on doit faire, on est, pour ainsi dire, doublement en état de prendre ses précautions ou ses mesures. Il se dit aussi par forme de menace, et signifie : Prenez-y garde ; si vous ne tenez compte de l’avertissement que je vous donne, vous vous en repentirez.

AVERTISSEMENT. s. m.

*  Avis qu’on donne à quelqu’un de quelque chose, afin qu’il y prenne garde. Avertissement salutaire. Donner, envoyer, recevoir un avertissement.
*  Fig., C’est un avertissement du ciel, se dit D’un événement qui doit porter à des réflexions sérieuses.
*  AVERTISSEMENT, est particulièrement Le titre qu’on donne à une espèce de petite préface, mise à la tête d’un livre, pour avertir le lecteur de quelque chose. Avertissement de l’éditeur.
*  Fig. et fam., C’est un avertissement au lecteur, se dit D’un événement ou de toute autre chose qui peut avertir qu’on doit prendre certaines précautions pour sa conduite. On dit plus ordinairement, C’est un avis au lecteur.
*  AVERTISSEMENT, se dit aussi de L’avis que les percepteurs de l’impôt adressent aux contribuables, pour que ceux-ci aient à payer le montant de leurs cotes.
AVEU. s. m.
*  Déclaration verbale ou écrite par laquelle on avoue avoir fait ou dit quelque chose. Il paraît par son aveu même, on sait de son propre aveu que… Faire l’aveu de sa faute, d’un crime. On est parvenu à tirer de lui cet aveu. Arracher des aveux. Rétracter ses aveux.
*  Il se dit particulièrement, en Jurisprudence, de La reconnaissance que fait une partie, du droit prétendu par son adversaire. L’aveu d’une dette. Aveu judiciaire, extrajudiciaire.
*  AVEU, se dit aussi Du témoignage qu’on rend de ce qu’un autre a dit ou fait. C’est lui qui a le mieux parlé, de l’aveu de tout le monde.
*  Il signifie encore, L’approbation, le consentement, l’agrément qu’une personne supérieure donne à ce qu’un inférieur a fait ou a dessein de faire. Je ne veux rien faire sans votre aveu. Il a entrepris cela de votre aveu. Il a l’aveu de ses parents pour son mariage.
*  Homme sans aveu, Vagabond que personne ne veut reconnaître, homme qui n’a ni feu ni lieu. Ce sont des gens sans aveu.
*  AVEU, en termes de Jurisprudence féodale, Acte qu’un nouveau vassal était obligé de donner à son seigneur, et par lequel il reconnaissait tenir de lui tel ou tel héritage. Rendre un aveu. Aveu et déclaration. Aveu et dénombrement.
AVEUER ou AVUER. v. a.
*  T. de Chasse. Garder à vue, suivre de l’œil. Aveuer la perdrix.
*  AVEUÉ, ÉE. participe
AVEUGLE. adj. des deux genres
*  Qui est privé de l’usage de la vue. Il est aveugle. Elle est aveugle. Une personne aveugle. Un cheval aveugle. Devenir aveugle. Aveugle de naissance, ou Aveugle-né.
*  Prov. et fig., Changer, troquer son cheval borgne contre un aveugle, Changer, par méprise, une chose défectueuse contre une autre plus défectueuse encore.
*  AVEUGLE, se dit figurément D’une personne à qui la passion offusque l’entendement, ou qui manque de lumières, de jugement, de raison. Les amants sont aveugles. L’ambition, la colère le rend aveugle. Chacun est aveugle dans sa propre cause. Aveugle sur ses défauts, il est clairvoyant sur ceux des autres. Il faut être bien aveugle pour ne pas s’apercevoir de pièges aussi grossiers.
*  Il se dit aussi Des passions mêmes qui offusquent l’entendement, qui privent de lumières, de jugement. Désir aveugle. Ambition aveugle. Amour aveugle. Fureur aveugle. Passion aveugle.
*  Il se dit également Des dispositions, des sentiments qui ne permettent pas la réflexion, l’examen. Obéissance aveugle. Soumission aveugle. Complaisance aveugle. Zèle aveugle. Confiance aveugle. Une foi aveugle en quelqu’un, dans ce que dit quelqu’un. La haine est aveugle.
*  Il se dit encore De qui agit ou paraît agir sans aucun discernement. Il fut l’aveugle instrument de leur vengeance. Le hasard, cette puissance aveugle qui
*  Prov., Le sort est aveugle, la fortune est aveugle, Souvent le sort, la fortune favorise des personnes qui ne le méritent point.
*  AVEUGLE, est aussi substantif. Un aveugle. Une jeune aveugle. Un pauvre aveugle. C’est un aveugle des Quinze-Vingts. Mener un aveugle. Le chien de l’aveugle.
*  Prov., Crier comme un aveugle qui a perdu son bâton, Crier bien fort pour quelque mal léger.
*  Prov. et fig., Au royaume des aveugles les borgnes sont rois, Les personnes d’un mérite médiocre ne laissent pas de briller lorsqu’elles se trouvent parmi des ignorants ou des sots.
*  Prov., Juger d’une chose comme un aveugle des couleurs, En juger sans en avoir aucune connaissance.
*  Fig., C’est un aveugle qui en conduit un autre, se dit D’une personne qui ne montre pas plus de prudence ou d’habileté que celle dont elle s’est chargée de diriger les actions.
*  À L’AVEUGLE, EN AVEUGLE. loc. adverbiales, À la manière d’un aveugle, sans lumières, ou sans réflexion. Il agit à l’aveugle, en aveugle. Juger en aveugle.
AVEUGLEMENT. s. m.
*  Privation du sens de la vue. Dieu le frappa d’un aveuglement soudain. On dit aujourd’hui Cécité, au sens propre.
*  AVEUGLEMENT, au figuré, signifie, Le trouble et l’obscurcissement de la raison. Aveuglement étrange. Grand aveuglement. Aveuglement volontaire. Quel aveuglement ! Il faut être dans un étrange aveuglement pour… L’aveuglement des pécheurs.
AVEUGLÉMENT
. adv.
*  Il ne s’emploie qu’au figuré, et signifie, Sans réflexion, sans examen. Je ferai aveuglément tout ce que vous voudrez. Obéir aveuglément. Se précipiter aveuglément dans le péril, y courir aveuglément. Il suit aveuglément ses caprices. S’abandonner aveuglément à ses passions.
AVEUGLER. v. a.
*  Rendre aveugle. À la longue, le grand soleil, le grand éclat de la neige peut aveugler. Il fit aveugler ce malheureux prince, et le jeta dans un cachot.
*  Il se dit plus ordinairement par exagération, et signifie, Éblouir, empêcher pour quelque temps la fonction de la vue. La trop grande lumière aveugle. La neige aveugle ceux qui la regardent trop longtemps. Les éclairs nous aveuglaient.
*  Il signifie aussi, figurément, Ôter l’usage de la raison. La passion nous aveugle. L’amour aveugle les jeunes gens. La trop grande prospérité aveugle. Il faut que Dieu ait bien aveuglé cet homme. Il faut que cet homme soit bien aveuglé, étrangement aveuglé.
*  AVEUGLER, s’emploie avec le pronom personnel, mais seulement au figuré, et signifie, Renoncer à l’exercice de sa raison, ne pas user de ses lumières. Il faut s’aveugler pour ne pas apercevoir cet inconvénient. Il faut s’être bien aveuglé pour ne pas voir que… S’aveugler sur ses propres défauts. Il s’aveugle sur la conduite de son fils.
*  En termes de Marine, Aveugler une voie d’eau, La boucher provisoirement le mieux qu’il est possible, en attendant qu’on puisse la boucher tout à fait.
*  AVEUGLÉ, ÉE. participe
AVEUGLETTE(À L’). loc. adv.
*  À tâtons. Aller à l’aveuglette. Chercher quelque chose à l’aveuglette. Il est familier.
AVIDE. adj. des deux genres
*  Qui désire quelque chose avec beaucoup d’ardeur. Il se dit, au propre, en parlant Du désir immodéré de boire et de manger. Cet homme est si avide, qu’il dévore plutôt qu’il ne mange.
*  Il s’emploie aussi figurément. Être avide de gloire, avide d’honneurs. Être avide du bien d’autrui. Une avide soif de richesses et d’honneurs.
*  Être avide de sang, de carnage, Se plaire à répandre le sang.
*  AVIDE, signifie encore, figurément et absolument, Qui a une grande cupidité. Il ne faut pas être si avide. C’est un homme avide. Une âme avide et basse.
*  Il se dit également Des choses, dans ces diverses significations. Une bouche avide. Des lèvres avides. Des mains avides. Un air avide. Des regards avides.
AVIDEMENT. adv.
*  Avec avidité. Manger avidement. Boire avidement. Courir avidement aux honneurs.

<> 30.03.2015

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