La dernière compétition de la saison des Champions s'amorce ce week-end, en provenance de Halifax. Pat Simmons et ses coéquipiers tenteront de procurer la victoire au Canada et d'éviter que pour la première fois depuis 1979, le Canada soit privé d'une médaille d'or aux Mondiaux masculins. Depuis 1979, le Canada a remporté 22 des 35 derniers Championnats mondiaux.

La suprématie canadienne en curling masculin se fait sentir depuis belle lurette. Ajoutez à cela trois titres olympiques au cours des quatre derniers Jeux olympiques et vous verrez à quelle point le Canada se détache du reste du peloton et distance de très loin ses adversaires au palmarès des succès antérieurs.

La question de l'heure cependant, reste à savoir s'il reste un peu de magie dans le sac de Pat Simmons pour lui permettre de grimper sur la plus haute marche du podium. Si vous avez suivi le Championnat canadien, vous avez pris connaissance de cette merveilleuses histoire d'Équipe Canada, qui devait défendre son titre malgré le départ de Kevin Koe, capitaine d'office lors du titre en 2014.

Ce titre, en 2014, octroyait à la formation gagnante le privilège d'être la première Équipe Canada à participer au Brier. Mais Koe a préféré abandonner le navire et s'aligner avec de nouveaux joueurs, laissant en plan ses anciens coéquipiers. John Morris avait été amené en renfort au cours de la période estivale, mais les difficultés de celui-ci au cours du Championnat ont forcé la formation canadienne à effectuer un changement en plein milieu de la semaine à la position importante de capitaine.

Morris ne semblait pas avoir la bonne recette pour permettre à ses coéquipiers de bien performer. Pat Simmons a pris la relève et sa magie a transporté l'équipe vers les plus grands honneurs. Les matchs éliminatoires impliquant la formation de Simmons ont ni plus ni moins été surréalistes, tant pour les participants que pour les amateurs de curling. Pat Simmons, Carter Rycroft et Nolan Thiessen, appuyés par le très humble John Morris, ont défendu leur titre canadien et auront la lourde tâche de ramener le titre mondial au Canada.

La commande sera lourde pour Simmons. Il aura au moins deux adversaires extrêmement coriaces à affronter. Tout d'abord. le champion en tire de 2014, le Norvégien Thomas Ulsrud, qui viendra défendre son titre avec la même formation que l'an dernier. Ulsrud est présentement classé septième au classement du World Curling Tour. Il est un vétéran qui risque de ne pas se faire intimider par les tours de « passe-passe » du Canada. Il y aura aussi la participation de Niklas Edin, le Suédois, qui lui a été le champion mondial en 2013. Edin est présentement classé au septième rang de WCT. Ces trois formations devraient se battre jusqu'à la toute fin pour une place sur le podium.

Pour ce qui en est des autres formations participantes, un peu comme nous avons pu le constater lors des deniers Mondiaux féminins, il y aura plusieurs formations recrues qui tenteront de mériter leurs place dans le quatuor final et d'acquérir une expérience importante, non seulement en vue des prochains Championnats du monde, mais également en vue des prochaines Olympiades. Plusieurs fédérations mondiales ont choisi 2015 (année post-olympique) pour rajeunir leur formation.

Parmi ces jeunes formations, je garderai un œil attentif sur le formation de Marc Pfister, le représentant de la Suisse. On sait que la Suisse est peut-être la fédération avec le plus de profondeur mis à part le Canada au niveau mondial. La troisième victoire en quatre ans de la Suisse aux Mondiaux féminins est une preuve de l'excellente santé du programme suisse en curling.

Pour revenir à la formation canadienne, disons que Simmons, Rycroft et Thiessen voudront certainement faire amande honorable pour la performance de 2014. Le Canada avait été exclu du tableau des médaille l'an dernier, chose relativement rare pour les formations canadiennes. Tout les amateurs qui ont suivi la saga de Koe et de sa formation en 2014, avec le tumulte qui entourait l'équipe, n'ont guère été surpris de la contre-performance canadienne dans la ronde des médailles l'an dernier, mais lorsque l'on porte l'unifolié, toute situation négative, aussi justifiable soit-elle, ne demeure pas moins qu'une simple excuse avec laquelle est difficile de négocier pour les représentants canadiens et les amateurs.

Espérons simplement que Simmons et Morris sauront sortir quelques lapins de leur chapeau à Halifax et qu'ils émerveilleront l'auditoire et leurs adversaires comme ils l'ont si bien fait, il y a quelques semaines à peine, à Calgary lors du Championnat canadien.