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Étapes du jeu     • Bienfaits du jeu sur le développement de l'enfant

Le guide Sur la bonne voie - Section 4

Importance du jeu

Le jeu spontané est naturel et sain pour les enfants. C'est d'ailleurs ainsi qu'ils apprennent le mieux. Il est possible d'améliorer toutes les sphères du développement de l'enfant par le jeu. Le jeu favorise le développement social, affectif, physique et cognitif et l'acquisition d'aptitudes pour le langage, l'écriture et la lecture. Il est essentiel au développement sain de l'enfant globalement (Ginsburg, 2007; Packer Isenberg et Quisenberry, 2002), en plus de renforcer son autorégulation. La Société canadienne de pédiatrie (Grenier et Leduc, 2008) recommande que les enfants fassent des activités physiques et des jeux actifs chaque jour pour optimiser leur développement. Le droit des enfants de jouer est également reconnu dans la Convention relative aux droits de l'enfant des Nations Unies (1989). Hirsh-Pasek et ses collègues (2009) déclarent que le « jeu approprié au stade de développement offre un moyen important pour appuyer l'apprentissage global de l'enfant » (traduction libre) (p. 23). Le jeu est donc important pour préparer l'enfant à l'école.

Étapes du jeu

Depuis les années 1800, le jeu chez les enfants fait l'objet de nombreuses études. On a notamment beaucoup observé et enregistré soit un aspect du jeu, soit les diverses étapes du jeu ou la façon dont les jeux se transforment au fur et à mesure que les enfants grandissent. Mildred Parten (1932; 1933) s'est intéressé aux étapes du jeu chez les enfants d'âge préscolaire.

Mildred Parten (1932; 1933)
Dans sa célèbre étude, Parten (1932) a établi six catégories de participation sociale chez les enfants d'âge préscolaire. Ces catégories sont toujours activement utilisées par les éducateurs de nos jours :
  1. Comportement passif – l'enfant ne fait aucune activité
  2. Jeu solitaire – l'enfant joue seul (il n'y a aucun autre enfant dans un rayon d'un mètre (trois pieds)
  3. Comportement observateur – l'enfant observe les autres jouer, mais ne va pas jouer avec eux
  4. Jeu parallèle – les enfants jouent les uns près des autres, mais ne se parlent pas
  5. Jeu associatif – les enfants se parlent en jouant, mais ils essaient peu d'organiser le jeu
  6. Jeu coopératif ou plus organisé – chaque enfant assume un rôle actif pour planifier et structurer le jeu en collaborant avec l'autre
D'après les conclusions de Mildred Parten, l'enfant a tendance à participer à des formes plus sociales de jeux en grandissant. Le jeune enfant a davantage tendance à avoir un comportement passif et observateur et à faire des jeux solitaires. L'enfant d'âge préscolaire plus âgé opte plus souvent pour le jeu coopératif.

Sara Smilansky (1968)
Sara Smilansky (1968) est renommée pour avoir défini quatre stades de jeu. Ces stades reflètent le développement cognitif des enfants. Ils consistent en ce qui suit :
  1. Jeu fonctionnel (aussi appelé jeu pratique)
  2. Jeu de construction – l'enfant crée ou assemble une structure ou un objet
  3. Jeu de rôles ou symbolique
  4. Jeu formel – avec des règles
  • On peut également associer le jeu à certaines sphères de développement, bien qu'il y ait toujours des recoupements considérables. Le jeu peut aussi être catégorisé en caractéristiques qui correspondent à différents domaines du développement malgré de nombreux chevauchements :
  • Jeu locomoteur – développement physique
  • Jeu social- développement social et affectif
  • Jeu de simulation - développement social et affectif
  • Jeu d'objets – développement cognitif
  • Jeu de langue – développement du langage, de l'écriture et de la lecture (Smith et Pellegrini, 2008)
  • On a découvert que l'enfant joue à des jeux de plus en plus complexes en grandissant. Rubin, Watson et Jambor (1978) ont constaté que :
  • les nourrissons optent pour des jeux solitaires fonctionnels
  • les bambins font des jeux parallèles fonctionnels
  • les enfants d'âge préscolaire font des jeux associatifs, constructifs et de rôles
  • les enfants de quatre et cinq ans choisissent des jeux coopératifs constructifs et des jeux de rôles et commencent à faire des jeux formels
  • les enfants en âge d'aller à la maternelle et à l'école élaborent des jeux coopératifs constructifs, de rôles et formels
  • Certains enfants peuvent choisir des jeux solitaires. Un amateur du jeu de construction Lego pourra préférer être seul pour mieux se concentrer. Si l'enfant joue à des jeux solitaires jour après jour et semble « arrêté » à cette étape, les adultes devraient mieux l'observer pour déterminer si :
  • l'enfant est mis à l'écart par ses pairs
  • l'enfant commence à montrer de l'intérêt et des aptitudes sociales
  • l'enfant choisit de jouer seul
  • l'enfant a besoin d'aide pour aller au-delà de la présente étape de jeu
Le jeu fonctionnel inclut la recherche des propriétés et des fonctions des objets par l'entremise d'une exploration sensori-motrice. Lorsque nous voyons des choses pour la première fois, par exemple de la pâte à modeler, nous pouvons la manipuler en la serrant dans la main, en faisant un trou dedans ou en l'étirant d'un côté et de l'autre. Si un enfant semble demeurer à l'étape du jeu fonctionnel et ne commence pas, avec le temps et l'expérience, à essayer de rouler la pâte à modeler et de faire des formes et, éventuellement, à créer des objets, il est peut-être temps d'intervenir.

Bienfaits du jeu sur le développement de l'enfant

Des études montrent que le jeu a des retombées positives sur le développement général de l'enfant. C'est même une partie essentielle de l'enfance. Les bienfaits du jeu sur le développement social, affectif, physique, cognitif et des aptitudes pour le langage, l'écriture et la lecture sont d'ailleurs bien documentés (Ginsburg, 2007; Pronin Fromberg, 2002; Roskos et Christie, 2000; Zigler, Singer et Bishop-Josef, 2004).

  • Quels sont ces bienfaits?
  • Le jeu renforce la créativité et les aptitudes pour la résolution de problèmes
    (Smith et Simon, 1984).
  • Le jeu aide à développer la capacité de s'autoréguler et d'acquérir des aptitudes sociales comme attendre son tour, collaborer, suivre des règles, avoir de l'empathie et trouver des sources de motivation (Bodrova et Leong, 2007; Krafft et Berk, 1998).
  • Les enfants qui font des jeux de rôles comprennent mieux le point de vue des autres et sont considérés comme étant plus compétents sur le plan intellectuel et social par leurs enseignants (Connolly et Doyle, 1984; Sawyer, 2001).
  • Le jeu à l'extérieur favorise le bien-être physique, l'attention, les aptitudes pour la résolution de conflits, la coordination, le développement des muscles et le maintien d'un poids santé (Clements et Jarrett, 2000; Council on Physical Education for Children, 2001; Fjortoft, 2001; National Association of Early Childhood Specialists in State Departments of Education, 2002).
  • Ajouter du matériel qui stimule l'alphabétisation dans les jeux de rôles, augmente les activités de lecture et d'écriture et l'utilisation d'un vocabulaire plus varié (Bagley et Klass, 1997; Neuman et Roskos, 1997; Stone et Christie, 1996).
  • Les enfants qui interprètent les événements d'une histoire comprennent davantage les histoires et acquièrent une théorie de l'esprit plus solide, c'est-à-dire la compréhension que les autres ont des sentiments, des pensées, des points de vue et des croyances qui peuvent différer (Pellegrini et Galda, 1980).
  • On a découvert des liens positifs entre le jeu de rôles chez l'enfant et les aptitudes précoces pour la lecture. (Pellegrini, 1980).