Le règne des plantes

1 Définition et caractéristiques

Les plantes sont les seuls êtres pluricellulaires autotrophes. Les cellules des plantes ont une fine membrane doublée d'une épaisse paroi de cellulose.

Cellules composant une feuille de sphaigne Sphagnum species, Sphagnaceae, Sphagnales, Sphagnopsida, Bryophyte, observées au microscope (grossisement 77X) (Plante cultivée provenant du Vorarlberg, Autriche - 21/03/1982 - Diapositive originale réalisée par Eric Walravens). Remarquez les épaisses parois cellulaires.

Cellules composant une feuille de Plagiomnium affine, Mniaceae, Bryale, Bryophyte observées au microscope (grossisement 160X) (Watermael-Boitsfort, Province de Brabant, Belgique - 15/03/1982 - Diapositive originale réalisée par Eric Walravens). Remarquez les parois cellulaires claires et les chloroplastes arrondis principalement disposés en périphérie cellulaire.

Paroi de cellulose et autotrophie sont les caractéristiques des végétaux, qu'ils soient unicellulaires (une partie des protistes: les protophytes) ou pluricellulaires (les plantes).

Varech, algues marines du genre Fucus (photographie libre de droits).

2 Plantes hétérotrophes

Néanmoins, échappant à la règle, certaines plantes sont hétérotrophes.

2.1 Plantes parasites et hémiparasites

Les lathrées, plantes indigènes dépourvues de chlorophylle et de couleur beige ou mauve, parasitent les racines de diverses espèces d'arbres.

Les orobanches, plantes beiges, orange, jaunes, rouges ou mauves, également sans chlorophylle, sont toutes parasites, chaque espèce parasitant plus ou moins spécifiquement une autre espèce de plante. Le cas du monotrope sucepin est particulier: de couleur jaunâtre, cette plante, dont les feuilles sont réduites à de petites écailles, parasite de nombreuses espèces d'arbres de nos forêts (en particulier les pins et le hêtre) non pas directement, mais par l'intermédiaire de mycorhizes communes à ces essences.

Les rhinanthes sont aussi des plantes indigènes, pratiquant simultanément la photosynthèse et le parasitisme. Ce sont des hémiparasites de poacées (=graminées =herbes).

Rhinanthus alectorolophus, Scrophulariaceae (La Molière, Vercors, France - 06/07/1990 - Diapositive originale réalisée par Eric Walravens).	Rhinanthus minor, Scrophulariaceae (Schönenbach, Vorarlberg, Autriche - 19/07/1981 - Diapositive originale réalisée par Eric Walravens).

Il en est de même pour le mélampyre des champs, plante hémiparasite des racines de divers plantes herbacées et ligneuses qui ne prélève sur son hôte que l'eau et les sels minéraux.

Mélampyre des champs, rougeole, Melampyrum arvense, Scrophulariaceae, Scrophulariales (Torgny (Rouvroy), Gaume, Province de Luxembourg, Belgique - 13/06/1998 - Diapositive originale réalisée par Eric Walravens).

2.2 Plantes saprophytes

Deux espèces d'orchidées indigènes, totalement dépourvues de chlorophylle, présentent un mode de nutrition saprophyte: il s'agit de la néottie nid-d'oiseau Neottia nidus-avis, de couleur brune, et du limodore violet ou limodore à feuilles avortées Limodorum abortivum.

Néottie nid-d'oiseau Neottia nidus-avis, Orchidaceae (Gorges du Furon, Vercors, France - 05/06/1988 - Diapositive originale réalisée par Eric Walravens).

Le limodore violet ou limodore à feuilles avortées Limodorum abortivum, Orchidaceae, Orchidale (Environs du col de Fontaube, Plaisians, Département de la Drôme, Région de Rhône-Alpes, France - 15/05/1997 - Diapositive originale réalisée par Eric Walravens).

2.3 Plantes carnivores

Plusieurs genres de plantes chlorophylliennes sont aussi carnivores et développent diverses stratégies pour capturer les insectes dont elles se nourrissent. Il s'agit d'espèces croissant dans des milieux pauvres en azote assimilable (plantes épiphytes, des eaux maigres ou des tourbières), et trouvant dans la digestion des protéines des insectes et autres proies un complément d'azote organique et de sels minéraux.

Tourbière de Lispach (Lac de Lispach, Vosges, France - 29/07/1989 - Diapositive originale réalisée par Eric Walravens). Cette tourbière est riche en plantes carnivores.

Les Nepenthes épiphytes des forêts tropicales portent des urnes operculées contenant des enzymes digestives diluées dans l'eau de pluie: les insectes s'y noyant sont digérés. Les sarracénies (Sarracenia) des tourbières américaines utilisent aussi des enzymes digestives, mais profitent également de la digestion des proies par des bactéries proliférant dans l'eau contenue dans les feuilles transformées en outres. La plante cobra Darlingtonia californica, de la même famille botanique, ne produit pas d'enzyme, et compte uniquement sur la digestion des proies flottant dans l'eau contenue dans les feuilles en forme d'urnes par des bactéries du genre Pseudomonas.

Plante cobra Darlingtonia californica, Sarraceniaceae (Plante cultivée à Hamois, Belgique - 28/08/2004 - Diapositive originale réalisée par Eric Walravens).

Les utriculaires (Utricularia sp.), graciles plantes aquatiques indigènes, présentent des vésicules, minuscules utricules operculés (= petites outres) capables de capturer des animalcules aquatiques tels que des daphnies.

Les rossolis (Drosera) et grassettes (Pinguicula) cosmopolites croissent dans les tourbières et capturent leurs proies au moyen de longs tentacules foliaires gluants dans le premier cas, de minuscules poils visqueux dans l'autre.

Enfin, les dionées (Dionaea) nord-américaines ont des feuilles étalées bordées de fortes épines et présentant sur le limbe quelques poils fins et acérés; lorsqu'un insecte effleure l'un des poils dressés, les deux lobes foliaires se replient instantanément l'un contre l'autre, puis la feuille sécrète un liquide digestif.

Dionée Dionaea muscipula, Droseraceae (Plante cultivée à Hamois, Belgique - 16/10/1999 - Diapositive originale réalisée par Eric Walravens).